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L’aviation
Si certaines firmes s'expatrient d'Allemagne dans les
années vingt, d'autres se créent et fourniront la future
Luftwaffe : Junkers en 1920, Heinkel
et Dornier (créée par un
Français exilé) en 1922, Focke-Wulf
en 1924.
La Deutsche Lufthansa (1926) civile se dote d'une flotte
importante, moderne, et forme de nombreux pilotes qui voleront plus
tard dans l'armée de l'air. Les matériels, moteurs en
particulier, font l'objet d'études poussées. Certains
appareils, tout en ayant un usage civil, sont développés
pour être aisément convertibles en avions militaires, de
reconnaissance ou de bombardement. C'est le cas du Ju 52, qui forme les
trois quarts de la Lufthansa au début des années trente
et qui restera en service dans la Luftwaffe jusqu'en 1945.
D'autres appareils militaires sont conçus à
l'étranger (en URSS
essentiellement, à Lipetsk,
où de nombreux pilotes s'entraînent), ou demeurent
à l'état de plans dans les cartons des firmes allemandes.
Von Seeckt va développer un état-major secret pour
l'aviation dans les bureaux de la Reichswehr (Truppenamt), avec
d'anciens officiers pilotes, et va favoriser l'entraînement de
pilotes, dans la Lufthansa, à l'étranger, ou dans les
écoles civiles de pilotage. En effet, les écoles de vol
à voile, sport aérien autorisé, sont très
nombreuses et la plus grande, la Deutscher Luftsportverband, compte en
1930 (dix ans après sa création) 50 000
membres ! Le sport aérien fut un des sports les plus en
vogue de l'Allemagne de Weimar…
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Traité de Versailles de 1919
En France,
il a fait l'objet de la loi de ratification du 12 octobre 1919. Il est
formellement entré en vigueur le 10 janvier 1920, à 16h
15.
Section III
Clauses concernant l'aéronautique militaire et navale
Article 198.
Les forces militaires de l'Allemagne ne devront comporter aucune aviation
militaire ni navale.
L'Allemagne pourra, seulement et pendant une période ne
dépassant
pas le 1er octobre 1919, entretenir un chiffre maximum de cent
hydravions
ou hydroglisseurs, qui seront exclusivement destinés à la
recherche des mines sous-marines, seront munis de l'équipement
nécessaire
à cette fin, et ne devront en aucun cas être porteurs
d'armes,
de munitions ou bombes, de quelque nature que ce soit.
En plus des moteurs montés sur les hydravions ou
hydroglisseurs
ci-dessus visés, un seul moteur de rechange pourra être
prévu
pour chaque moteur de chacun de ces appareils.
Aucun ballon dirigeable ne sera conservé.
Article 199.
Dans le délai de deux mois à dater de la mise en vigueur
du présent traité, le personne! de l'aéronautique
figurant actuellement sur les contrôles des armées
allemandes
de terre et de mer sera démobilisé. Toutefois, jusqu'au
1er
octobre 1919, l'Allemagne pourra conserver et entretenir un nombre
total
de mille hommes, officiers compris, pour l'ensemble des cadres,
personnel
navigant et non navigant, de toutes formations et
établissements.
Article 200.
Jusqu'à la complète évacuation du territoire
allemand
par les troupes alliées et associées, les appareils
d'aéronautique
des puissances alliées et associées auront en Allemagne
liberté
de passage à travers les airs, liberté de transit et
d'atterrissage.
Article 201.
Pendant les six mois qui suivront la mise en vigueur du présent
traité, la fabrication et l'importation des aéronefs,
pièces
d'aéronefs, ainsi que des moteurs d'aéronefs et
pièces
de moteur d'aéronefs, seront interdites dans tout le territoire
de l'Allemagne.
Article 202.
Des la mise en vigueur du présent traite, tout le
matériel
de l'aéronautique militaire et navale, à l'exception des
appareils prévus à l'article 198, alinéas 2 et 3,
devra être livré aux Gouvernements des principales
puissances
alliées et associées.
Cette livraison devra être effectuée dans tels
lieux que
désigneront lesdits Gouvernements ; elle devra être
achevée
dans un délai de trois mois.
Dans ce matériel sera compris, en particulier, le
matériel
qui est ou a été employé ou destiné
à
des buts de guerre, notamment :
Les avions et hydravions complets, ainsi que ceux
en cours de fabrication, en réparation ou en montage ;
Les ballons dirigeables en état de vol, en
cours de fabrication, en réparation ou en montage ;
Les appareils pour la fabrication de
l'hydrogène
;
Les hangars des ballons dirigeables et abris de
toute sorte pour aéronefs.
Jusqu'à leur livraison, les ballons dirigeables seront,
aux frais
de l'Allemagne, maintenus gonflés d'hydrogène ; les
appareils
pour la fabrication de l'hydrogène ainsi que les abris pour les
ballons dirigeables pourront, à la discrétion desdites
puissances,
être laissés à l'Allemagne jusqu'au moment de la
livraison
des ballons dirigeables ;
Les moteurs d'aéronef ;
Les cellules ;
L'armement (canons, mitrailleuses,
fusils-mitrailleurs,
lance-bombes, lance-torpilles, appareils de synchronisation, appareils
de visée) ;
Les munitions (cartouches, obus, bombes
chargées,
corps de bombes, stocks d'explosifs ou matières destinées
à leur fabrication) ;
Les instruments de bord ;
Les appareils de télégraphie sans
fil et les appareils photographiques ou cinématographiques
utilisés
par l'aéronautique ;
Les pièces détachées se
rapportant
à chacune des catégories qui précèdent.
Le matériel ci-dessus visé ne devra pas
être déplacé
sans une autorisation spéciale desdits gouvernements.
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