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Y voir
plus clair dans la «diaspora Mermoz»? La récente
découverte de l'inhumation du père de Jean Mermoz à
Vervins, peut-elle permettre de «unifier», ou du moins
de simplifier, le souvenir et
la commémoration des exploits de l'aviateur, né à
Aubenton le 9 décembre 1901?
Ce samedi en fin de matinée, une gerbe a été déposée sur
la tombe de Jules-Charles Mermoz, au cimetière
Sainte-Anne à Vervins.
Alain Brunet, président de la Société historique et
archéologique de Vervins et de la Thiérache (Shavt),
mais aussi président de la Société des amis du
Démocrate, a découvert en feuilletant les archives de
cet hebdomadaire, que le père de l'aviateur était donc
inhumé à Vervins, aux côtés de la tante et de la grand-mère
de Jean.
«Cela s'est produit en décembre 1939, mais la date
exacte, on ne la connaît pas, car Vervins était à
l'époque le siège de la 9e armée, et donc le
fonctionnement de l'état civil était perturbé», explique
Alain Brunet.
Participaient, notamment, à ce dépôt de gerbe Charles
Kloppenburg, président de l'association Mermoz-Aubenton,
très récemment réactivée ; Christian Libes, parent de
Mermoz (côté père), président de l'association
ardennaise (la mère de Mermoz est enterrée à Mainbressy)
; mais aussi Jean-Claude Chazottes, aviateur et
historien venu d'Auch, dans le Gers. Et lui aussi parent
de Mermoz, côté Gilberte, «ma cousine», qui fut l'épouse
de l'aviateur pendant six ans. 
Relier les deux mondes
Il y a d'ailleurs d'autres associations en France
(quatre au minimum…). A Paris, dans le Sud (sur
Toulouse, capitale de l'aviation), il y a ainsi des
«mermoziens». Mais aussi à l'étranger.
Grand voyageur, Jean-Claude Chazottes souligne que le
souvenir de Jean Mermoz est vif en Amérique du Sud.
«Mermoz fut l'un des premiers à relier les deux mondes, l'Amérique et l'Europe»,
insiste-t-il… avec un fort accent gersois. Autre région
du monde où Mermoz a laissé des traces: Jean-Claude
Chazottes se rendra bientôt en Syrie, là où l'aviateur a
accompli son service militaire en tant que pilote.
Ce samedi, chacun a reconnu
qu'Aubenton, village natal de «l'archange», demeure le
cœur du souvenir Mermoz. Ce qui justifie les volontés de
Charles Kloppenburg de moderniser le musée, en
rassemblant par exemple des pièces elles aussi
dispersées en France et dans le monde.
Jean Mermoz a disparu dans l'Atlantique sud le 7
décembre 1936. La «Croix-du-Sud» gît par 4 ou 5.000
mètres de fond. Impossible de récupérer quoi que ce
soit. Une situation qui convient à Jean-Claude
Chazottes. Lui qui connaît aussi la famille de
Saint-Exupéry considère que celle-ci n'avait pas
nécessairement apprécié que les restes de l'avion
d'Antoine soient retrouvés entre Marseille et Toulon.
«Avec Mermoz le mythe reste intact», conclut-il.
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