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1929/10/21
(Numéro 19228).
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- M. LAURENT EYNAC
RETOUR DU MAROC
RENTRE EN FRANCE
Tanger, 20 oct.
(dép. Petit Parisien).
MM. Laurent Eynac,
Proust, le lieutenant de
vaisseau Pecqueur et
Bouiltoux Lafont
ont quitté Tanger ce
matin. Après avoir été
salués par M.
de Vitasse, ministre
de France, Ils
ont pris place
dans deux avions
de la Compagnie
aéropostale, respectivement
pilotés par les aviateurs Négrier
et Lemoine, et
qui ont décollé
à 6 h.
45 par temps
légèrement brumeux. La
mission se dirige
vers Alicante,
Barcelone et Toulouse,
d'où le ministre
de l'Air prendra
le train pour
être à Paris
lundi matin.
Escale à Alicante.
Alicante, 20 octobre
(dép. P. Parisien.)
M. Laurent Eynac
est arrivé à l'aérodrome d'Alicante
à 10 h.
10. Après ravitaillement, l'avion a
repris son vol
à 10 h.
40 à destination
de
Toulouse, via Barcelone.
L'arrivée à Toulouse
- Toulouse, 20 octobre
{dép. Havas.) Les
deux avions commerciaux
pilotés par les
aviateurs Négrin et Lemoine
et ayant à
bord MM. Laurent
Eynac, ministre
de l'Air Proust,
Bouilloux-Lafont, députés, et le
lieutenant de vaisseau
Pecqueur, sont arrivés
cet après-midi à 16
h. i5, à
l'aérodrome de Toulouse,
venant de Barcelone.
M. Laurent Eynac
regagnera Paris par
chemin de fer.
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- CROISIERE DRAMATIQUE DE L'AVION
RETROUVÉ AU CAP
JUBY - Rabat, 31
décembre (dcp. Petit
Paris.). Délégué par son
gouvernement au passage
de l'escadrille Balbo à
Villa Cisneros, M.
Luigi Serana, vice-consul
italien à Fez,
s'y rendit de
Casablanca à bord
d'un bateau de
guerre. Au retour,
il prit passage
sur un avion
de la ligne
Dakar-Casablanca qui tomba
en panne dans
la nuit de
vendredi à
samedi et ne
fut retrouvé qu'hier. Arrivé
le soir à
Casablanca, M. Serana a
été interviewé par lac
Vigie marocaine. Il a
précisé que l'avion
conduit par
le pilote Pinaud avait rencontré la brume
à deux heures
du cap Juby.
L'essence étant épuisée, on atterrit au
jugé, en brisant
l'appareil sur un
plateau nu, à
200 mètres d'un pic, mais aucun
des quatres hommes
ne fut blessé.
Grâce à leur
appareil de radio,
ils surent qu'on
les recherchait, mais ils ne purent
se faire entendre.
Le lundi, deux
avions passèrent sans voir
les feux allumés
par les sinistrés
qui, le mardi
matin, n'ayant plus
de provisions, enterrèrent
le courrier et
leurs bagages, puis
se disposèrent à rallier
à pied le
cap Juby, distant
de 200 kilomètres.
C'est à ce
moment que survinrent
les deux avions
de l'Aéropostale
que pilotaient
Rignelle et Balles.
Le consul arriva
à 1 heure
au cap Juby,
à 6 heures
à Agadir et
à 10 heures à
Casablanca.
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- Importantes déclarations de M.
J.-L. Dumesnil sur
l'aviation française...Le ministère
de l'Air, à
la création duquel a
présidé M. Laurent
Eynac, continue à
s'organiser. Mais il
faut tenir compte
de ce fait
que tout était
à faire. Il
n'y avait ni
armature, ni archives,
ni précédents... Un projet
d'école de l'air,
sur le plan
de Saint-Cyr, de
Polytechnique, et de
Navale, est établi
et l'école pourra être
mise en construction
dès le vote
des lois d'organisation....
pas
sans
inquiétude
nier,
a
réussi
à
traverser l'Atlantique sud, du Brésil à la côte
occidentale du continent africain. Voici, en effet, la
dépêche que communique la Compagnie générale
aéropostale et qui
enregistre
l'heureuse issue du voyage de Bert Hinckler Saint-Louis du
Sénégal, 27 novembre (17 Matches found in this
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- Prix Femina il a ses lecteurs.
Saint-Exupéry a trente et un ans. Pilote de ligne à l'Aéropostale, il accomplit
actuellement le parcours Toulouse-Alicante-Casablanca. C'est d'ailleurs
au cours d'un voyage qu'il effectuait hier qu'un radio lui
annonçant l'heureuse nouvelle le toucha à Matches found in this
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- Fémina; SaintExupéry, Son premier
roman, Courrier-Sud, relatait
une partie des
aventures personnelles
de Saint-Exupéry
l'un des premiers pilotes de l'Aéropostale,
l'ancien
chef
de
l'aéroport
de
Juby
(là-bas,
en
plein
bled mauritanien)
et le roi des «dépanneurs» préfère
bavarder
de ce qui lui tient le plus à cœur:
- Les grandes enquêtes
du "Petit Parisien"
NOTRE AVIATION-
Pilotes
de ligne
Jean Plouharnel a
trente ans ( Il va sans dire que tous tes noms de pilotes dont il est question sont, ici, travestis
à
dessein).
Ses parents le
destinaient à la
marine militaire.
C'est une situation
sûre. Plusieurs générations
de Plouharnel
ont passé leur vie
sur la mer
Il devait suivre
la tradition, observer la.
même discipline, porter
le même costume.
Le lendemain de
son second bachot,
Jean Plouharnel a
pris son baptême
de l'air. «Si ça
l'amuse.» avait dit
son père. Mais on
ne joue pas
avec sa vocation.
Au moment de
devenir marin, le
garçon a posé
ses conditions. Il
ne montera pas
à bord d'un
cuirassé mais d'un
hydravion. Il
a compris que
c'était là sa
vraie carrière. On ne
désarme pas facilement
des convictions.. Quand Jean
Plouharnel est entré
dans l'aéronautique
maritime, il avait
triomphé des
menaces, des larmes,
des promesses artificieuses,
et surtout, de
vingt ans d'espoirs.
Enfin, il restait quand
même dans la
marine. Un beau
jour, ses parents
ont appris qu'il
avait démissionné. Il est
au service d'une
compagnie aérienne. Deux fois
par semaine, il
amène son hydro
de Marseille à
Tunis, de Tunis
à Marseille, Il
a deux logements,
deux petites automobiles.
Peut-être a-t-il aussi
deux amours, comme
Joséphine Baker. Jean
Plouharnel est devenu
pilote de ligne.
Robert
Dumas
est le fils
d'un universitaire.
Il avait fait
toutes ses études
pour être professeur.
Famille oblige. Mais
il se passionnait
un peu trop
à suivre dans
les journaux les
faits et gestes
de l'aviation. «Ah faire
tout cela moi
aussi.» Quand on
a pris l'habitude
de rêver, on finit
par rêver tout
haut. Robert Dumas
a connu des
gens qui l'ont
su persuader. Aujourd'hui,
il vole, quelque
part entre Rangoon
et Saigon.
Il est pilote
de ligne. Si
l'aviation marchande n'existait
pas, Paul Bresson serait
maintenant architecte Henri Mounet dirigerait
une usine textile
dans le Nord
Louis Brunois vivrait
des rentes de
son père. Je ne
crois pas qu'ils
seraient plus heureux
qu'ils ne le
sont. Le métier
des ailes est
une vocation la
vraie. Combien en
voyez-vous de pilotes
de ligne qui
abandonnent leur «zinc»,
quittent leur mécano,
leur radio, se
passent de maugréer
le soir, à
l'arrivée, quand la
journée a été
rude, que la
météo n'a pas
bien fonctionné, que le
moteur a fait
des fantaisies, combien
en voyez-vous qui
vont tout lâcher
parce qu'on leur
assure une place
tranquille dans un
bureau, la régularité
des repas et
des plaisirs,
l'horaire de la
bonne vie de
famille et la
perspective, après la retraite,
d'aller planter des
choux? Qu'on
nous la donne,
cette statistique
Elle serait bien
éloquente. L'aviation est
un vice dont
on ne guérit
pas. Quand je
vois Saint-Exupéry une fois
tous les trois
ans je finis,
au terme du
second déjeuner par lui
arracher quelques belles
histoires, celles
qu'on ne dit
pas assez, pour
la raison bien
simple, il est vrai, que
leurs auteurs n'aiment
pas à s'en
vanter. Il s'agit
de cette digne
sœur de l'aviation
qu'est l'aventure. Saint-Exupéry,
qui a écrit
sur son métier
deux livres extraordinaires
Courrier
Sud et Vol de nuit couronné par le
prix Fémina; Saint-Exupéry,
l'un des premiers
pilotes de l'Aéropostale, l'ancien chef
de l'aéroport de Juby
(là-bas, en plein bled mauritanien)
et le roi
des «dépanneurs» préfère bavarder de
ce qui lui
tient le plus
à cœur: du
dernier Valéry,
de l'Ethique de
Spinoza, du romantisme
allemand. Dirai-je qu'il
a fallu bien
de la patience
à André
Gide pour lui
soutirer quelques confidences
quand il préfaçait
Vol de nuit? Du fond
de son Rio
del Oro, Saint-Exupéry
avait bien d'autres
sujets de méditation
que lui-même. Quand j'arrivai
en Syrie, il
y a quelques
mois, je tombai
sur une réunion
de pilotes, que
les hasards de
leur vie rassemblent
une ou deux
fois par an.
Naïf que j'étais
de prévoir
une documentation inespérée J'ai bien
passé trois jours
à leur faire
un tableau du
Paris printanier, des
premiers bourgeons du
bois de Boulogne,
à leur parler
de la dernière création du Boulevard,
des caprices de
la robe longue.
Ils n'étaient jamais rassasiées.
Lorsque je leur
demandai la pareille,
ils se regardèrent
stupéfaits. Me raconter?
Mais quoi donc? La
journée où le
vent de sable
grimpa jusqu'à deux mille
mètres? Celle
où l'on navigua
avec un moteur
défaillant sur les
forêts indiennes?
Les menaces d'atterrissage
forcé? J'insistai. Alors
ils me parièrent
de leur garde-robe
qui avait engagé
avec le climat
d'Asie une lutte
trop inégale, des lettres
de France qui
ne leur étaient
pas parvenues, des
amis qui les
avaient oubliés, des mille
petits tracas que
nous connaissons tous
et qui prennent,
à distance, tant
d'importance. qu'on
exagère nour passer
son humeur quand
on n'a pas
vu Paris depuis
des mois et
des mois. Et
puis nous bûmes
quelques quarts Perrier.
Il y avait
là le chef
de l'aéroport.
Il évoqua des horaires,
fixa des départs,
des promesses de
fret, rappela qu'il fallait
compléter les carnets
dte bord. Je
l'écoutais. Toute une
ligne se dessinait
devant mes yeux.
Ces pilotes, je
leur assignais leur
place: Bagdad, Karachi,
Calcutta, Bangkok,
Saigon... Je les voyais vivre,
je sentais déjà
tout ce que
cachaient ces visages
calmes, ces corps
solides, je traquais
dans ces yeux
clairs le secret
du courage quotidien.
Maurice, BOURDET. .
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- Rafales de neige
sur la province
de Constantine
télégraphiques et téléphoniques,
interrompues sur de nombreux points, rendent impossible la transmission
sur Alger et Tunis. Dans le port de Bougie, de nombreuses barques ont
coulé. Le torpilleur Matelot-Leblanc, qui était parti
à
la recherche de l'avion de l'Aéropostale
est rentré dans le port donnant Matches found in this
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- kilos de fret l'Aéropostale,
2.108
passagers
et
50.963
kilos
de
fret
les
lignes
Farman,
6.986
passagers
et 357.774 kilos de fret; l'Air-Orient, pour ses trois
premiers mois, 198 passagers et 3.164 kilos de fret. Nous sommes loin
des 393 audacieux qui, en 1919, usaient des ailes pour aller de Paris
à Matches found in
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- , des explications sur le montant des subventions qu'il
convient
d'inscrire dans le budget pour assurer le fonctionnement
régulier des compagnies aéronautiques. M. Renaudel
réclame communication du rapport établi par deux
commissaires enquêteurs sur les filiales américaines de la
Compagnie Aéropostale Matches found in this
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- Reginensi en difficulté dans le Hoggar...Reginensi, Touge
et Lénier, partis d'Istres.
dans la nuit
de samedi à
dimanche, pour un
raid France-Madagascar,
ont éprouvé de sérieuses
difficultés après avoir quitté
In-Salah dimanche, à
14 h. 28,
pour traverser le
Sahara. De différents
messages émis par
le radiotélégraphiste du Saint-Didier,
il résulte que les
aviateurs ont été
obligés d'atterrir dans
le désert par suite
du manque d'essence
et que cet
atterrissage a
eu lieu dans
la région montagneuse
du Hoggar, entre
In-Salah et Tamanrasset.
Ce matin, trois
avions militaires pilotés
par les colonels
Vuillemin et Weiss
et le lieutenant
Bernard quitteront
l'aérodrome de la
Maison-Blanche pour se
rendre au secours
de l'aviateur
Reginensi et de
ses compagnons, en
panne dans le
désert. Il est
fort probable que
M. Poulain, directeur
de l'Aéropostale
à Alger, prendra également
son vol demain
matin emportant à
son bord du
matériel
et
du
ravitaillement. Matches
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- Le colonel Vuillemin
et l'aviateur Poulain
ont retrouvé Reginensi... et ses
compagnons . Ajoutons
qu'un télégramme parvenu dans
l'après-midi à l'Aéropostale.
à
Paris,
signalait
que
les
rescapés
étaient
arrivés
à
Arak
à
bord
des avions qui les avaient
recueillis.... .
Les félicitations du ministre de l'Air M..l.-L.
Dumesnil, ministre de l'Air, dès qu'il apprit, à
Genève, que l'avion Saint-Didier... ainsi
qu'aux opérateurs radio Véré
et Massias, de
l'Aéropostale
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document:2
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|
- Le budget devant
la Chambre "SUITE
DE LA PREMIERE
PAGE" de l'Aéropostale... M. Laurent
Eynac égrène des critiques. Il
voit l'aviation déchirée
entre «ces
puissants minotaures»
que sont la
marine et la
guerre... La
dispersion des services
ne va-t-elle pas
plonger l'aviation dans
une «léthargie
dangereuse» en
lui enlevant son
unité, son «âme» Voilà ce qu'il
redoute. ...subventions aux compagnies
aériennes, jusqu'à ce que
la commission des
finances ait pris
connaissance du dossier
de l'enquête menée en Amérique
du Sud sur
la gestion
de l'Aéropostale.
Par contre Matches found in
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- L'ÉQUILIBRE DU BUDGET.
A
l'insuffisance
de
3
millions
dès maintenant
établie, il faut ajouter celle qui résultera du vote,
ajourné, des 60 millions de subventions attribuées
à l'exploitation des lignes aériennes de la Compagnie
Générale Aéropostale.
En
y
ajoutant
3
millions
pour
les
blessés
de
guerre,
le
budget. POUR L'EXPLOITATION DES LIGNES
DE L'AEROPOSTALE
- M. Guernier,
ministre des Travaux
publics, s'est rendu
hier à la
Chambre, devant la
commission des finances
pour lui communiquer
les renseignements
qu'elle avait demandés
sur la situation
de la Compagnie
aéropostale.
M. Germain-Martin a demandé
si le gouvernement
étudiait les mesures
indispensables au service
des obligations
dont les souscripteurs
ont estimé qu'il y
avait garantie de
l'Etat, appuyé par MM.
Lamoureux et Patenôtre-Desnoyers. Le
gouvernement a répondu
qu'il avait déjà
mis à l'étude
la question
de la protection
des obligataires, M. Ernest
Lafont a déclaré
qu'il ne
s'opposait pas au
vote des crédits
destinés à l'exploitation
des lignes de
l'Aéropostale
puisque, sur sa
demande, la commission
n'avait réservé ce chapitre que
pour obtenir communication
de rapports qui,
jusqu'ici, avaient été
refusée.
La commission a
adopté le crédit
de 60 millions
affecté à un
chapitre 18 bis.
intitulé «primes
aux lignes de
navigation aérienne
relevant de la
Compagnie générale
aéropostale». Matches
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- de navigation aériennes relevant de la Compagnie Aéropostale, M. Germain Martin parle
de
la situation des obligataires de cette compagnie, vis-à-vis de
l'Etat. L'Aéropostale,
aujourd'hui en liquidation, est gérée par les anciens
administrateurs et les représentants de l'Etat. Ce conseil de
gestion fait marcher Matches
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- PARIS-STRASBOURG
EN 1 h.
58 Strasbourg, 7
avril (dépêche Radio.) Malgré
le gros temps,
un nouvel avion
métallique qui fait
actuellement ses essais
d'endurance est arrivé
à l'aérodrome du Polygone
à 10 h.
45, venant du
Bourget, ayant effectué
un parcours de
405 kilomètres en une
heure cinquante-huit minutes, piloté
par Durmon. M.
Wibault était à bord
ainsi que deux
représentants de l'Aéropostale, MM. Verdurant
et Heilbronner deux
autres de la
Compagnie de Navigation
Aérienne Yougoslave, MM.
Mitrocitch et Roudanovitch
deux radio-mécaniciens, MM.
Henry et Morel.
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- AILES DE FRANCE
EN AMÉRIQUE DU SUD
- LA ROUTE
DE LA CORDILLERE
DES ANDES -
Une dernière fois, accoudé
au balcon
du consulat de
France, je contemple l'avenue
centrale de Santiago
du Chili. Le
soir tombe et
un étrange silence s'étend
sur la ville.
Les façades des magasins
et des maisons
sombrent dans la
nuit. J'attends en
vain que la
lumière, joie nocturne
des cités, jaillisse des
vitrines. La révolution
bouillonne encore dans
tout le Chili.
Le jour, les
rues sont encombrées
de meetings, de
défilés de volontaires
le soir, la
fièvre tombe, les
groupes se dispersent
et, seules, les
patrouilles circulent dans
la ville en
état de siège.
Je suis venu
avec le courrier
aérien de l'Aéropostale de Paris
en neuf jours;
neuf jours d'une
course éperdue et magnifique au-dessus
du désert, des montagnes, des
forêts vierges, des
marécages et
des pampas.
Après avoir traversé
des tornades, des
tempêtes, des ouragans,
des brumes
tenaces et perfides,
j'ai atterri sur
le terrain de
Los Cerillos à
l'heure prévue
par mon itinéraire.
Il faut rentrer en
France maintenant.
Je pensais revenir
à bord d'un
paquebot. Mais
après avoir vécu
aussi intensément, comment supporter
une longue et
insipide traversée avec une
cargaison de femmes
décolletées
et d'hommes en
habit? J'ai
la nostalgie des
tornades, des brumes,
des vents de
sable, des luttes
contre les dangers
capricieux des tropiques. Je
veux revêtir encore la
combinaison de
cuir, revoir les
terrains qui fleurent
l'acre odeur de
l'huile de ricin,
retrouver ceux qu'une
heure de danger
a fait mes
amis et qui
tissent sans trêve
la trame des
courriers sur 14.000
kilomètres.
Je rentrerai en
avion, par étapes,
cette fois. Pendant
quelques semaines je
partagerai la vie
de nos aviateurs.
Vous avez tort,
m'affirme mon ami
le comte de
Laigue, consul général
de France au
Chili, qui, plus
mondain que moi,
préfère les élégants
fumoirs des paquebots.
Au sommet du monde
Depecker, le pilote,
a repris le
masque qui
protège son visage
contre la morsure
du froid. Emmitouflé
dans les couvertures,
je sens déjà
l'étreinte douloureuse de
l'air glacial. Santiago
a disparu. Notre
biplan, le nez
en l'air, grimpe
vers les monstrueux paysages
de la Cordillère.
Nous survolons des
terrains tourmentés, des immenses
blocs de rochers
où le soleil
révèle des taches
violettes, rousses,
vertes filons métalliques
inexploitables et
inaccessibles. Puis tout
devient blanc,
le chaos des
crêtes, des pics,
des aiguilles, des
arêtes n'est plus
qu'un carnaval de
gigantesque bonshomznee de
neige. Entre les
murs éblouissants du col
l'avion creuse laborieusement son
chemin. Voici les
terribles remous, les
sauts de carpe
et l'aspiration des trous
d'air. Impavide, Depecker,
collé à son
siège par des
lanières solides, suit
les mouvements de
l'appareil et, doucement, le
ramène dans sa
ligne de vol. Nous contournons
le cratère neigeux
de l'Aconcagua gelé
par le froid polaire de
ses 7.000 mètres.
Le calme revient.
Nous glissons dans
l'air raréfié et lumineux.
Les pics ont
disparu. Je regarde
par-dessus bord nous
survolons l'immaculée blancheur d'une
mer de nuages.
L'altimètre dépasse 6.000 mètres.
Nous n'avons pas
de tubes d'oxygène.
Depecker ne paraît
pas s'en soucier-
Quant à moi,
j'ai un léger
mal de tête
et mes oreilles
bourdonnent.
Des vétilles.
Les minutes sont
longues dans ce
vol aveugle au-dessus
des nuages. Comment
allons-nous atterrir?
Comment même
atteindre Mendoza au
travers des
gorges fantastiques des Andes. Comment
éviter de nous
écraser contre tes
pics dissimulés par les
nuées? Je
fais part de
mes inquiétudes au pilote.
Il me renvoie
mon bout de
papier annoté: Vous en
faites pas, on
y est. La
buée blanche et
molle des nuages
m'enveloppe et m'aveugle.Il
fait moins
froid, mes oreilles
résonnent, le bruit
du moteur n'est
plus qu'un murmure.
Nous descendons. Soudain
le voile s'ouvre.
Très bas dans
la plaine je
distingue une tache
minuscule qui s'agrandit.
Mendoza. Vous voilà,
crie le mécano
Lefèvre joyeusement. Pas trop
froid? Venez
boire une goutte
de café bouillant. Puis
se tournant vers
Depecker:
-Rien de nouveau?
-Rien.
Depecker n'a jamais
rien dire. Deux
fois par semaine
il survole la
Cordillère. Qu'il vente,
qu'il neige, peu
importe il faut
passer. Quand la
tempête est trop
violente, il tourne
en rond en
attendant une accalmie.
Il fraie son
chemin. Même la
nuit... Souvent, sa
provision d'essence épuisée, il
est revenu à
Mendoza ou à
Santiago faire
le plein. il
renouvelle ses tentatives
à cinq, six,
sept reprises. mais
toujours il arrive.
Après les «coups durs», il
se pose doucement
sur le terrain,
toujours souriant, toujours
taciturne:
-Rien de nouveau
?
-Rien.
Pour lui, l'héroïsme
n'est pas nouveau. Ceux
qui l'ont procédé
sur la ligne des
Andes lui ont
donné l'exemple de
la bravoure. Mermoz,
plaqué dans la
neige par un
«coup de
tampon» démolit un jour
son train d'atterrissage.
Il était à 4.000
mètres. Le froid
atteignait 20 degrés.
Dans la carlingue,
son mécano
découvrit du fil
de fer. Ils
étaient sauvés. Il a fallut
quatre jours de
travail pour
réparer l'avion. Ils
ne mangèrent pas. Ils
eurent l'énergie d'amener l'appareil sur
une pente de
sept cents mètres,
de bondir dans
la carlingue, de
redresser le
«taxi» au
bas d'une crête
et de repartir
dans le ciel
calmé.
...A Buenos-Aires on les
croyait morts.
- Ce fut Mermoz
encore qui pilota
le comte de
la Vaulx au
cours de son
fatal tour d'Amérique.
Un incident de
vol les força
d'atterrir en pleine
montagne, au
bord d'un précipice
l'appareil continua
de rouler sur
la pente. Le
passager, empêtré dans ses
courroies, ne
peut s'échapper. Mermoz bondit.
Il fait une
chose impossible, folle,
invraisemblable. Il se
jette sous les
roues de l'avion.
Contre la raison,
il a raison.
L'appareil est calé
au fond du gouffre. Mermoz
a deux côtes
cassées, mais le
passager est sauvé.
Ce soir j'aurai
tout le loisir
d'entendre les
belles histoires de
la Cordillère.
Le pampero, le
cyclone des montagnes
qui dévaste la pampa, souffle sans
trêve et interdit
les vols de
nuit.
Avec Depecker, Lefèvre
et le radio
Cruvelier, que nous
devons ramener à
Buenos-Aires, nous allons
jouer quelques
tournées au poker
d'as dans les
cafés de Mendoza,
cafés surbaissés comme les
maisons d'alentour à
cause des tremblements
de terre. Lefèvre
me raconte l'aventure
de Guillaumet.
Dans la tourmente.
Le jeune pilote,
qui m'a fait
traverser le
désert depuis, était
à ce moment-là sur la
ligne des Andes.
Un jour, avec
le dépôt sacré du courrier,
il part.
Il part seul,
car le temps
menace et l'avion
ne doit pas
être surchargé. Dans la
Cordillère chilienne, une
tempête de neige
le surprend. Il
tourne en rond
en attendant une
accalmie. L'accalmie ne
vient pas. Sans
cesse, il faut
cabrer l'appareil qui
risque de s'écraser
sur les rochers.
Les rafales de
neige se succèdent,
bouchant l'horizon,
cachant les cimes.
Désespérément,
le pilote allonge
ses cercles au-dessus du
lac Diamant perché
à 3.500 mètres
d'altitude. Il épuise
jusqu'à la dernière
goutte d'essence et
s'abat dans la
neige.
L'avion capote.
Quelle veine, s'exclame
Guillaumet en
se relevant, je
n'ai rien Il
repère bien l'emplacement
de l'appareil, range
le courrier, prend
la petite valise
de vivres et
part. Il va
vers l'Argentine. La nuit
survient, il se
guide avec une
lampe de poche.
Au bord d'une
crevasse il glisse
et tombe. Sa
valise bondit de
rocher en rocher
et, après de longues
secondes, s'écrase au fond
du précipice. «Alors,
écrit-il dans son
rapport à ses
chefs, je me rendis compte
que la situation devenait
périlleuse.» La
tempête, sa chute,
sa marche épuisante,
tout cela n'était
rien. Maintenant commence
l'atroce lutte contre
le froid, contre
la faim, contre
l'engourdissement, contre l'écrasante
fatigue. Il s'abat
parfois et reste
inanimé de
longs instants. Pendant
ce temps, Deley
survole la Cordillère
à sa recherche.
En vain.
L'appareil, peint en
blanc, est invisible
dans la neige.
On abandonne tout
espoir. Après
quatre-vingts heures de
marche, Guillaumet
est à bout
de forces. Ses
pieds, gelés, se refusent
à avancer.
C'est alors que,
du haut, d'un
rocher, il
aperçoit une cabane
d'Indiens. Le premier
geste de la
femme qui le
voit est de
s'enfuir à l'aspect
de cet être
exsangue, vêtu de
toiles de parachute, se
traînant vers elle,
accablé. Les montagnards
l'ont gardé quelques
jours. Personne ne
le croyait plus
vivant. A Santiago,
son portrait encadré
de noir avait
été placé dans les
bureaux de l'Aéropostale.
-Laissez-le, dit-il, lorsqu'on
le lui apprit,
il me portera
bonheur.
J'ai vu là-bas
cet hommage au
présumé défunt.
Dès qu'il connut
l'emplacement de l'appareil,
Lefèvre, avec un
groupe d'Indiens et
une caravane de
mulets, s'en fut
chercher le courrier.
Il le trouva
au bout d'un
mois d'efforts. Il
répara le «zinc»
et le peignit
en rouge pour
qu'on put le
retrouver en cas
de nouvel accident.
J'ai voyagé à son
bord et, sachant
cela, je me
suis trouvé tout gaillard.
Jean-Gérard FLEURY
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- AILES DE FRANCE EN AMÉRIQUE DU SUD Printemps d'Argentine,
automne en France -
...de vol rectiligne, dans la monotonie des plaines, une tache plus
verte apparaît au loin, et des rangées de cubes blancs les
jardins de Palerme et les cuadras de Buenos-Ayres. La popote des
aviateurs -Tête, directeur technique de l'Aéropostale
en Amérique du Sud, m'attend sur le terrain de Pacheco. Midi. Je
vous emmène à la
popote. Au
cours du repas
il évoque le temps
où, dans le
désert, il recherchait
Reine et Serre,
prisonniers, et marchandait
leur rançon. Les négociateurs
maures ne parlaient que
de millions. Il
leur fallait un
million de fusils,
un million de
douros, et un
million de chameaux.
Je me grattai
la tête, je
discutai. Rien à
faire. Ils ne
voulaient pas en
démordre. Un
jour, je leur
montrai un sac
con- tenant 3.000
douros. Aussitôt ils acceptèrent de relâcher
les captifs en
échange. Ils n'avaient
jamais su ce
qu'était un million.
Ils avaient entendu
parler les Européens
de ce chiffre
comme d'une très
grosse somme. A
leurs yeux 3.000
douros constituent une
grosse somme. Ils
n'hésitèrent
pas. C'était bien là
un million. C'est
bien plus que
tu ne vaux, ajouta-t-il en
se tournant vers
Reine. Si tu
trouvais cela trop
cher, tu n'avais
qu'à me laisser
avec eux, mon
vieux, fait Reine.
- Sur le champ d'aviation, la bonne humeur est de règle. Pacheco Tête,
Reine, Barrière, quelques ingénieurs m'ont
fait visiter le
terrain de Pacheco,
le mieux aménagé
d'Amérique du
Sud, envié de toutes
les lignes étrangères.
Hangars, usines de
réparations, ateliers
de mécanique sont équipés
d'une façon parfaite. Une
centrale électrique distribue
la lumière, l'énergie et éclaire
le balisage pour
les vols de
nuit. Dans le
poste de T.
S. F., remarquablement organisé
par Serre, j'admire le
grand tableau où
nous suivons
la marche des
courrier. D'un coup
d'œil, on apprend
le numéro de l'appareil
qui emporte le
courrier de France,
le nom du
pilote, du radio, l'emplacement exact de
l'avion rectifié
de quart d'heure
en quart d'heure.
Sur les 46
terrains de l'Aéropostale, dans les
43 postes de
T. S. F.,
jalonnés sur
14.000 km. on
suit anxieusement
la marche des
équipages. A la
moindre alerte, dès
que se tait trop longtemps
la T. S.
F. d'un appareil, le
chef d'aéroplace du poste
le plus rapproché
de son emplacement
présumé prend l'air
et commence des
recherches.
- Tête, qui dirige
tout le réseau
d'Amérique du Sud,
éprouve un certain orgueil
devant mon étonnement.
La plupart des
terrains ont été
taillés dans
la forêt vierge,
comme à Santos
établis sur des marécages, comme à
Porto Alegre sur
des terres
rongées par les
termites, comme à
Recife. Pour bénéficier
de nos concessions, nous
devions les aménager
dans certains délais,
trois mois quelquefois. Que
faire dans ces
pays où il
n'y a que
peu de main-d'œuvre
spécialisée et
aucun matériel ? Il
a fallu se débrouiller, faire venir
de France des
tôles, des machines,
des appareils de
T. S. F.,
des ingénieurs. Tout cela
a coûté très cher.
Nous n'avions pas
le choix, il
fallait faire vite.
Tout a été
prêt dans le
temps voulu. Nos
concessions ont
été renouvelées. Nous possédons maintenant
les terrains les
mieux aménagés d'Amérique du Sud. Les lignes
rivales les envient
et donneraient
beaucoup pour pouvoir
les utiliser.
La période des grosses
dépenses d'organisation, dépenses qui ont
paru considérables en France
et qui, à
l'échelle d'Amérique, étaient normales, a
pris fin. Nous
n'avons gardé que le
personnel strictement
nécessaire à l'entretien du
matériel.
- Je dois déjeuner
au Continental avec
Paul Morand et
quelques personnalités de l'aviation.
Le célèbre écrivain, qui accumule
les heures de
vol, va gagner
l'Amérique du
Nord par la
voie des airs.
Je le trouve
au bar armé
d'une assiette de
sandwiches. Il la
tend vers moi.
C'est encore du
bœuf, dit-il, de
la langue à
la gelée. Prenez-en. II
faut consommer les
produits nationaux. C'est
le seul moyen
de mettre fin
a la crise.
Au Brésil, vous boirez
du café. Ceci dit,
il dégusta le plus
international des
cocktails. Bientôt, accompagné du directeur
de l'aéronautique et de
quelques membres
du ministère de l'Air
argentin, Pierre Colin-Jeannel
arrive. Directeur de
l'Aéropostale,
avant de prendre
son poste Il
a exploré en avion
les coins perdus
de la forêt
vierge. Il est
seul, avec Lindbergh,
à connaître certaines régions.
Sa clarté d'esprit, son
allant, son énergie
tempérée de tact
et de finesse
en ont fait
une des personnalités les
plus en vue
de Buenos-Ayres. Il est
jeune. En Amérique,
la jeunesse n'est
pas un défaut
et je connais
bien des vieilles barbes
qui seraient fières
de l'œuvre
qu'il a déjà
accomplie. Au cours
du repas, il
n'est question
que de moteurs,
de "zincs"
de plans, de
terrains. Paul Morand
peste autant que
le plus anglo-saxon
des Parisiens peut
pester contre l'inertie
de nos pouvoirs publics
qui semblent oublier
l'existence de notre
magnifique réseau aérien. Il la
compare à la
sollicitude du gouvernement
américain si soucieux du
prestige national à
l'étranger, envers
la ligne de
la Pan-American
Airways. Je me
rappelle ma randonnée
de France au
Chili, l'héroïsme de mes
compagnons de route,
la régularité de leur
service dans les
régions du monde les plus
sujettes aux intempéries
et aux perturbations
de l'air. Nos
amis argentins, qui
connaissent les hommes
de notre ligne,
les admirent
sans réserve. Ce sont
des as. Ils
ont, dans une
filiale de l'Aéropostale, l'Aeroposta
argentina, formé des pilotes
argentins dont nous
sommes fiers.
Cet hommage rendu
à mes amis
me flatte comme
s'il était destiné à moi-même. Jean-Gérard FLEURY Matches found in this
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- AILES DE FRANCE
EN AMÉRIQUE DU SUD
- Tornade sous les
tropiques. Minuit.
La pampa qui
s'arrête aux portes
de Buenos-Ayres s'est allumée.
Le carré rouge du
balisage du terrain
de Pacheco
s'éloigne. Nous évitons
les pylônes de T.
S. F. illuminés
en notre honneur.
La capitale de
l'Argentine étale ses carrés
de lumière au bord
d'une masse sombre
le rio de
la Plata. Quelques
remous nous accueillent
au-dessus du fleuve.
Au loin, le
léger halo de
la Plata apparaît.
Barbier, le pilote,
m'explique l'usage des
instruments de bord
et me donne
ma première leçon de pilotage.
Assis à son
côté, je tiens
quelques instants le
manche à balai.
L'air est tiède
et l'avion glisse
mollement dans
un rayon argenté
de la lune.
Dans trois quarts
d'heure nous serons
à Montevideo. Je
somnole, bercé par le
moteur. Un coup
de coude de
Barbier me réveille.
-La brume!
La terre est
recouverte d'une masse
d'argent sur laquelle
la lune fait
jouer ses reflets.
Nous devrions être
arrivés déjà. La radio
en contact avec
le poste de
radiogoniométrie nous donne
des indications qui
permettent au pilote
de ne pas
trop s'éloigner du terrain.
Nous tournons en
rond. Collé à la
vitre, Barbier cherche
le phare de
l'aérodrome. Soudain, dans
une déchirure de la
nappe blanche, je
vois des lumières
-Montevideo!. Mon compagnon
lance l'appareil vers
l'éclaircie.
-Verrons-nous le terrain?
Les yeux agrandis,
nous cherchons anxieusement.
Le moteur tourne
au ralenti. Nous
descendons. Je ne
vois rien, aveuglé
par la brume.
Barbier, qui connaît
parfaitement la région,
a entrevu une
bande de terre
et, magistralement, se pose
sur le sol presque invisible.
Nouveaux dangers
Nous ne pouvons
repartir. On ne
voit rien. Le
chef d'aéroplace nous offre
du café. Assis dans
le hangar, nous
bavardons en
attendant que se
lève l'infernal brouillard.
Le poste de
Pelotas annonce une
éclaircie, crie le
radio qui revient
en courant du
poste de T.
S. F. La
brume semble moins
épaisse ici aussi.
-Nous partons, dit
Barbier.
Comme des soldats
à l'alerte, nous
courons vers le
«zinc», abandonnant
café et vivres.
De là-haut, la terre
eczémateuse se dépouille de ses
squames de brouillard
nacré et réapparaît.
Le jour est
venu. Un jour
terne, sale et
indécis.
La faim me
tire du lourd
sommeil qui s'est
emparé de moi.
Il est 1
heure. Nous devions
arriver à 11
heures. Il est
1 heure.
L'appareil a repris
sa ronde au-dessus des
flocons blancs. La
brume encore.
Barbier, debout, le
nez au-dessus du
pare-brise, cherche-anxieusement quelques
mètres carrés de visibilité.
Mais à l'infini
s'étend le rideau
immaculé qui voile
la terre. Le radio, penché
sur ses lampes,
appelle fiévreusement le poste
de Pelotas.
Je sais que
dans une demi-heure
notre provision d'essence
sera épuisée. Aucun vent
n'agite l'appareil. Les
éléments paraissent
si calmes. Et,
pourtant, si
nous ne trouvons
pas l'éclaircie, nous
nous écraserons contre un
arbre, une maison,
la moindre élévation de
terrain. Comme à
Montevideo, Barbier a
bondi vers un
trou de clarté
et nous roulons
maintenant sur l'herbe
du terrain
de Pelotas.
Dès que le
temps l'a permis,
nous avons gagné
Porto-Alegre. Jusqu'à Florianapolis, la pluie
tombe, drue et
tenace, par rafales,
au-dessus de la
forêt et des
plages désertes. Les hélices
de bois étant
rongées au cours
d'un seul voyage
par la morsure des
trombes d'eau, il
faut, dans ces
régions, employer des
hélices de métal.
- Tempête
Après Florianapolis, nous entrons
dans la tempête.
Les nuées nous cachent les
rochers qui s'avancent
dans la mer.
Souvent déportés vers l'Océan,
nous devons raser les flots
à la recherche de
la plage.
Nous passons un
cap aussitôt obscurci.
A 170 kilomètres
à l'heure, nous
bondissons vers une
masse de rochers
qu'il faut contourner.
Trop tard l'horizon
est bouché. La plage
elle-même disparaît
dans la brume
grise. Nous tournons
au-dessus des flots
où les requins
guettent leur pâture.
-Tenez-vous au croisillon,
m'écrit Barbier. Nous pouvons
atterrir
durement. Je cherche
la plage.
Entre les nuages
tourmentés, voici une
petite bande de
sable. L'appareil fond,
se redresse au
ras du sol
et atterrit mollement
sur la plage.
Le destin nous
a épargnés. La roue
a frôlé un tronc
d'arbre qui aurait
pu nous faire
capoter.
Au-dessus de nous,
la tempête chasse la
mêlée, sans cesse
renouvelée, des nuages.
Les palmiers s'agitent
sous le vent
et la mer
rageuse couvre la
côte d'écume. La nuit
tropicale, moite et
sombre,
tombe brusquement. Nous ne
pouvons repartir qu'au
petit Jour.
Le danger passé,
la gaieté revient. Dans
la valise à
vivres, nous découvrons, à
la lueur d'une
lampe électrique, une
bouteille de Champagne.
Le vin pétillant
arrose nos sardines.
Sur les dunes,
les Indiens, demi-nus,
pilleurs d'épaves, accourus au
bruit du moteur,
nous contemplent avec
mélancolie.
Rio de Janeiro
Charme de Rio,
des boutiques portugaises de
Carioca, du marché
du Minho aux
lourdes senteurs des
produits de
la forêt vierge,
désespérances
des mulâtresses du Mangue,
couleurs et odeurs violentes des
tropiques, cascades
de lianes, grappes
de bananes et
de fleurs qui
tombent des montagnes
jusqu'au cœur de
la ville, comme
je vous ai
aimés après les étapes
périlleuses. Guidé
par notre distingué
chargé d'affaires, l'aimable
vicomte du Chaffault, j'ai
pénétré
l'intime douceur des
vieux coins du
port, de la
banlieue presque sauvage,
j'ai admiré l'insolente
beauté des baies
les plus magnifiques du
monde.
Par lui, j'ai
été introduit auprès
du président du Brésil.
S. E. Getulio
Vargas m'a
reçu dans sa
résidence familiale
de Guanabara et
dans son palais
de Catete. Je
lui ai raconté
mon voyage et
mon admiration pour
les pionniers de
l'Aéropostale.
-Ah oui, s'est-il
exclamé, vos hommes
ont bien travaillé.
Avec une rapidité
prodigieuse, ils ont
aménagé de superbes
terrains, ils ont
assuré la liaison
aérienne sur notre
immense territoire. Ils
nous ont rendu
de grands services
et ont contribué
à intensifier nos
relations avec la
France. Grâce à
eux, Rio est
à six jours
de Paris.
Forêts vierges
Avec Dupont et
Soulas, j'ai regagné le
Nord. J'ai égrené
le chapelet des
aéroplaces taillés dans la
forêt, parfois à
60 kilomètres des villes,
habités par quelques
ermites que soutiennent dans
leur solitude la
mystique du
courrier et un
ardent patriotisme.
Pendant des centaines
de kilomètres,
on ne voit
pas la terre,
cachée par les
frondaisons denses de
la forêt vierge.
Je suis passé
à Santa Cruz
où, loin de
tout terrain d'atterrissage,
l'avion de Depecker
s'est enflammé un jour.
Il y avait
trois passagers à
bord, trois camarades
de l'Aéropostale
qui regagnaient
leur poste. Debout
sur le siège
pour éviter le contact
brûlant du moteur qui
flambait, le jeune
pilote rasa la
cime touffue des
arbres et versa
ses trois compagnons
sur la forêt.
Ils eurent
les reins endoloris
et quelques égratignures.
Lui, redressa son
appareil et alla
le poser sur
les arbres. Il
sauta de la
carlinge et
s'en tira avec
des brûlures sans gravité.
- En mer
.J'ai regagné Dakar •
par l'Aéropostale
II, l'aviso rapide
commandé par un
capitaine au long
cours. J'ai traversé
le Pot-au-Noir et
ses trombes
d'eau tiède. A 16
nceuds à l'heure
le petit bateau à
moteur, vibrant de
toutes ses machines,
s'efforçait de ne
pas trop perdre
de vitesse sur
l'avion. Le commandant,
vieux loup de
mer, me montrait
les distances parcourues
avec orgueil lorsqu'il
faisait le point. Nous arriverons
peut-être à faire
la traversée en moins
de 100 heures,
s'exclamait-il quand tout
allait bien. Avec
les anciens avisos
de l'Etat, nous
restions en panne
au milieu de
l'océan, nous faisions
une dépense énorme de combustible
et nous allions
moins vite. Ces
nouveaux bateaux nous
font réaliser 15 millions
d'économies par an.
- Retour
A Dakar, Saint-Louis,
la fièvre jaune régnait.
Le service sanitaire
m'a examiné attentivement. Cette sale
maladie vient du
BréaiL m'a-t-on
affirmé. A mon
arrivée à Natal,
le service sanitaire
m'avait examiné aussi. Les
gens de Dakar
apportent leurs fièvres
chez nous, m'expliquait-on.
Et puis, j'ai
repris le chemin
blond du désert,
j'ai revu les
Maures voilés, les aéroplaces
perdus dans les
dunes. J'ai retrouvé
la France.
Après des semaines
de vie ardente
dans une atmosphère
limpide de beauté
morale, je veux
rendre hommage
à tous depuis
le plus modeste
mécano jusqu'aux pilotes
de classe, jusqu'aux
énergiques dirigeants qui
assurent le fonctionnement
de cette entreprise
colossale.
L'Aéropostale
fait l'admiration de l'Amérique
du Sud. Le
capital énorme que représentent
le matériel, la magnifique
infrastructure, n'est
rien auprès du capital
moral que
constitue son personnel
d'élite. Fanatiques du
courrier, nos pilotes
ne se laissent
arrêter par aucune
tempête, aucune brume.
Ils ont vaincu
la nuit elle-même.
En France, nos
techniciens étudient si les
vols de nuit
sont possibles. Depuis deux
ans, on pratique
régulièrement des
vols de nuit
sur la ligne d'Amérique. Quand la
visibilité est absolument
nulle, les pilotes
attendent une heure,
deux heures dans
un aéroplace. A la
moindre éclaircie ils repartent.
Nous ignorons en
France leurs courageux exploits
et leur héroïsme.
Peu importe.
Le monde les
connaît.
Certains admirent. D'autres
envient.
Et grâce à
eux, le prestige
de la
France grandit en
Amérique du Sud.
Jean-Gérard FLEURY. Matches
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|
- on ose l'espérer. Philippe SOUPAULT Un aviso de la
ligne Aéropostale aurait
sombré au
large de Dakar Il devait arriver dans ce port samedi soir et son
dernier radio, reçu vendredi, indiquait que tout allait
bien à bord On croit que, surpris par une violente tornade, il
s'est perdu corps et biens Matches
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|
|

- Qu'est devenu l'Aviso "AEROPOSTALE-2" ? .La compagnie aéropostale communique les noms des
infortunés officiers et d'un
homme d'équipage de l'aviso
Aéropostale-2,
dont on ne
peut plus guère
douter qu'il ait
sombré dans ta nuit de
vendredi à samedi,
alors qu'il naviguait
dans la direction
de Dakar. Cette
triste liste est
la suivante: MM.
Grinlon, commandant du
navire; Dupont, capitaine
en second; Decan
et Battistini, officiers;
Colombani chef mécanicien;
Moussot, Gary, Dantin
et Michel, officiers
mécaniciens; Andrade
(Brésilien), officier radiotélégraphiste;
Wiart, graisseur. Les
autres hommes d'équipage
sont Sénégalais, Portugais et
Chinois. Le chef
de l'aéroplace de Dakar,
M. Ruigelle, est
parti pour faire
une reconnaissance en avion
sur les côtes,
au nord et
au sud de
Dakar. Le Séménol, bâtiment de la
marine d'Etat, continue
ses recherches. Un
autre aviso, parti
de Dakar avec
le courrier destiné
à Natal, patrouille
également à l'endroit
d'où l'on a
reçu le dernier
radio de l'Aéropostale-2.
Matches
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|
|
- ON
DECOUVRE DES TRACES DE L'AVISO DE L'AEROPOSTALE
Casablanca, 19 août (dép. Fournier.) On
télégraphie de Dakar que dans les parages où
l'aviso de la Compagnie aéropostale
a disparu dans la nuit de vendredi à samedi dernier, on a
découvert Matches
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|
|

- Bouilloux-Lafont, administrateur de l'Aéropostale,
société
actuellement
en
liquidation,
a
réuni
des
documents
mettant
en
cause M. Paul-Louis Weiller, administrateur
délégué de la société. Gnome et
Rhône et de la C. I. D. N. A., et M. Emmanuel Chaumié,
ancien député, directeur de l'aéronautique
civile... M. André Bouilloux-Lafont nous a
dit:
-Certains faits étranges
m'étaient apparus peu
avant la liquidation
de
la Compagnie Aéropostale. A la
suite de ces
constatations j'ai été
amené à réunir
des documents intéressant la
défense nationale, d'une
extrême gravité. Il y
figurait notamment la
reproduction d'un contrat
passé entre M.
Paul-Louis Weiller et
la Lufthansa paraissant
démontrer que celui-ci
avait reçu 45
millions de la
compagnie allemande
pour l'achat de
100.000 actions de
la Société Gnome et
Rhône. Au surplus,
un autre contrat
paraissait établir
que, réellement, 9.000 actions à
vote plural de
cette société sont passées
sous le contrôle
allemand. Je sais,
poursuit M. Bouilloux-Lafont,
qu'une agence de
presse allemande dément, ce
soir, qu'il y
ait jamais eu
échange d'actions entre
ces deux sociétés. Cela
m'amène à préciser
que je n'ai
jamais prétendu qu'il y
ait eu échange
d'actions. J'ai dit
seulement et je
répète qu'il semble
que la Lufthansa
a mis à
la disposition de
M. P.-L. Weiller
une somme de
45 rmillions. Enfin, diverses
autres pièces, qui ont
été en ma
possession, témoignaient que, pour
sa complaisance à ces
tractations, M. Chaumié
avait reçu des
actions de la
Lufthansa qu'il avait
immédiatement négociées.
J'ai donc cru
de mon devoir
d'aviser, avant tout,
le gouvernement. M. Painlevé et
le général Weygand ont
eu en juin
dernier, connaissance de ces
documents. J'ai
remis au ministre
exactement douze
pièces. Dix avaient
été authentifiées par deux
experts près les
tribunaux de la
Seine, MM. de
Rougemont et
Dupont-Ferrier. dont j'avais
sollicité l'avis...
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document:2

|
|
- entendu, dans son cabinet, M. Portais, directeur de la
Compagnie Aéropostale et
collaborateur
de M. André Bouilloux-Lafont. Celui-ci apporta des
éclaircissements sur le rôle de Lucien Collin, à
l'actif duquel, on le verra, de nouveaux faux ont été
relevés. Puis M. Brack opéra une perquisition dans Matches found in this
document:3
|
|

- Ce que dit
M. Bouilloux-Lafont Comme M.
Bouilloux-Lafont quittait, lui
aussi, le cabinet
du juge, nous
avons pu l'aborder
et il nous
fit la déclaration
suivante.
Je n'y comprends
plus rien On
me dit maintenant
que tous mes
documents sont
faux. J'ai peine
à le croire,
étant donné toutes les
précisions qui m'ont
été fournies, tant
par Lucco que
par M. de
Lubersac. Comment aurait-
on pu inventer
tout cela?
Je me demande
aussi quel a
pu être le
mobile auquel a
obéi M. de
Lubersac. C'est
pourtant un gentilhomme
et je ne
puis croire que
c'est pour avoir
5.000 francs qu'il
aurait agi de
la sorte. II
y a là
un mystère que l'instruction,
j'en suis convaincu,
éclaircira. Quant à
Lucco, j'ignorais qu'il
avait été déjà condamné. Son frère
est officier
d'aviation et je
pensais que, par
lui, il pourrait
obtenir des renseignements intéressants.
Son père, lorsqu'il devint
veuf, entra dans
les ordres, près
de Montfermeil, je crois.
En un mot,
famille des plus
honorables... Et Collin
d'expliquer ses relations
avec M. Bouilloux-Lafont.
Au début de février,
j'ai pris contact avec
M. Bouilloux-Laffont par l'intermédiaire
de M. Portay.
J'étais alors secrétaire
d'un hebdomadaire, et M.
Portay m'a dit
que M. Bouilloux-Laffont s'apercevait
que certaines influences
étrangères intervenaient dans l'Aéropostale. Un peu
plus tard, au
mois de juillet
1931, j'ai fait
connaître à M.
Portay mes attaches
au 2e bureau
et M. Faux-Pas-Bidet
fut délégué par le
ministère de l'Intérieur
pour se mettre
en rapport avec
moi sur l'ordre
du 2e bureau.
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|
|
- d'instruction quelques heures d'un repos bien
mérité par une laborieuse semaine. UNE NOTE DU MINISTERE
DE LA GUERRE Le ministère de la Guerre communique la note
suivante. Le deuxième bureau de l'état-major de
l'armée ayant été mis en cause par quelques
journaux, dans l'affaire de l'Aéropostale
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- d'authenticité ». L'après-midi
promettait
d'être longue et fertile en incidents, mais elle tourna court,
car, vers 5 heures et demi, au moment d'être confronté
avec M. Portait, le directeur de l'Aéropostale,
l'inculpé
Lucien
Collin,
dit
Serge
Lucco,
s'est
trouvé
trop
fatigué
pour
continuer
à être Matches
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- Les affaires d'aviation... Hier
matin, dès 9
heures, M. Brack,
juge d'instruction, était à son
cabinet. C'est qu'il
voulait demander à
M. Faux-Pas-Bidet,
commissaire au service
des
renseignements généraux à la
préfecture de
police, de nombreuses
précisions sur
des faits signalés
la veille par
Collin-Lucco. M. Faux-Pas-Bidet
a reconnu que
Lucco était un de
ses agents, auquel
il remettait des
mensualités régulièrement. C'était,
a-t-il dit, un
informateur de premier
ordre, qui m'a
procuré des renseignements
difficiles à obtenir,
notamment sur
certains avions de
chasse! Au sujet
des relations qui
ont pu exister
entre M. Jean
de Lubersac et
Collin, le commissaire
de police s'est
souvenu que, un
jour, les deux
hommes se sont
croisés à la
porte de son
cabinet, l'un
y entrant et
l'autre en sortant. Je
n'ai pas eu
l'impression, ajouta-t-il
qu'ils se connaissaient.
Mais il a
affirmé qu'il n'employait
pas M. de
Lubersac et que
si celui-ci est
venu le trouver,
c'était seulement pour
l'entretenir de quelques
affaires qui l'intéressaient
personnellement.
M. Faux-Pas-Bidet a confirmé
ses déclarations antérieures quant aux
documents intéressant
M. Paul-Louis Weiller.
Lucco les lui
a apportés il a su que
certains d'entre eux
avaient été authentifiés par des
experts et il
les lui a
rendus car ces
pièces n'intéressaient pas
son service... de l'Aéropostale,
opération
judiciaire
qui
aurait
eu
lieu
mardi soir, sans la
fatigue de l'inculpé, Collin-Lucco, qui était
assisté de Me Raymond Hubert et Jean Laval, a
complété certains points de ses déclarations
antérieures. J'avais connu, dit-il, M. Brunel, chef de la
publicité à l'Aéropostale,
à
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- les comptes de la Compagnie Aéropostale
lors de la mise en liquidation judiciaire de cette firme. M. Radiguet
se mit également en rapports avec M. Marbeau, autre
expert comptable, qui se rendit au Brésil pour vérifier
les écritures de la Sudam. Le travail de M. Radiguet se trouve
ainsi rassemblé Matches
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- .) Les affaires de J'aviation MM. BOUILLOUX-LAFONT ONT
ÉTÉ ENTENDUS PAR LE JUGE MM. Marcel et André
Bouilloux-Lafont père et fils, président du conseil
d'administration et adminlstrateur-délégué de la
Compagnie Aéropostale, ont
été reçus hier matin par M. Brack, juge
d'instruction, qui leur a notifié Matches found in this
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- LES AFFAIRES
D'AVIATION Picherie se
déclare l'auteur de
plusieurs des faux
remis à M.
Bouilloux-Lafont.
Dans le courant
de l'après-midi d'hier, M.
Brack, juge d'instruction,
a entendu à
titre de témoin,
Charles Picherie, le
repris de justice
que Lucco présenta
à MM. André
Bouilloux-Laffont et Portait comme
étant le commissaire
Faux-Pas-Bidet ou
quelqu'un qui l'approchait de
très près. Il entendit
également M.
Portait et cette
double audition,
suivie d'une confrontation,
devait
amener, vers 19
heures, un coup
de théâtre... qui m'a fourni
le papier et qui m'a dicté tout ce que
contiennent ces rapports, qui portent la signature «Lahure»
Il en
a été de même du apport Dufourcq daté,
celui-là, du 4 août 1932. Ces documents étaient
destinés à être remis à l'Aéropostale pour donner des
apaisements à M. Bouilloux-Lafont... L'avion portant
le courrier d'Amérique
du Sud
atterrit au Bourget.
Un avion de
l'Aéropostale,
parti de Perpignan
à 6 h.
45, est arrivé
au Bourget à
15 h. 35,
porteur du courrier
d'Amérique du Sud,
pesant 145 kilos.
Il était piloté par Guerron.
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1932/10/19
(Numéro 20322). Note :
Dernière éd..

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- LES AFFAIRES D'AVIATION.
LES AFFAIRES D'AVIATION
- Le général
Weygand sera entendu
aujourd'hui par le
juge d'instruction. M. Brack,
juge d'instruction, s'est occupé
tout d'abord, hier
matin, de l'affaire
des majorations abusives
dans les comptes
d'exploitation de l'Aéropostale, et
il a entendu
à ce sujet
M. Moissant, l'un
des collaborateurs de M.
Vacher, le liquidateur
judiciaire nommé par le
tribunal de commerce.
Après ce témoin,
le juge a
entendu M. Jean
Goldschied, dit Jean Goldsky,
publiciste, qui, en
1930, a fait des
«échos»
pour signaler que
Collin, dit Lucco.
était un escroc.
L'après-midi
a été occupé par l'incident Lelarge. On
sait que lors
d'une dernières
dépositions M. André
Bouilloux-Lafont avait
signalé que M.
Lelarge avait reçu
de M. Paul-Louis
Weiller un coup
de téléphone et que,
au cours de
la conversation, le second
avait dit au
premier:
-Je leur ai
fait avaler la
dernière pièce! ; M.
Bouilloux-Lafont ajouta que
son cousin, M.
Khlé, avait été
au courant de
l'incident et pourrait
le confirmer. M.
Lelarge, entendu, a
soutenu nous l'avons
rapporté que ce
coup de téléphone
était inexistant, et
M. Khlé vint
apporter la confirmation
de cette dénégation.
M. Khlé ajouta,
même que M.
Bouilloux-Lafont était venu lui
demander de
confirmer sa déclaration
et, sur le
refus de son
cousin, il l'aurait
prié de ne
pas le démentir
trop brutalement,
de dire, par
exemple, que M.
Bouilloux-Lafont avait dù
probablement mal
comprendre, mal interpréter
le renseignement qui lui
avait été donné. Afin de
mettre au point
ces différentes versions,
M. Brack a
confronté hier M.
André Bouilloux-Lafont avec MM.
Lelarge et Khlé.
Cette confrontation n'a donné
aucun résultat, M. André
Bouilloux-Lafont maintenant qu'il
avait reçu la
confidence de M.
Khlé, celui-ci aflirmant
qu'il n'en était
rien et M.
Lelarge ajoutant
que jamais n'avait téléphoné à M.
Paul-Louis Weiller et
que M. Weiller
ne lui avait
jamais téléphoné. Enfin M.
Alec, contrôleur général à la
sûreté générale, s'est expliqué
sur ses relations
avec M. Jean
de Lubersac. Ce
matin, M. Brack
recueillera la déposition
du général Weygand, à
qui M. André
Bouilloux-Lafont soumit certains de
ses documents. Matches found in this
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- LES AFFAIRES D'AVIATION - M. Brack,
pendant une heure,
a recueilli le
témoignage du général
Weygand... soumettre des
brouillons à M. Bouilloux-Lafont qui aurait
rectifié certains mots. Puis, il aurait dit à Lucco si
jamais il vous arrivait des histoires, soyez tranquille, vous aurez
toujours une bonne place à l'Aéropostale
Mlle Mannequin avait du reste précisé à
l'inspecteur chargé de l'entendre... M. Paul-Louis
Weiller est venu
au palais, mais
ce fut pour
expliquer que sa
fiancée, étant actuellement très gravement malade,
il était dans l'impossibilité
de fournir au
juge un témoignage.
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- plus le « bordereau qu'il confia, pour qu'il le
mette en
sûreté dans les locaux de l'Aéropostale,
à
M.
Portais.
Je
n'avais
plus
besoin
du
«bordereau»,
expliqua
M.
Bouilloux-Lafont, car
j'étais parvenu
à entrer en possession de toutes les pièces qu'il
énumérait et au surplus, je trouvais... Picherie répliqua
aussitôt: Je ne
me fais le
défenseur de personne je
dis simplement la
vérité. Matches found in this
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- -Lafont. Pour le reste, il ne fournit que des
renseignements
généraux sur l'Aéropostale.
Il
a
spécifié
que
le
9
août
il
n'avait
pas
encore
déclaré
que Lucco était le faussaire, mais
seulement que c'était lui qui avait remis les documents au
service des renseignements généraux de la
préfecture Matches
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- de rédiger un réquisitoire tendant au non
lieu et
M. Brack a signé l'ordonnance conforme. Le magistrat avait
auparavant entendu M. Brunel, ancien employé de l'Aéropostale, et M. Fontan,
inspecteur général de l'aviation. M. Fontan avait, au
mois de juillet dernier, été chargé par M.
Painlevé d'examiner Matches
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- trait à l'Aéropostale.
Quant
aux
textes
législatifs
en
état
d'être
examinés,
tous
n'ont
pas
la
même importance. Il convient
de citer parmi eux le texte sur la propriété commerciale,
à propos duquel l'accord n'est pas encore réalisé
avec le Sénat. Notons également les textes tendant
à l'organisation Matches
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- -Lafont son attitude affirmant que l'administrateur
délégué de l'Aéropostale
est de mauvaise foi. Cette confrontation s'est poursuivie
jusqu'à plus de 20 heures. M. Bouilloux-Lafont porte plainte
contre Lucco M. André Bouilloux-Lafont s'est rendu hier au
cabinet de M. Lapeyre, doyen des juges Matches found in this
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- de tous les détails de l'affaire de l'Aéropostale. Il n'en est rien et le
magistrat cherche à éclaircir certains points
demeurés dans l'ombre. Il a entendu tout d'abord M. Brunel qui
conduisit Lucco à M. Portait lorsque ce dernier reçut,
pour la première fois, la visite du faussaire. Lucco me
déclara, avant de prendre
contact avec M.
Portait, a expliqué
M. Brunel,
qu'il était en possession
d'un papier de
M. P.-L. Weiller
compromettant pour M.
Emmanuel Chaumié. Je crois
bien qu'il a
remis ce papier
ce jour-là, car après
l'entretien, M. Portait
m'expliqua que Lucco
avait donné une preuve
de son dévouement...
Autre point demeuré
dans l'ombre et
que M. Brack
voulut éclaircir le baron
Nicaise, administrateur de la
société Lorraine-Dietrich, avait acheté
pour 6.000 francs
à un individu
une lettre paraissant
signée P.-L. Weiller
et prétendu
adressée à M.
Renaitour ? Cet individu était-il
Lucco? Lorsque le
baron Nicaise fut
mis en présence
de l'inculpé il déclara
qu'il ne le
reconnaissait pas et
Collin confirma. Ce
n'est pas moi
qui ai été
reçu par te
baron Nicaise J'ai
bien fabriqué !a lettre,
mais en 1930,
et je ne
sais pas ce
qu'elle est devenue
et comment elle
est arrivée entre les
mains du baron.
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- jusqu'à la fin de la semaine prochaine. Le 18
novembre,
d'autre part, a été retenu pour la discussion de
l'interpellation de M. Renaudel sur l'Aéropostale.
Il
est
à
supposer
qu'après
en
avoir
fini
avec
ces
divers
débats
la Chambre commencera aussitôt l'examen du budget.
En effet, la commission Matches
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- LES AFFAIRES D'AVIATION
M. André Tardieu, ancien
président du Conseil,
a été entendu hier
après-midi par
M. Brach, juge
d'instruction. Le témoin
a reconnu avoir
eu entre les
mains la lettre
Renaitour qu'il a
rendue ensuite à
M. Bouilloux-Lafont sans y
avoir attaché aucune importance.
Le magistrat instructeur
a ensuite questionné
MM. Bouilloux-Lafont père et
fils au sujet
des majorations de
l'Aéroposale. Lucco a
refusé de déposer
sur ce point,
se défendant d'avoir jamaie eu
connaissance des comptes
de l'Aéropostale.
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- Autour de l'affaire de l'Aéropostale NE JUGEONS PAS
SUR QUELQUES VERRUES
TOUTES SUPERFICIELLES L'ORGANISME TRES
SAIN DE NOTRE
AVIATION .. Le scandale
de l'Aéronautique a affecté
plusieurs organismes d'importance et
d'autorité d'ailleurs inégales, et
qui sont un
peu comme certains classiques
de seconde zone.
Un en parle
sans les avoir
jamais lus. Certes,
le promeneur qui
remonte les Champs-Elysées,
le soir, à
l'heure ou l'avenue
gronde et coule
comme un fleuve
entre les rives
de feu, a
pu remarquer, dans
cette floraison de
réclames lumineuses, une
enseigne
dont la synthèse
l'aura séduit. Pour qui
aime l'invitation au voyage,
l'Aéropostale,
c'est le départ
foudroyant de
l'Europe, l'Afrique qu'on
effleure d'un coup
d'aile, la magie
de cette terre
américaine qu'après la mer
de Christophe Colomb
et les puissants
steamers de nos
compagnies maritimes
découvre à son
tour l'avion. S'il
descend, un peu
plus tard, l'avenue
de l'Opéra, le même
promeneur lira, au
coin d'une rue,
la promesse de
neuf pays en
cinq majuscules La
C.I.D.N.A., c'est l'Europe
Centrale à la
portée de Paris,
le beau Danube
bleu à une
matinée de la
Seine, la calle
Victoriei à
une journée de la
rue de la
Paix, Sainte-Sophie à vingt-quatre
heures de Notre-Dame.
Mais qu'on lui
parle de la
direction de l'Aéronautique civile
ou de la
Lufthansa, que saura-t-il? Le
ministère de l'Air
a son siège
officiel rue Saint
Didier. C'est là
qu'ira le profane,
s'il n'a pris
soin d'apprendre que,
de tous les
services aéronautiques,
ceux de M.
Emmanuel Chaumié
n'ont pas émigré,
sont demeurés fidèles à l'avenue
Rapp. Peur la
Lufthansa, qui n'a
pas son numéro
de téléphone dans l'annuaire,
il se rendra,
s'il est renseigné,
dans une rue
voisine de l'Opéra
pour y trouver
la Société générale des transports aériens
lignes Farman, aussi
française d'aspect et
d'esprit que le
sont ses fondateurs
et ceux qui
la dirigent.
Il y saura
bientôt que cette
société collabore quotidiennement
avec la compagnie
allemande par le
système du
«pool» c'est-à-dire car la
suppression de toute
concurrence, chacun
usant, dans le
survol du territoire
étranger, de l'infrastructure
de l'autre. Si
le lecteur qui
s'est passionné pour cette
affaire veut être
curieux jusqu'au
bout, il se
demandera encore quelles
sont les attributions
précises du service
des renseignements généraux, qu'il
risque aussi bien
de situer rue
des Saussaies, à
la sûreté générale,
que boulevard du
Palais, à la
préfecture de police.
Mais l'une et
l'autre recèlent pour lui
autant de mystères.
On lui a
dit qu'il n'était
pas facile d'y
montrer le bout
de son nez,
moins encore d'y
tendre l'oreille. On
lui a parlé
d'un commissaire dont
le nom est,
certes, de ceux
qu'on n'oublie pas.
De M. Faux-Pas-Bidet,
il n'ignore
plus qu'il fut
autrefois en mission
en Russie, aux
heures tragiques
de la Révolution,
qu'on l'arrêta, puis qu'on
le libéra sur l'ordre
de Trotzky qu'il
avait connu en
France, ,quand le
leader bolchevick n'était
pour nos services
de police, que
Leiba Brownstein.
Le procès du capitaine
Sadoul devant
le conseil de
guerre d'Orléans,
voilà sept ans,
avait déjà fait la
lumière sur toutes
ces choses. Que
sait-on de plus
sur une activité
que la nature
même des fonctions
du commissaire devait,
depuis, envelopper
d'un voile?
Reste le deuxième
bureau. Ici, l'on
aime à interroger.
C'est sans doute
que certaines appellations,
surtout si elles
sont brèves et simples,
dégagent un singulier
pouvoir d'évocation. Depuis l'affaire
Dreyfus, le deuxième
bureau a défrayé
souvent la chronique. Certains
se souviennent de
ce qu'en a
dit le commandant
Esterhazy. Il joue,
aussi bien, dans
l'esprit du public,
ce rôle un
peu inquiétant de veiller
sur la sécurité
du pays avec
des armes invisibles.
C'est un état-major
dont on n'imagine
guère la besogne.
On n'y voit
point des officiers
penchés sur des
cartes, préparant des manoeuvres,
combinant des horaires,
ce mode de
stratégie étant, en vérité,
le seul qu'on
se représente communément dans l'ordre
militaire. L'espionnage et le
contre-espionnage sont, en
revanche, de ces
mots qu'on ne
risque qu'avec prudence,
comme l'artificier qui manie
un explosif dont
il ignore le
contenu. Une mission
secrète évoque à l'ordinaire un
lot d'aventures où
le courage a
sa part, autant,
sinon plus, que
la ruse. «Crocheter des
serrures, acheter
des domestiques et
des filles, voler
des lettres.»
disait Esterhazy. Mais
n'est-ce que cela
? On le
croira volontiers
si l'on ne
pense pas à
s'éclairer davantage. Ainsi
le deuxième bureau, jalousement
défendu à la
curiosité publique, garde-t-il
tout son mystère.
Qu'un incident le
ramène de sa
tour d'ivoire au
premier plan de
l'actualité, il n'en
restera pas moins
ce, qu'il est,
inaccessible, presque fabuleux
d'apparence. Une
puissance que des
lois nous obligent
à ne considérer
que de loin,
de l'autre côté
du fossé. Ce n'est
pas tout. Il
y a aussi
l'aviation.
Entre toutes les
manifestations du siècle,
l'aviation ne s'est
pas encore imposée
au public comme
l'automobile ou la
radiophonie. Elle porte
encore la marque
du miracle. C'est
grâce un truc,
fait dire Jean
Giraudoux à l'un
de ses personnages,
que des hommes
se maintiennent dans l'air
sur des machines.
Tout le monde,
ou presque, est
de cet avis.
On s'étonne encore que
des aviateurs fassent
le
tour du monde
sans une blessure,
que des courriers
aéronautiques partent et
arrivent à l'heure,
que des pères
de famille commencent
sérieusement de les
préférer au train,
au paquebot. Or
l'aviation a sa
crise de croissance. Elle
est si jeune
Il n'y a
que vingt-quatre ans qu'Henri
Farman bouclait
le kilomètre. Et pourtant,
elle s'est vite
assagie; je veux
dire qu'elle a
travaillé pour d'autres
fins que des
performances, que la
poésie s'est faite
réalité. La guerre
l'a promue au
rang d'un moyen
de défense nationale; la
paix au rang
d'une industrie. Elle
a connu l'afflux
des capitaux, elle
a été cotée en Bourse;
des papiers de
couleurs ont'
symbolisé dans les
porte feuilles la
lente mais sûre conquête
du ciel. Faut-il
voir ailleurs l'origine
de tant de
luttes implacables, dans le cadre français
et international?
Un scandale ne
devrait jamais atteindre
que des .hommes.
On déplorera
que dans le
monde aéronautique, encore si
instable, encore si
mal préparé
pour des événements
qui, trop souvent.
le dépassent, il ait
frappé une oeuvre,
et surtout un
esprit. Car l'aviation
civile comme l'aviation
militaire ne
vit pas tout
entière au bord
de l'aventure. Elle
a déjà ses règles,
ses traditions. Un
pilote sert comme
l'officier au combat,
comme le missionnaire. Par
n'importe quel temps
il s'envolera pour
emmener ses passagers,
transporteur son courrier
à bon port.
Il sait
son rôle de liaison
rapide, il sait
l'heure où on
l'attend, malgré les plafonds
bas, les horizons
bouchés, les coups
de vent, les
tempêtes. Il n'obéit
pas seulement une
discipline particulière il participe
à cette étrange
atmosphère dont il
a, si tôt,
ressenti l'influence, où les
mots et les gestes n'ont
pas le même
sens qu'ailleurs,
où la servitude
est volontaire, l'audace
quotidienne, le sacrifice
librement accepté.
C'est ce qu'on
n'a pas dit
beaucoup, ces temps-ci,
et c'est sans
doute ce qu'il
convient aujourd'hui de
dire. Que l'aviation ne
figure que l'enjeu
de certaines rivalités,
qu'on la rabaisse,
elle qui, dans
son nom, porte
celui de l'oiseau,
au prosaïsme des querelles
humaines, c'est le
sort qui ta
guette, si on
ne sait à
temps l'en détourner.
Rien n'illustrera mieux notre
dessein que de là montrer
dans ses oeuvres
vives, non dans.
les calomnies faciles,
non dans le
cabinet d'un juge
d'instruction. Ce que
la Franche a
fait pour son
aéronautique ne
se mesure pas
seulement par d'émouvantes
statistiques. Les
40.000 kilomètres de son
réseau, les 9.300.000
kilomètres parcourus l'an
dernier, sur des
appareils de sa
construction, conduits
par ses pilotes,
protégés par ses
radiotélégraphistes,
vérifiés par
ses mécaniciens, on s'abuserait
de
ne les faire tenir qu'en
quelques chiffres.
Il y a
les cerveaux de
nos ingénieurs, les mains
de nos ouvriers,
le sang de
ceux qui volent.
Il y a
l'audace de ceux
qui ont cru
et
de ceux qui
ont osé, comme il
y a la
sagesse de ceux
qui créent, qui organisent et
qui dirigent. L'aviation
civile, quel beau
roman de l'énergie
nationale! Nous en
voudrions conter ici
quelques épisode dans
le décor même de ces .organismes que
vient de nouveau,
et un jour
d'exception, d'éclairer l'actualité.
Maurice BOURDET Matches found in this
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- Autour de l'affaire de l'Aéropostale
LE VASTE CHAMP DE
L'AÉRONAUTIQUE CIVILE LES BUREAUX DE L'AVENUE
RAPP - L'immeuble de l'avenue
Rapp où l'aéronautique
civile a sa
direction témoigne d'un curieux
retard sur les
services qu'il abrite.
Là où l'on
imagine volontiers,
dans son architecture,
une combinaison symbolique
de la terre
et du ciel,
on ne trouve
qu'un épais bâtiment dont les
formes tourmentées
précisent l'esthétique d'avant 1914.
Ainsi apparaît, sous l'aspect
le moins propre
à satisfaire notre
fantaisie, la
clé de voûte
d'un édifice qui ne
cesse de grandir
et dont on
peut prévoir qu'il forcera
bientôt son cadre.
Enorme édifice, en vérité,
quand on songe
que des bureaux
de l'avenue Rapp
dépendent tous les
avions civils qui
volent ou s'apprêtent
à voler qu'on
ne peut, sans
leur concours, créer
ni exploiter une
ligne aérienne que le
personnel navigant y
a son statut,
les routes de
l'air leur infrastructure, l'aviation
privée sa charte
et que le
budget qu'on y
élabore chaque
année résume à lui
seul celui de
tout un ministère.
C'est de l'avenue
Rapp que partent
ces fils tendus
sur quatre continents.
vingt-cinq nations et
cinq grandes colonies
ou protectorats. A cette
heure, nos avions
commerciaux sillonnent
le ciel de
toute l'Europe, à
l'exception de l'U.
R. S. S.,
de la Norvège, du Portugal
et de trois
Etats baltiques. En
Asie, ils survolent
l'Irak, la Perse,
les Indes anglaises,
l'Indo-chine, en
Afrique, l'Algérie, la Tunisie, le
Maroc, le Rio
de Oro espagnol.
l'Afrique-Occidentale-Française
en Amérique
du Sud, le
Brésil, l'Argentine,
l'Uruguay, le Chili.
Nos lignes
couvrent une longueur
de 40.122 kilomètres, à peine
2.000 kilomètres de moins
que le tour
de la Terre
par le plus
grand cercle. Or
il n'est pas
un appareil français
en service dans
ces quatre coins
du monde dont
l'aéronautique marchande
ne possède l'état civil. Elle
sait son horaire,
son itinéraire, l'ordre
des transmissions par radio
qu'il peut recevoir,
l'identité de son
pilote et de
son mécanicien. Ainsi l'avenue
Rapp est-elle aux
écoutes de la
Terre. Sur une
carte, elle figure
ce cercle mystérieux
dont on parle
sous toutes les
latitudes, à quoi
songent, chaque jour,
tous les inspecteurs,
tous les chefs
d'aérodromes, tous les
agents des grandes
compagnies. Pour le
profane, c'est sans
doute la matérialisation
d'une grande œuvre
dédiée à la
conquête du moins
matériel des
éléments qui nous entourent l'espace.
Organiser l'aviation, c'était
la ramener du
ciel à la
terre. Prise sous
l'angle de l'administration
assez considérable dont on
l'a dotée, elle n'apparait
plus comme un
effort de libération
de l'homme, comme
un audacieux défi
jeté à la
nature. Mais on
dira sans raison
qu'à cette pratique elle
s'est rognée les ailes.
L'aviation commerciale
française a trop longtemps souffert
du désordre pour qu'on
ne se réjouisse
pas, aujourd'hui, de la
savoir dans la
voie normale de
son développement. Depuis que,
le 8 février
1919, Bossoutrot s'envolait
du Bourget, sur
un Goliath, avec
douze passagers qu'il
emmenait à Londres,
où il atterrissait
sans encombre qu'il
revenait le lendemain,
pour repartir quatre
jours plus tard
pour Bruxelles avec,
cette fois, quatorze
passagers, près de
quatorze ans ont
passé, et cette
période héroïque n'est plus
maintenant qu'un
beau souvenir dont
une ou deux
photos, déjà jaunies, et
quelques pages
d'anthologie aéronautique nous rappellent,
seules, la date.
Il y avait
à régulariser un exploit,
à ordonner une
audace. C'est l'œuvre
de la direction
de l'aviation civile
et des divers
animateurs de ce
département dont M.
Emmanuel Chaumié a pris
la tête depuis
août 1929. Si
l'aéronautique civile se
trouve, en 1932,
devant une besogne
si vaste et
si diverses; s'il
lui faut, constamment,
équilibrer le passé
et le présent,
ce qui s'impose
depuis des années
et depuis
hier à peine,
c'est qu'elle a
dû épouser la vie
capricieuse du ministère de
l'Air, dont la
forme définitive ne date
que de 1928.
LE
VASTE CHAMP DE
L'AÉRONAUTIQUE CIVILE SUITE DE
LA PREMIERE PAGE - Curieuse histoire,
certes, et qu'il
faudra bien raconter
un jour, de
cet organisme de
défense nationale et
de transports publics,
qui aura attendu
huit ans pour
prendre corps, après
que la fantaisie
de la politique
en eût fait
un sous-secrétariat d'Etat, puis
l'ait tour à
tour, rattachée aux ministères
des Travaux publics
et du Commerce,
avec, comme récente
consécration, sa suppression,
heureusement éphémère.. Tant de
bouleversements ont eu
pour effet de
retarder jusqu'en octobre
1930 les attributions
dévolues à la
direction de l'aéronautique
civile qui sera,
elle, restée plus de
treize ans sans
avoir son enseigne
officielle. Cette direction
comprend aujourd'hui
sept bureaux dont
la tâche est
considérable, tant dans
l'organisation intérieure de l'aviation
civile que par
ses rapports avec
d'autres groupements,
français ou internationaux.
Prenons aussi bien
l'exemple des services du
secrétariat, qui doivent
être en liaison
constante avec des
organismes d'intérêt
général comme le
conseil supérieur des transports
aériens, le conseil
national économique, le conseil
supérieur de la
défense nationale, la
commission internationale de la
navigation aérienne (qui réunit
vingt-sept Etats), préparent
les accords
aériens internationaux (huit ont
été conclus ces
dernières années), surveillent
l'action de nos
compagnies hors de
nos frontières, établissent les statistiques
du trafic de
nos lignes, centralisent
toutes documentations concernant les
aviations civiles étrangères. Aux bureaux
de l'avenue Rapp
incombent encore l'organisation
des trois établissements
régionaux de
Paris, de Marseille
et d'Alger, dont
le rôle décentralisateur
mérite d'être souligné l'administration du personnel qui
leur est affecté,
la préparation du budget,
le contrôle de son
exécution, la
vérification des dépenses
et la liquidation
des comptes. A
eux de délivrer
les brevets du
personnel navigant
(927 en 1931),
les certificats d'immatriculation
(376 en 1931);
d'établir les
zones interdites à
la circulation
aérienne à eux
aussi -ô Brid'oison!- d'assurer
le respect de
la foorme en codifiant
les règles, comme en
traitant des si
complexes questions d'assurances
et de douanes.
L'aviation privée n'échappe pas non
plus à leurs
regards. Lorsque, en
avril 1930, M.
Laurent Eynac inaugurait
l'heureuse politique de
la prime d'achat,
destinée à couvrir
50% de
la somme versée
par l'acquéreur, on ne
se doutait guère
du succès qui allait
si tôt couronner
l'entreprise. «Je
marquerai d'une
pierre blanche la
cinquantième inscription d'un
touriste amateur» déclarait le ministre.
En un an,
toutes les prévisions
ont été dépassées. C'est de
quatre pierres blanches
que M. Laurent
Eynac devrait
marquer aujourd'hui la
liste des primes
payées pour les
brevets de tourisme,
233 l'an dernier.
Veut-on
d'autres chiffres?
Au début de 1932,
363 avions de
tourisme primés volaient, et
1.300 pilotes s'entraînaient
dans les quinze
centres créés à leur
usage. Les entreprises
de travail aérien
comme les avions-taxis,
les photographies, les levers
de cadastre trouvent
également, avenue Rapp,
l'aide la plus
précieuse pour leur
développement en France
et aux colonies.
L'aéronautique civile est
aussi chargée
des transmissions par radio
(radio-goniométrie, télégraphie, téléphonie). M. Emmanuel
Chaumié me disait
de son personnel
radioélectricien qu'avec ses
5 ingénieurs, ses 51
chefs de poste
et ses 233
opérateurs il était
aujourd'hui le
plus important de
tous les personnels
civils de cette
catégorie employés dans nos
différents ministères.
Mais la qualité
vaut la quantité. Il ne
suffit pas, dans
un voyage aérien,
d'avoir connu, aux
heures troubles,
cette sécurité que donne
un radio paisiblement
assis devant son
appareil, les mains
agitant ses leviers
d'appel, seul lien
tangible, qui, perçant
les nuées ou les
tempêtes, le rattache
désormais au monde.
Il faut avoir
vu dans un
aérodrome comme le
Bourget, au poste
de la Rosière,
les opérateurs suivre sans
répit la marche
des avions, leur
préparer, au besoin,
la route, leur
donner des armes
pour vaincre les
éléments.
De 3 heures
du matin à
minuit, on n'y
chôme pas une
minute. Ces longs
traits de feu
qui sillonnent
les voies de
l'air, ces phares
de navigation à
éclats, de repérage
à éclipse, de jalonnement
au néon qui,
la nuit, sont
pour le pilote
ce que furent
les étoiles pour le
marin ces lampes
de balisage, ceinture
fleurie de lumières, par
quoi s'annonce un
aérodrome ce phare
aux 8.000 bougies
qui, à plus
de 100 kilomètres,
découvre Paris, c'est
à l'avenue Rapp
d'en assumer la
charge, d'en assurer
l'entretien. Mais là
encore ne se
borne pas son
rôle. Les lignes
aériennes ont une
vie propre. Elles
sont exploitées par des
compagnies que
subventionne l'Etat. En
quelles conditions techniques
et financières? Le scandale
qui a aujourd'hui son épilogue dans un cabinet
de
juge d'instruction vaut qu'on apporte là-dessus certains
éclaircissements.
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- Autour de l'affaire de l'Aéropostale Nos compagnies de navigation. Les cinq
grandes, compagnies françaises de transport
aérien sont, nous
l'avons dit, subventionnées
par l'Etat Chacune
d'elles déborde largement le
cadre de nos
frontières, sauf, sans
doute, l'Air-Union, qui assure
les lignes
de Londres et
de Genève, mais dont
deux des plus
importants réseaux, Paris-Marseille et Marseille-Tunis-Bône, se
trouvent à l'intérieur
de nos limites
territoriales. Si l'on
fait la statistique
des pays étrangers
survolés, c'est
la C. I
D. N. A.
qui vient en
tête avec les
onze Etats de
l'Europe centrale
et des Balkans.
La ligne subventionnée
la plus longue
est celle de
l'Air-Orient, avec un
parcours de 12.289
kilomètres, suivie de
près par l'Aéropostale avec 12.048
kilomètres. Les lignes
Farman, dont le
réseau est le
plus court de
tous avec 3.053
kilomètres, ont innové
un mode d'exploitation internationale
par un système
de collaboration effective avec
des compagnies étrangères
comme la Sabena (belge),
la K. L.
M. (hollandaise), la Lufthansa
(allemande), l'A. B.
A. (suédoise), et la
Duruluft (danoise). Ces
compagnies françaises ont accompli un
travail considérable. Elles
n'ont pas été
seulement les précieuses
auxiliaires de notre
activité internationale
en portant, le
plus loin, le
symbole d'une
France partout présente,
elles ont contribué
à rapprocher certaines colonies
de la métropole,
comme l'Indochine
ou l'A. 0.
F., certains continents
de l'Europe, comme
l'Asie ou l'Amérique
du Sud. En
dépit de la
crise, 32.700 passagers
ont pris place,
l'an dernier, à
bord de nos
appareils qui emportèrent,
en outre, près
de 1.700.000 kilos
de fret et
187.000 kilos de
courrier. La sécheresse
de ces chiffres ne
manque pas d'un
singulier pouvoir d'évocation,
et suffit à
garantir l'avenir
de semblables entreprises.
Pour le présent,
elles ne pourraient
rien sans le
concours financier de
l'Etat, dont le
rôle est à
la fois de
couvrir les frais
énormes qu'entrainent
l'infrastructure et l'exploitation
d'une ligne, et
de soutenir les
initiatives qui
doivent donner à
notre aviation
commerciale toutes ses
chances de succès.
C'est depuis 1920
que l'Etat subventionne des
entreprises de navigation aérienne.
Mais les divers
ministres qui
se sont succédé
à la tête
du département de l'Air
n'ont pu pratiquer, en
douze ans, la
même po:itique,
pour la seule
raison que l'aviation commerciale
s'est développée hors de
toutes proportions et
contre toute attente,
et qu'il a
longtemps fallu moins
prévoir que s'adapter.
Le principe de
la prime kilométrique
a pu, dès
le début, montrer de
sérieux
avantages. Il ne
s'en est pas
moins révélé bientôt insuffisant, diverses entreprises préférant
utiliser un matériel qui
leur permît de toucher
une prime plus
élevée au lieu
de rechercher
un matériel plus conforme
aux services à
assurer. C'est ce
que me disait,
l'année dernière, M. J.-L.
Dumesnil, peu
après que la
Chambre eût, par
un vote, entériné
les nouvelles conditions
de contrat proposées
par le
gouvernement. L'Etat attribue
désormais aux
compagnies une subvention
forfaitaire, calculée suivant les
besoins d'exploitation des lignes,
et fixe à
dix ans la
durée des contrats
conclus, avec révision
quinquennale du forfait.
En revanche, l'Etat
reçoit un certain
nombre qui ne
peut être inférieur
à 25 du
nombre total d'actions
de jouissance des
sociétés exploitantes,
et d'un nombre
de sièges au conseil d'administration
équivalant à ce
lui des actions
qu'il détient. Cette participation
de l'Etat n'est
pas destinée à entraver
l'essor des compagnies,
mais, au contraire,
à lui apporter
l'aide la plus
efficace. Les rapports
des commissaires du gouvernement et
de la direction
de l'aéronautique
civile avec ces
groupements aérienne.
La direction de
l'aéronautique civile a
dans ses principales
attributions d'être l'organe de
liaison entre l'Etat
et les compagnies.
On ne s'expliquera
que mieux, dans
l'affaire qui nous
occupe, les rivalités,
parfois ardentes, qui
opposent certains industriels
à certains fonctionnaires.
Les sommes considérables
qu'alloue l'Etat ont
leur contre-partie dans un
contrôle sévère des comptabilités
et du fonctionnement technique
des diverses compagnies, celui-ci
assuré par M.
Couhé, dont le
poste d'inspecteur général de l'aéronautique
civile et de
la navigation
aérienne a été
créé l'an dernier,
ainsi que par
un ingénieur de l'aéronautique, adjoint
au directeur. Les
bureaux de l'avenue
Rapp ont là
une double tâche
de préparation et de
surveillance, qui
leur assigne avec
les compagnies aériennes
une collaboration
de tout instant.
Il leur faut,
aussi bien, veiller
sur l'exécution des contrats qu'ils
ont eux-mêmes élaborés, en gardant
un rapport constant
avec les commissaires
du gouvernement
attachés à ces
diverses sociétés, comme
il leur faut,
si l'on entre
dans le détail,
homologuer les propositions
de tarifs ou
d'horaires, les projets
d'extension de
lignes qui leur
sont soumis.
. Matches found in
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document:2

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- Autour de l'affaire de l'Aéroport, La Cidna. Si
Aristide Blank mettait
au service de
la jeune compagnie
toutes ses connaissances et
ses possibilités financières,
c'était à l'un
de nos plus
brillant officiers
de la guerre,
le général Duval, qui
fut, en 1918,
le chef suprême de
l'aéronautique, de s'en
faire l'animateur. L'activité du général
Duval ne s'embarrassa
jamais des contingences, souvent
graves, de l'heure.
Comme au temps
du front, quand
il demandait à
ses escadrilles de
reconnaissance du G.Q.G.
de passer coûte
que coûte, il ne
pouvait admettre
que pilotes et
appareils de la
Cidna fussent
arrêtés par quelque
obstacle. Cette
politique cornélienne, qui a
dû être celle
de toutes les
compagnies aéronautiques, la Cidna
lui doit aujourd'hui son
existence, son prestige
et son esprit.
Paul-Louis Weiller, ancien commandant
du groupe d'escadrilles du
G.Q.G., sept fois
blessé, quatorze
fois cité à
l'ordre de l'armée
pour ses victoires
officielles, savait, quand
il prit en
mains le flambeau
de la société,
qu'il n'y avait
pas d'autres moyens
pour assurer son
avenir.... La Cidna, ses pilotes, Maurice Dumesnil,
Durmon, chef pilote
de la compagnie, ancien
lieutenant de l'escadrille Spad
165...Tellet-Laxence... Sladek, l'as
tchécoslovaque Ladislas Ujvari,
Paris et Burello
... Cet élégant
garçon qui, sur
les 7 heures
du matin, humait
l'air sur le
terrain de Bucarest
en taquinant négligemment de
la main un
massif de lauriers, était-ce
le dernier dandy
égaré il Banéasa
ou un pilote?
Je n'eus plus
de doute quand
je le vis
escalader notre Fokker.
Ainsi ai-je connu
Maurice Dumesnil, vingt-huit ans,
308 heures de
vol militaire et
3.500 de vol
commercial. Mais
que livre ce
jeune visage aux
yeux rieurs d'une
vie qui n'est
qu'une longue bataille
avec le danger?
En 1927, Dumesnil,
alors à l'Aéropostale, atterrit
dans le Rio
de Oro et
reste en panne.
Il a deux
compagnons de choix
Saint-Exupéry et Guillaumet. On
finit par retrouver
l'équipage qui jure
de prendre sa
revanche. Un an
plus tard, en
mars, c'est lui
qui, à 100
kilomètres de Villa-Cisneros,
sauve Beauregard. En
avril, il déniche,
en plein désert,
l'avion d'Antoine qui
«'était endommagé en atterrissant
et emporte le
courrier. En juillet,
il dépanne
Riguelle au milieu
des dunes mauritaniennes.
En octobre, il
part pour aller
jeter un message
sur la tribu
qui retenait captifs
Reine et Serre
et revient, après
mille péripéties, mais non
sans avoir réussi,
avec quelques
balles dans son
zinc. L'officier espagnol
qui l'accompagnait fut décoré. On
n'oublia que le
pilote. Tel est
l'homme aux soixante
traversées du Sahara,
que je vous
conseille de voir
à l'œuvre
sur le secteur
Belgrade-Bucarest. Il
y fait, avec
le sourire, du
rude et bon
travail. .
- La Chambre reprendra
aujourd'hui... On sait,
d'autre part, que
la Chambre
a décidé de consacrer
sa séance de vendredi
après-midi à la
discussion des interpellations
déposées sur l'affaire de l'Aéropostale
par'MM, Renaudel
et Ernest Lafont,
S. F. I.
O., et Gaston
Martin, radical socialiste...
quand
je
le vis escalader notre Fokker. Ainsi ai-je connu
Maurice Dumesnil, vingt-huit ans, 308 heures de vol militaire et 3.500
de vol commercial. Mais que livre ce jeune visage aux yeux rieurs d'une
vie qui n'est qu'une longue bataille avec le danger? En 1927, Dumesnil,
alors à l'Aéropostale Matches found in this
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- L'AEROPOSTALE
UNE ÉPOPÉE DE L'AIR page1
- page2 ,
effroyables, jusqu'à ce 1er janvier 1925, quand Emile
Lescrivain, depuis disparu, vola, en courrier régulier,
de Casa à Dakar. Ici s'ouvre le
second épisode au roman.
La ligne africaine
de l'Aéropostale
(la compagnie à
laquelle venaient
de s'intéresser MM. Bouilloux-Lafont, grands
banquiers français de l'Amérique
du Sud, devait,
en effet, prendre
ce nouveau nom)
est le meilleur témoignage
de ce que
peut une témérité
réfléchie. Un parcours
qui s'étend sur le
désert, et ce
désert réputé
comme repaire de
redoutables pillards
aucun balisage, trois
fortins, en tout
et pour tout,
comme secours possible une
installation radioélectrique défectueuse; la perspective,
en cas d'accident,
d'être capturé par les
Maures ou
de mourir de
soif; un climat implacable, le
vent de sable,
la visibilité
défectueuse. Mais le
courrier d'A. 0.
F. devait passer
dans les deux sens. On
partit. Un mois
après l'inauguration
de la ligne,
Rozès, contraint d'atterrir,
est attaqué par les
Maures... Matches found in this
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- page1 AUTOUR DE
L'AFFAIRE DE L'AEROPOSTALE La Luft Hansa - ses réseaux
aériens et leurs
connexions... C'est vers
la fin de
1925 que la
LuftHansa naissait
d'une fusion entre
la Deutsche Aero-Lloyd
et la Junkers-Luftverkehrs A. G.,
deux compagnies de
transports aéronautiques créées au lendemain
de la guerre,
quand le traité
de Versailles eut
interdit au Reich
toute aviation militaire.
La Luft Hansa
est une compagnie
privée, organisée sur le
modèle ordinaire
des sociétés anonymes (Aktiengesetischaft). Mais la
constitution de son
capital n'a rien
de commun avec
aucune de nos
cinq compagnies françaises. L'Etat allemand
possède en effet
les 40 de
ses actions, l'autre
part étant couverte par
une participation
proportionnelle des différents
Etats, provinces, villes
et groupements industriels
du Reich. La
Luft Hansa est
donc un organisme
national, si elle
n'est pas un
organisme d'Etat. Tous
les budgets allemands
y ont leur
part. Elle collabore
effectivement avec le
rail et le
navire. Grâce à
ses hydravions
lancés en pleine
mer par capapulte. A
bord du Colombus,
de l'Europa
et du Bremen,
elle aide 20
fois par an
à raccourcir de
48 heures la
durée du service
postal Hambourg-Cherbourg-New-York.
De même, pour
la ligne de
l'Amérique du Sud,
ses appareils
vont déposer le courrier
d'Allemagne aux
iles Canaries. Transporté
par un paquebot
à l'île Fernao
de Noronha,
il y est
pris par un
hydravion de la
Condor Syndicato (société
aérienne mixte
germano-brésilienne)
et gagne
Hio de Janeiro,
puis Buenos-Ayres, par la
voie des airs.
- page6 suite
autour de l'affaire de l'Aéropostale...
Considérant que
l'emploi des avisos,
selon la méthode
de l'Aéropostale,
retarde singulièrement
la liaison aéronautique,
qui ne vaut
qu'en fonction de
sa rapidité,
estimant, d'autre part,
que l'hydravion
ne peut actuellement
décoller à pleine
charge, ni se
poser sur une mer agitée,
la Luft Hansa
propose le double
système de la
catapulte et de
l'île fottante. Un
appareil lancé par catapulte
de Bathurst, dans
la Guinée anglaise, ou
de Natal, viendrait
amerrir près
d'un bateau situé
à mi-distance
des deux côtes.
Le navire, immobilisé en pleine
mer, serait muni
à son arrière
d'une voile flottante,
destinée à apaiser
les vagues dans
un certain rayon,
pour permettre un
facile amerrissage.
Hissé à bord,
l'hydro y subirait
une prompte révision
et son plein
d'essence fait, serait
renvoyé par catapulte...
La Luft Hansa
a engagé des pourparlers avec
l'Aéropostale
pour que l'exploitation
de cette ligne
transatlantique fût
assumée en commun.
Jus-
qu'ici, aucun accord
n'est intervenu. L'Aéropostale, qui a
créé de toutes
pièces le réseau
Europe-Amérique du Sud.
qui en a
fait une œuvre
essentiellement française
hérise, sans doute,
à partager le
bénéfice de tant
d'efforts, au moment
où sa ligne
commence de connaître
un légitime succès. II faut noter,
par ailleurs, que
le continent sud-américain
éveille bien des
tentations. Ne
parle-t-on pas d'une
ligne italienne Rome-Natal,
prolongement de Rome-Tripoli
déjà existante,...Maurice BOURDET Matches
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document:9

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|
- . FrançoisAlbert et Léon Blum est
adopté aux
applaudissements des gauches. La séance levée à
minuit trente. Séance aujourd'hui à 15 heures
interpellations sur l'Aéropostale.
LE
BUDGET
DE
LA
GUERRE
SUITE
DE
LA
PREMIÈRE
PAGE
Pour
la
première fois cette année, le budget de la guerre marque
non seulement... AUJOURD'HUI, INAUGURATION
DU SALON DE
L'AERONAUTIQUE
- page4 L' affaire
de l'Aéropostale
- Rentré en possession
de son dossier,
retour du greffe
de la chambre
des mises
en accusation, M.
Brack, juge d'instruction, a,
pendant plus de
quatre heures,
interrogé et confronté
les deux inculpés Lucien Collin
dit Serge Lucco,
et Charles Picherie.
Il s'agissait surtout
de leur donner
connaissance des rapports
des experts en
écriture, MM. Bourguin,
Michard et Rigaud,
qui ont examiné
les «rapports»
de la sûreté
générale signés Lahure et
Duffourc et les
pneumatiques prétendument
envoyés a M.
Emmanuel Chaumié
par M. Paul-Louis
Weiller... Matches found
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document:4

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|
- M. ALBERT LEBRUN
AU SALON D'AVIATION
Rarement Salon de
l'aviation fut aussi
intéressant.
- LES INTERPELLATIONS A LA
CHAMBRE - qui ont
trait à l'Aéropostale. Après une dernière
allusion aux lenteurs de
la justice, quelques
mots sur les
«luttes féroces
entre les compagnies»
sur les difficultés
à résoudre au sujet
de la gestion
de l'Aéropostale,
problèmes des 50
millions, des obligataires,
du personnel
personnel admirable souligna au
passage M. Dumoret
et M.
Renaudel conclut en
demandant. En demandant
quoi? termina le
député
du Var. La
nomination d'une commission
d'enquête? Non,
certes. Pour tirer
du débat une conclusion
utile, la Chambre
devra confier à
la commission de
l'aéronautique la mission de
rechercher toutes les
informations de
nature à l'éclairer,
et, maintenant,
elle ne pourra
plus échapper à la
nationalisation de l'Aéropostale. Matches found in this
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|
- de toutes sortes: telle cette Aéropostale
dont notre génie peut tirer fierté et qui a
engendré comme une lignée de surhommes dont on ne peut
trop
admirer la camaraderie héroïque et
l'intrépidité. Il n'est pas question, Ici, des comptes de
la compagnie qu'une déplorable affaire met aujourd'hui Matches found in this
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|
|
- 2 LE PETIT PARISIEN 25-11-32 LE DÉBAT A LA CHAMBRE
SUR
L'AFFAIRE DE L'AEROPOSTALE Le
débat sur l'affaire de l'Aéropostale
avait fait depuis vendredi dernier l'objet de tels conciliabules que
tout est comble travées, tribunes et galeries lorsque
l'énergique coup de sonnette de M. Fernand Bouisson Matches found in this
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|
|
- Ce que sera
à la Chambre
la journée de mardi.
Mais le débat
sur l'Aéropostale
s'était terminé, l'autre nuit,
à une heure
tellement tardive
que l'Assemblée, ainsi que nous l'avons
indiqué dans nos
dernières éditions, s'ajourna à
mardi... Comment s'est
terminé le débat à la Chambre sur l'affaire de l'Aéropostale... La Chambre
flétrit la campagne
d'odieuses calomnies,
profondément préjudiciable à l'aviation
française, menée contre un
haut fonctionnaire dont l'indiscutable
intégrité a été
reconnue par ses
adversaires eux-mêmes...
- page4 .Comment s'est terminé
le débat à la
Chambre sur l'affaire de l'Aéropostale
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|
- de l'Aéropostale en
Amérique du Sud M. Mermoz a déclaré qu'il ne
pouvait admettre la mauvaise foi de M. André Bouilloux-Lafont,Matches found in this
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|

- La plainte du
ministère de l'Air
- Hier matin le
juge a entendu
M. Renaudel et
l'a confronté avec M.
Eugène Merle: il
s'agissait de savoir
si le journal
la Vie socialiste a
reçu de la
société Gnome et Rhône un
chèque de 10.000
francs ou une
somme de 1.000
francs pour publicité.
M. Merle avait
entendu parler de
ces 1.000 francs,
mais M. Renaudel
lui a opposé
un démenti formel la
Vie socialiste n'a absolument
rien reçu de
M. Paul-Louis Weiller
ou de la
société Gnome et
Rhône. Le premier
témoin entendu dans
l'après-midi a été
M. Deschizeaux, député de l'Indre.
Deschizeaux a expliqué dans quelles conditions il
reçut l'inculpé, résumant devant le juge son
intervention à la Chambre des députés lors de
l'interpellation sur l'Aéropostale...
Après
l'audition
du
député,
ce
fut
une
longue
confrontation,
qui
ne
s'acheva
qu'après 8 heures, entre M.
Faux-Pas-Bidet, M. André Bouilloux-Lafont et Lucien
Collin ...Il fallait,
en effet, éclaircir
la question
des voyages en
Allemagne de M.
Chaumié. ... M. Faux-Pas-Bidet
intervint en ces termes. Pour
moi, je n'ai
rien dit à
Lucco sur ces
voyages, dont je
ne me suis
pas occupé. On délivre
des passeports pour
une année et si,
aux frontières, on vise
lea passeports, c'est
la sûreté générale qui relève
peut-être ces visas
et non pas
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- LA PLAINTE EN
FAUX DU MINISTÈRE
DE L'AIR - C'est
toujours la question
du voyage de
M. Chaumié à Berlin
qui a fait
l'objet de l'enquête
menée hier par
M. Brack, juge
d'instruction.
Le magistrat avait
fait venir M.
Portait, directeur des
services de presse
à l'Aéropostale,
pour lui demander s'il
pouvait donner quelques
indications sur
l'origine du renseignement.
Le témoin répondit que, en
sa présence,
Lucco avait prévenu
M. André Bouilloux-Lafont que M.
Emmanuel Chaumié s'était rendu une
fois à Berlin en
1931.
A quoi, Lucco,
qui était assisté de Me
Raymond Hubert et
Jean Laval, répliqua:
-Il est certain
qu'entre M. Bouilloux-Lafont et
moi et peut-être
en présence de M.
Portait il a
été question
de ce voyage,
mais ce n'est
pas moi qui
en ai parlé
le premier. Il
me déclara même qu'il
allait faire enquêter par
le représentant de l'Aéropostale à Berlin.
Puis, passant à
l'attaque contre le témoin Livet, qui
avait paru se
tourner contre lui
lors de sa
dernière audition, Collin
ajouta: N'est-il pas
exact. M. Portait,
qu'au début de juillet
dernier, l'Aéropostale
a souscrit 7.500
francs à l'augmentation de
capital de la
feuille de Livet.
M. Portait répondit
qu'en effet, l'Aéropostale avait versé,
à cette époque, «à un
titre quelconque»,
5.000 ou 7.000
francs à M.
Livet. Enfin M.
Pierre Chaumié a confirmé
Ia déposition de son
frère Emmanuel. Matches found in this
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- MARSEILLE-BARCELONE A FAIT DEUX VICTIMES LE PILOTE
SIMON
ET L'INGENIEUR SEGUY Marseille, 11 décembre (dép.
P.
Paris.) L'avion commercial de l'Aéropostale
qui assurait le service Marseille-Barcelone, et dont on était
sans nouvelles hier, a été retrouvé ce matin,
à 9 h. 15, au cours d'une tournée effectuée.. Le pilote
Simon était titulaire de
son brevet depuis
1928 et totalisait
2.500 heures de
vol... Le passager,
M. Seguy, âgé
de quarante-cinq
ans, était ingénieur à la
maison Bollée, à Paris.
Pilote d'avant-guerre,
il avait participé
à toutes les
grandes manifestations aéronautiques il était
considéré dans le
monde de l'aviation
comme une grande
valeur. Matches found in this
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- , Les obsèques de l'ingénieur
Emile Séguy - Les obsèques
de l'ingénieur Emile Séguy,
victime de l'accident
d'aviation survenu, le
10 décembre, aux Saintes-Maries-de-la-Mer, ont été
célébrées
hier, à Bois-Colombes.
Le deuil était
conduit par Mmes
Séguy, mère et
femme du défunt,
et par son
fils. De nombreuses
couronnes offertes par
l'Aéro-Club de France,
l'Automobile Club de
France, les «Ailes Brisées», l'Aéropostale, les «Vieilles Racines», garnissaient
le char funèbre.
Sur la tombe,
au cimetière de Colombes, M.
Bollée, industriel, et
Me Becquerel,
avocat à la
cour, retracèrent la brillante
carrière de ce
pionnier de l'aviation
qui fut l'un
des premiers passagers de
Wilbur Wright au
Mans et se
consacra avec persévérance
à l'étude de la
sécurité aérienne. Matches found in this
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- de l'affaire de l'Aéropostale,
un
procès
en
escroquerie
était
appelé
hier
devant
la
onzième
chambre
correctionnelle.
La vedette en était
Lucien Collin, dit Lucco, l'auteur de faux désormais
historiques, et qui toussait dans son mouchoir. La phtisie le mine
lentement, ses traits se creusent, son visage Matches found in this
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- A Alger, un
hydravion postal tombe
dans le port
le radiotélégraphiste se noie...
le prit par l'avant, donnant un coup de frein formidable.
L'appareil piqua du nez. il se brisa en deux à la hauteur du
redan. Mon camarade Deloustal et moi pûmes nous dégager et
avons été sauvés par la vedette de l'Aéropostale. La vedette de l'Aéropostale, qui assiste
quotidiennement au départ Matches
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- Dans ses dernières
éditions, le Petit
Parisien annonçait hier que
le trimoteur
Arc-en-Ciel de l'ingénieur
René Couzinet avait
effectué, en partie
tout au moins,
sa première étape. Alors que
les premières heures de
vol depuis le
départ d'Istres avaient
été favorables
dans l'ensemble, exception
faite cependant pour
la partie Alicante-Tétouan où la
tempête fit rage,
Mermoz fut
contraint de se
poser sur le terrain de
Port-Etienne....
par
la
soif,
son
mécano et lui sont recueillis par un
peloton de méharistes. C'était le premier chapitre du
beau livre d'aventures qui s'ouvrait devant lui. La dissidence? Ah!
je connais ça me disait-il l'autre soir. Les hommes
du jour - JEAN
MERMOZ Nous parlions,
Saint-Exupéry et lui, de cette Aéropostale
dont il est le chef pilote et à laquelle
il appartient depuis
huit ans Matches
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- L'AFFAIRE DE L'AEROPOSTALE
Le docteur Camus, maire d'Etampes, et plusieurs porteurs de bons de la
Compagnie Aéropostale
émis dans leur région par la banque Matches found in this
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- L' "ARC-EN-CIEL" EST ARRIVE
A RIO DE
JANEIRO - Il doit
en repartir ce
matin pour Natal.
L'avion Arc-en-Ciel, le trimoteur
,de l'ingénieur René Couzinet,
qui a accompli avec
succès son voyage
de démonstration
France-Amérique du Sud,
est actuellement sur le
chemin du retour.
L'équipage,
composé de Jean
Mermoz, chef pilote;
du capitaine Carretier,
pilote en second;
du capitaine Mailloux,
navigateur; Manuel radiotélégraphiste; Jousse,
mécanicien; l'ingénieur
Couzinet, a pris
son vol, la
nuit dernière à 3
h. 40 (heure
de Paris) de Buenos-Aires. A bord
de l'appareil a
pris place M.
Verdurand, directeur de
l'Aéropostale. A
13 h. 57
(heure de Paris),
l'avion se posait
à Rio de
Janeiro. A sa
descente de
l'appareil, l'ingénieur René Couzinet
a déclaré que l'étape
avait été effectuée dans de
très mauvaises conditions, la
pluie, le vent
et la brume
ayant rendu difficile
la marche de
l'aviqn. Les aviateurs
perdirent vingt minutes
à tourner autour
d'un phare que
leur cachait la
brume. Dans la
soirée, le chef
de l'équipage, lean Mermoz,
a déclaré qu'il pensait
pouvoir quitter Rio
de Janeiro ce
matin à 6
heures (heure de
Paris) à destination de
Natal. Matches found in this
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- LE PROCES DE L'AEROPOSTALE
FIXE AU
LUNDI 20 MARS - Les quatre accusée,
Bouilloux-Lafont, de
Lubersac, Picherie et
Lucien Collin dit
Lucco, auront à
répondre du crime
de faux et
d'usage de faux.
Le rôle des assises ne prévoit aucun
affaire pour la première quinzaine de mars il n'y aura donc pas
de session. Au cours de la seconde quinzaine, trois affaires seulement
seront appelées Matches
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document:3
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- LE RETOUR DE
MERMOZ ET DE
L'INGENIEUR COUZINET L'aviateur
Jean Mermoz et
l'ingénieur René
Couzinet, venant de
Dakar, sont arrivés
hier à 16
h, 20 à
Villa
Cisneros à bord de
l'avion régulier de l'Aéropostale. Ils en
repartiront aujourd'hui
pour Toulouse et
Paris. Matches found in this
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- LA COMMISSION D'ENQUETE
SUR L'AFFAIRE OUSTRIC
VA SE REUNIR
DE NOUVEAU D'après
une lettre adressée
par M. Louis
Marin, président, à ses
collègues de la
commission d'enquête, la réunion
de cette commission
serait imminente. M.
Louis Marin «déplore» que
«la majorité
des membres de
la commission
ait manqué d'ardeur dans
l'examen des
dossiers mis à
leur disposition». Il
estime pourtant que
certains examens
doivent avoir lieu
et certaines conclusions
intervenir avant la
séparation de
la Chambre. Il
annonce qu'à l'ordre
du jour de
la prochaine réunion
deux communications
seront mises à
l'ordre du jour l'une de
M. Rucard, sur
la Banque de France, l'autre
de M. Joseph
Denais, sur ''Aéropostale. Matches found in this
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- aujourd'hui Le chef pilote Jean Mermoz et
l'ingénieur
René Couzinet qu'accompagnent MM. Verdurand et Heilbronner, de l'Aéropostale, et le
capitaine-navigateur Mailloux, sont arrivés à Toulouse
à 16 h.. 5 venant de Casablanca qu'ils avaient quitté
à 7 h. 15. Ils doivent en repartir aujourd'hui dans Matches found in this
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- courir de l'année 1933. Mermoz et
l'ingénieur
Couzinet retardés par le mauvais temps Attendus hier
après-midi sur le terrain d'aviation de Villacoublay, les avions
qui devaient ramener à Paris le chef pilote Jean Mermoz, le
capitaine navigateur Mailloux, MM. Verdurant et Helbronner, de l'Aéropostale Matches found in this
document:1
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- des services contractuels et de la commission de
l'aéronautique, chargée d'enquêter sur la gestion
de l'Aéropostale, a entendu la
tlu du rapport de M. Moch sur les conditions d émission des
obligations de l'Aéropostale.
Elle procédera à diverses auditions mardi prochain. La
sous-commission Matches found
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document:2
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- Le retour de
l'avion «Arc-en-Ciel»... Hier, le
chef d'équipage Jean Mermoz voulait
reprendre son vol
en direction
de la France
pour rentrer le
plus rapidement possible
au Bourget. Ce
départ fut
différé en raison
des réceptions
auxquelles les compagnons
de Couzinet ne
pouvaient pas se
soustraire....des valeureux équipages
très heureux de vous
adresser à tous mes plus chaleureuses félicitations et
vœux de
complète réussite. .et de M. Dautry. D'autre par la
Compagnie Aéropostale a
adressé à l'ingénieur René Couzinet et
à Jean Mermoz le radiotélégrame suivant Vous
remercions de continuer à réaliser Matches found in this
document:2 aussi LE MATÉRIEL ET LE
PERSONNEL DE L'AÉRONAUTIQUE ALLEMANDE... Le gouvernement
hitlérien contrôle maintenant et
dirige tous les
rouages de l'aéronautique
allemande...
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- . . Paul Perrin va visiter les
installations de l'Aéropostale
M. Paul Perrin, député, chargé par la commission
de l'aéronautique du marchande, partira samedi, au matin, de
Toulouse-Montaudran
pour visiter les installations de France
en Espagne et
en
Afrique, jusqu'à Dakar
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document:1
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- La compagnie te Air-France »
agréée par
l'Uruguay Montevideo, 3 septembre (d. Bava) La mission
français. obteau l'accord de principe du gouvernement uruguayen
au sujet de la substitution de la compagnie Air-France à la
Compagnie Aéropostale Matches found in this
document:1
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|
- Le procès
de l'Aéropostale commencera
aujourd'hui
devant les assises de la Seine Le procès dit de l'Aéropostale, suite à la
plainte en faux déposée par le ministère Matches found in this
document:2
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|

- de l'Aéropostale. Collin,
(dit Lucco) le premier, parle
de son passé.
Il se trouve
sans situation définie
et revendique le
titre de publiciste. Il
a été condamné pour escroquerie,
pour abus de
confiance. Il a subi des
peines de quatre
ans, huit mois,
deux ans, un
an...M. de
Lubersac s'occupe d'affaires financières et réunit
les
personnes qui ont besoin d'être réunies De 1916 à
1919, il a voyagé en Russie et a fourni des renseignements
concernant ce pays. Chevalier de la Légion d'honneur, il est
entré en relations avec Bouilloux-Lafont à propos...Picherie,
lui, à l'accent
faubourien, s'occupe de
tout et de
rien. Il a
été bien des
fois condamné, pour chantage, vol,
usurpation de fonction,
extorsion de
fonds. Il vit
avec sa mère,
dans un baraquement. .
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document:5
Get the document VOIR
AUSSI «Bataille de gangsters», disait l'autre jour
M. Delesalle.
Les
rapports:
le commissaire Faux-Pas-Bidet, M. Jean
de Lubersac, le frère du défunt sénateur
(vieilles relations 1917)... Lucco, Weiller

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- s'incline et se retire. On introduit alors M. Guernier. M.
Guernier L'ancien ministre des P. T. T. a reçu deux visites de
M. André Bouilloux-Lafont. La première fois,
l'administrateur délégué de l'Aéropostale était porteur des
photographies de cinq documents. J'ai désiré les
conserver pour les soumettre à Matches found in this
document:9
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|
- , la président Tixier suspend l'audience. La gestion
de l'Aéropostale A la reprise,
le calme
est revenu. Premier des témoins de la journée, M. Jules
Gautier, président de section honoraire au conseil d'Etat, a
signé un rapport établi par l'expert Doyen et concernant l'Aéropostale. On y parle de
bénéfices Matches
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document:8
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|
- , des difficultés de l'Aéropostale.
I1
s'agissait,
pour
sauver
cette
entreprise,
d'en
réduire
le
capital
et
d'amener
les dirigeants à accepter le contrôle
de l'Etat. De cette façon, de l'argent frais lui permettrait de
maintenir l'exploitation de la ligne. M. J.-L. Dumesnil s'est
occupé de cette oeuvre Matches
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document:5
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|
- les aveux et de Lucco et de Picherie. Votre tâche se
trouvait ainsi singulièrement facilitée. M. Philippe
Henriot, député de la Gironde, et parent lointain de M.
André Bouilloux-Lafont, apporte un témoignage en faveur
de celui-ci, qu'il juge incapable d'une vilenie. Le directeur de l'Aéropostale, M Matches found in this
document:2
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- page1 Les faux documents
de l'aviation ...et fils, une offre pour la
vente de titres de l'Aéropostale.
M.
André
Bouilloux-Lafont
a
protesté «C'est faux» UNE LETTRE
EMOUVANTE DE PAINLEVE à M. Chaumié Dès le
début de
l'audience la sixième de ce procès, le
président, M. Texier, fait lire une lettre qu'il vient de
recevoir de M. Paul Painlevé... M.
Jean Goldsky, le
témoin suivant, a
publié dans l'organe
qu'il dirigeait, le
5 novembre 1930,
une note qui
démasquait Lucco.
- page2... De nouveau Me
J.-Ch. Legrand insinue
que P.-L. Weiller
à cette époque,
inspirait Lucco...4e
déposition de M.
Faux-Pas-Bidet. Le commissaire
divisionnaire Faux-Pas-Bidet,
aujourd'hui en retraite,
s'approche de la
barre et commence
ainsi son récit: de
Lubersac est mon
vieil ami depuis
quinze ans. M.
Collin est devenu
mon informateur en
novembre 1930. Au
mois de mars
suivant, Lucco m'a
parlé d'une affaire
qu'il croyait intéressante et
m'a raconté que l'Aéropostale fait l'objet
de la convoitise
du groupe Weiller,
lequel avait partie
liée avec la
Lufthansa et M.
Chaumié.... Matches found in this
document:6

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|
- l'Aéropostale. Et
c'est
cette conversation qui a dû laisser un souvenir à M.
Weigelt, un souvenir depuis lors mal interprété. Et, avec
force, l'accusé poursuit: Depuis deux ans, on nous accuse de
chercher à vendre l'Aéropostale.
C'est
contraire
à
toute
la
politique
que
j'ai
suivie.
Noua
avons
fait
aux Allemands Matches
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document:12
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- 2 LE PETIT PARISIEN 29-3-33 tente d'attribuer
à Weiller les négociations avec l'étranger qu'il
avait lui même entreprises Et cette terrible accusation,
M·
Le Coq de Kerland va étayer de précisions
inédites, tirées non pas du dossier, mais des archives
de l'Aéropostale. Dès la
fin d'avril M. André Matches
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document:12
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|
- mixte de l'aéronautique et des services
contractuels,
chargée d'enquêter sur la question de l'Aéropostale, a entendu à
nouveau M. Lepargneur, contrôleur des dépenses
engagées. chargé d'assister aux séances du conseil
d'administration de la Compagnie Générale Aéropostale. La commission du travail Matches found in this
document:2
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|
- préoccupé des liaisons
France-Algérie. il
parle, pour finir, de l'aviation civile et déclare que les
lignes marchandes exploitent dans de mauvaises conditions, car elles
sont éparpillées.... AIR
Le débat sur les
crédits de l'Air
s'ouvrent au
début de la
séance de nuit,
que préside M. Y.
von Delbos, par
un exposé de M.
Paul Perrin, qui
analyse l'organisation
aérienne actuelle et
y relevé ce qui
à ses yeux
constitue lacunes ou
imperfections. M. Delesalle,
rapporteur, parle également du
statut des flottes
aériennes, du recrutement
du personnel et
du contrôle presque inexistant,
alors que ce
département dépense annuellement
un milliard»...Il faut
secourir effectivement l'Aéropostale,
ajoute-t-il, en lui
permettant de
rénover un matériel
qui ne tient
plus. Matches found in this
document:2

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|
- , Le ministre de
l'Air a également
indiqué à la
commission les conditions
dans lesquelles il
envisage la réorganisation de
l'Aéropostale
dans le cadre
d'une concentration des compagnies
de navigation aériennes
françaises. Matches found
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document:1
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- SIX PERSONNES CARBONISÉES
DANS UN ACCIDENT
D'AVIATION - L'avion postal
français assurant la
liaison Casablanca-Toulouse prend feu
après son départ
de Barcelone... qui étaient
montés dans l'avion au départ
de Casablanca et M. Riguelle. représentant de la Compagnie Aéropostale à Dakar. Comment
s'est produit l'accident... Barcelone,
9 mai [dép.
Havas.) Un grave
accident d'aviation, qui
a coûté la vie
à six personnes,
s'est produit
cet après-midi, peu après
14 heures,
près de Villadrau.
à environ 85
kilomètres au nord
de Barcelone. L'appareil,
un avion postal
français, revenait de
Casablanca et, après
escale à Barcelone,
faisait route vers
Perpignan et Toulouse.
Il y avait
six personnes à
boni le pilote
Emler, le pilote
en second Rieulle,
le radiotélégraphiste Guyomard,
deux passagers qui
étaient montés dans l'avion
au départ
de Casablanca et
M. Riguelle, représentant
de la Compagnie
Aéropostale à
Dakar. Vingt minutes
après le départ de
Barcelone, le radiotélégraphiste du bord a envoyé
à Toulouse un message ainsi conçu: «Montons
au-dessus
des nuages, envoyez renseignements météo sur parcours
Perpignan -Toulouse.» Ce
radio a été
le dernier envoyé
par l'avion. Une
heure après, on a
appris que l'appareil
avait heurté une malmon du
village de Villadrau,
près de Montsery,
à 1.700 mètres
d'altitude.... Matches found in
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document:1

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|

- la chute de
l'avion français en Espagne
Les travaux de
sauvetage organisée aussitôt la chute
de l'avion français
qui tomba en
flammes près de
Barcelone à son
retour de Casablanca,
et qui coûta
la vie à
six personnes, ont
été malheureusement
vains..., On possède maintenant quelques
renseignements sur
les malheureuses victimes. Le
pilote Emler, né
à Paris le
23 février
était coté comme
l'un des meilleurs
cbefs d'équipage de l'Aéropostale.
Emler était le fils
de l'artiste de
cinéma Narlay. Le
radiotélégraphiste
Guyomar, né le
11 septembre à
Lautarec (Côtes-du-Nord), avait
effectué de nombreux
voyages. Récemment, il avait
accompagné de Verneilh
pour le voyage
de Dakar à
Paris du constructeur
Couzinet. Riguelle,
né à Charenton
le 29 décembre 1901.
avait été un pilote
très réputé. Au cours d'une
panne en Mauritanie
en juillet 1928,
il avait été
secouru de justesse par
le pilote Duménil
peu avant l'arrivée
des Maures qui
avaient l'intention
de le capturer.
Il assurait à
Dakar les fonctions
de chef de
secteur de l'Aéropostale. M. Valette,
agent maritime, demeurait à
Paris, et M.
et Mme Subervie
habitaient
le Maroc.
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document:1

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Vers le kilomètre
trois. EN SURVOLANT
LA PATAGONIE par Luc DURTAIN. Vraiment, vous
voulez aller en
Patagonie? s'écriaient,
à Buenos-Aires,
mes amis argentins,
sur le ton
du «Comment
peut-on être Persan?»
Mais il n'y
a rien à
voir en Patagonie!
Rien, et la
preuve, c'est que
ni moi, ni
aucun des miens,
jamais nous n'y
avons mis les
pieds. Le fait
est que, sur
la centaine peut-être
d'Argentins dont j'ai
fait connaissance entre Bahia
Blanca et Tucuman,
un seul avait
dépassé, vers le
Sud, ce rio
Colorado. qui dessine la
frontière du plateau
patagon. Pays presque
désert encore quinze
cents kilomètres de longueur
et guère plus de
cent mille habitants. Plus
d'Indiens, ou à
peine quelques-uns travaillant au
service des blancs,
depuis l'atroce campagne
militaire de 1880.
Quelques Chiliens à
l'Ouest à l'Est,
des colons dans
les vallées. Des gardiens
de bétail sur les
plateaux. Vers les
Andes, la glace
a ciselé le relief
et, par places,
les éruptions volcaniques l'ont
épaissi, d'où des
lacs admirables, dominés
par des coulées
de glace bleue,
qui tranchent sur
les forêts d'araucarias, ou de
hêtres à sous-bois
de bambous. Ce
n'était pas cette
Suisse contiguë à la
Norvège des côtes
chiliennes que j'entendais
visiter, mais le
plus vaste, le
plus rude du
pays: le steppe,
et cette âpre
côte que les
vents de terre
attaquent violemment toute
l'année, et faisant
remonter les
froides eaux du
fond atlantique
ourlent sans cesse
de brouillard.
Pas de chemin
de fer. De
méchants navires.
Reste l'avion, qui
part de Bahia
Blanca. L'Aéropostale argentine
filiale de la
compagnie française
est la seule
ligne du monde
où il soit prescrit de
prendre l'air par
vent de 100
kilomètres à l'heure.
Des appareils légers
et maniables, des
pilotes intrépides. Cette courbe
tracée par l'avion
qui, parti vent
debout, tourne ensuite
vers sa route
aérienne, ne laisse
pas de ressembler
au salut de
jadis, geste déjà
volant, empanaché de plume.
Bahia Blanca l'une
des capitales
du blé argentin
prise de biais par le
premier rayon du
jour, laisse voir
le tracé rectangulaire de ses avenues, et,
déjà, leurs prolongements futurs
sur la plaine
verte. Plus loin,
exigus et minutieux,
les élévateurs à grain,
les files de
wagons sur
rails, les quais
et leurs navires.
Jouets de l'homme
.
- page4 suite.
Très vite, un
delta, fange et
eau, avec
ses douzaines de
passes et de
bras contournés,
dessinés à la
façon des atlas. Puis
une plaine démesurée:
taches de
lumière et d'ombre
sous le ciel
pommelé. Sauf
à l'ouest où,
au loin, une
ligne de dunes indique
d'anciens rivages désertés
par la mer,
cette plaine est
rase absolument. De
tous côtés, rectangles minutieux, de
vastes lopins de
céréales ou de
pâturages. A chaque
champ a sa
couleur Ici, les
sillons bruns et
nus encore
semblent, imprimés dans la
glaise, les lignes
épidermiques du pouce humain.
Ailleurs, des verts
plus ou moins
jeunes, plus ou
moins denses. C'est bien
du haut du
ciel qu'il faut
voir le
bétail, moutons ou
bêtes à cornes infimes
parcelles lumineuses qu'à
cette heure matinale
souligne leur
ombre. Aussi minuscules
et distantes
les unes des
autres que les
électrons des atomes,
que les étoiles
du système
stellaire. Ces parcelles,
ce sont elles,
la réalité des chiffres
opaques -importation,
exportation- qui se dressent
dans les géographies
ou les
discussions politiques. Sans
transition, d'un coup,
la terre se
soulève. C'est le
plateau patagon. Toute
culture s'arrête nous voilà
au-dessus d'un
steppe gris ou,
plus exactement,
d'un pâle gris-vert,
herbe et broussaille
à perte de
vue. Immense étendue
déserte et uniforme.
On aurait envie
de passer la
main sur la
surface si étonnamment
égale ou, plutôt,
on a l'impression
que c'est chose
déjà faite, qu'elle
a été dûment vériflée. Au-dessus
de lieux si
monotones, la progression de
la machine, si
rapide qu'elle soit,
prend l'allure d'un
voyage sempiternel. Dans tout
ce que, d'un
kilomètre de hauteur,
peut distinguer le
regard, à peine
cinq ou six
témoignages de
l'humanité. Toujours les
mêmes le grain
de poussière d'une estancia,
le trait d'une
piste ou l'un
de ces troupeaux
que l'humanité élève comme une
fourmilière ses pucerons.
Moutons, ou plutôt
œufs de mouche,
sur cette maigre
verdure, moisissure comestible.
Dans le tonnerre
de l'avion, sous
l'aile tranchante, l'horizon
des terres offre
une ligne géométrique
d'une courbe parfaitement
pure, pareille
à l'océan. Horizon bleu
« à tribord si
j'ose dire, gris
bleu à bâbord.
Table rase! Table
rase! prête pour
une future nation.
Un rio pendant
deux minutes, tord
et traîne au-dessous de
nous des méandres rougeâtres.
Puis. de nouveau,
et longtemps, la
savane démesurée. De minimes
variantes. Ici, une
double ligne de
dunes crénelées, berges d'un
fleuve aboli d'on
ne sait quel
fleuve Eternité, ou, s'il
faut en croire
les géologues,
vagues terrestres soulevées
par le vent.
Là, des flaques
nombreuses lagons creusés,
à la longue,
par le vent
aussi. Parfois, des
nappes de cailloux
roules, décrits jadis par
Darwin.
Le monoplan est
rudement secoué, brimé par le
vent. Notre compagnon
de voyage, un
Anglais, qui vole
pour la première
fois, a consenti,
au début à jeter
quelques regards par
la vitre. Puis
il s'est plongé
dans un roman
policier, qu'il lira
durant tout le
trajet sauf,
de temps en
temps, à blémir et
s'incliner un instant
sur l'un des
sacs de papier,
placés dans l'avion,
en prévision des nausées.
Le pilote cherche
une zone calme.
D'abord plus haut,
puis plus bas.
Nous suivrons, pendant
plus d'une heure,
une route -encore
horriblement inégale- à ras de
sol, à une
vingtaine de mètres,
parfois moins.
Les moindres détails
se révèlent. Buissons, avec
leurs brindilles, arbrisseaux, parfois
une forêt d'arbres
bas, encore couleur
d'hiver. A peine,
toute les cinq
ou six lieues,
une rudimentaire
estancia, ou plutôt
un poste de
gardiens, frileusement entouré d'une fourrure
de haies, encotonné
de branches,
avec sa façade
de brique, son
toit de tôle
et l'élévateur à vent.
Parfois, des
bêtes à cornes,
des moutons on
sait que ce
maigre sol ne
peut nourrir
qu'un ou deux
moutons à l'hectare.
Vaches et veaux,
brebis et agneaux
détalent au
bruit du moteur.
Souvent, sur le
sol, un squelette
cornu. Une seule
fois, nous avons
vu un homme.
Il est à
cheval et suivi
d'un chien la
trilogie du pays.
Çà et là,
des trous nombreux,
creusés par le
tatou noir. Une
troupe d'autruches, ailes au
vent. Tout cela
rare, écarté, aspiré par les
kilomètres.
Le gouvernement argentin, avant
l'expédition de 1880
contre les Indiens,
vendit par avance
cette terre sans
maître, ou qu'il
jugeait telle, pour
couvrir les
frais. Mille piastres
la lieue carrée.
Seul incident de
cette étape, la rencontre du
rio Negro. Des
rideaux de vrais
arbres, saules, peupliers.
Champs labourés. Vergers en
fleurs. Maisons. Par
cette étroite vallée, fécondée par des
crues annuelles comme
celles du jusqu'aux Andes,
à six cents
kilomètres d'ici.
Le sol des
rives est d'une
magnifique fécondité. Il fournit
à foi.son
les fruits cerises,
coings, pêches. [ Les
luzernières donnent jusqu'à
cinq coupes
par an, et
quinze tonnes à
l'hectare. Le
blé, sans fumure,
accorde le double
de ce qu'il
donne à l'agriculeur français.
Dans le boom
qui pré;éda
la guerre, ces
terres-là montérent,
en quelques années,
à trente fois
leur valeur première.
Sitôt franchie cette
sorte d'oasis en
longueur, de nouveau,
en plein dans
la poitrine, la
haute tranche du
teritoire désert.
Toujours le même.
Mais un bleu
admirable, céruléen, apparalt enfin
à l'horizon: la
mer. Ivresse
de cette couleur
teignant un angle du
monde, après tant de
platitude grise.
Au fond du
golfe un peu de
brique, un peu
de tôle, un
peu d'humanité.
La seconde étape,
tout d'abord, coupe le
golfe de San
Matias. Au large, les
erres du vent
promènent sur la surface
une buée. Vers le
rivage, la mer trouble
est profondément peignée par les rayons
du soleil, tandis
que de grands fonds,
çà et là,
laissent deviner
des transparences enivrées d'ombre bleue.
Le temps de
reconnaître, dans de
mouvantes taches
d'écume, promptes à
disparaître, quelques lions
de mer, et la
dernière crique du
golfe est franchie.
Nous rentrons dans
le steppe. Spectacle
sans autres limites
que celles que lui
assigne la courbure
du globe et
la rigidité du regard.
Très loin, comme
des lies dans
les terres, des
roches rouges,
tables isolées, comme on
en voit dans
l'Arizona. Ici, le
pays, plus vide
encore, est parfaitement
désert. Désert
marin à l'est
à l'ouest, désert
gris, marqué de flaques
ou de dunes
par une géologie
minutieuse, qui semble exister
pour elle-même, pour
l'absolu. On se
demande comment
les faiseurs de
cartes osent donner des
noms à ces
étendues que seulement
regardent les nuages
et le soleil.
Terre sans l'homme,
avant l'homme: un
des derniers lieux
du monde, où
l'on peut la
voir faisant toute
seule son affaire
avec le rayon
et le vent,
le végétal et l'animalité.
Pas une bicoque,
ni à droite
ni à gauche, pas
un troupeau. Rien.
Si, pourtant...
La dernière marque humaine
que j'ai vue,
il y a
dix kilomètres déjà; c'était une ligne géométrique, filant tout
droit sur des
lieues. Ce n'était
point là, comme
on eût pu
imaginer, le trait
d'un méridien ou d'un
parallèle, indiquant au
soleil la longitude
ou la latitude,
mais une clôture.
Marque suprême
de l'homme: la
propriété! Sans doute,
le dernier vestige
que le bipède
laissera sur la
terre, quand elle
roulera déserte dans l'infini,
ce sera la
trace du «Ceci est
à moi.»
J'ai pourtant vu
là, non sans
stupeur, deux
basses maisons. Si
prodigieusement seules
Elles s'étaient égarées, l'une près
de l'autre, sur
la grève inhospitalière. Une piste
y aboutissait.
J'avoue que j'ai
suivi en idée
cette piste-là, vers d'étranges
et désolées
histoires, vers quelques
visages d'anachorètes durs et
orgueilleux.
L'avion reprend de
la hauteur. A
l'horizon, dans l'épaisseur
chimérique de l'air,
les signes de
la pré-Cordillière, au-dessus de
basses vapeurs. Quatre
cents kilomètres de steppe
vide, entre elles
et nous. La
côte, au loin,
se découpe: le singulier
champignon, long et
large de vingt
lieues, de la
péninsule Valdès, et des
caps qui pendent
à son chapeau.
Dessins compliqués et plats,
déformés par une
vision à ras
de planète. Seconde halte.
Trelew. Encore une
ville de tôle,
dans la miraculeuse
lumière et le
vent froid. La
dépêche de Çomodoro
Rivadavia porte: Visibilité bonne,
vent d'ouest en
'bourrasque,
De nouveau, le
steppe, plus âpre
encore. Ni un
arbre, ni un
arbuste. Brins et
touffes d'herbe.
Déjà, le coup de
poing du vent
faisait sonner
la carlingue. Ce
sont, maintenant, des
coups d'épaule. On se
croirait sur une
mer démontée, dans une
simple barque. L'appareil
roule et tangue
à chaque instant,
dans tous les
sens à la
fois. C'est le
tremblement d'un
choc de naufrage,
c'est la chute
dans les trous
d'air.
Je n'ai jamais
connu vision plus
solennelle que les
grands voiles flottants
et sombres d'un
orage qui s'en
venait à nous
par le désert.
Les vitres, longtemps,
seront cinglées par la
grêle ou la
pluie, dans le
brouillard.
Les épaisseurs célestes reprennent leur
transparence. Quittant enfin
les plateaux, l'avion,
très haut, dans
un froid intense,
fait route entre
le haut rebord
et l'Océan. A l'est,
la mer méchante,
aux yeux bleu
pâle. A l'ouest,
la tranche de
roc, crevassée, dentelée, ravinée. Vastitude et
désolation qui évoquent
les canons du
Colorado.
Une brume glaciale
nous ressaisit. Elle
se déchire. Nous voici
au terme du
voyage.
C'est une large
vallée de terre
stérile, sans
un arbre. Mais
s'y dessinent Nil,
la colonisation remonte peu
à peu de
tous côtés, boisant les
collines, hantant le
val, surgissant jusque
dans la mer,
dix-huit cents tours
métalliques.
Kilomètre 3.
Le pétrole.
Un vent démesuré
tombe des lointaines Andes.
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- L "Arc-en-Ciel" de retour
à Paris LE
SUPERBE TRIMOTEUR A
ATTERRI A 19
H. 45 AU
BOURGET... Ce voyage,
nous dit Couzinet,
n'a pas été
un raid, mais
un voyage d'étude.
départ avec son
équipage de sept
personnes, et
ce résultat ouvre la
voie de l'avenir...
remplacera
les avisos de l'Aéropostale.
Nous
voulons,
de
cette
façon,
conserver
plus
belles
lignes
aériennes
qui
soient.
plus difficiles à cause des
obstacles atmosphériques qu'elle présente...
grâce à l'expérience et à la maîtrise
de
Mermoz, secondé par un équipage dont je puis dire qu'il a
véritablement... Nous avons reçu,
aussi bien au
Brésil qu'en
Argentine et en
Uruguay, un accueil
enthousiaste. La France
est toujours, donc
pays, la nation
amie. Matches
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|
- de l'Air, un projet de fusion avait été
établi entre les compagnies françaises de navigation
aérienne (Air-Union, Farman, C. I D. N. A., Air-Orient et Aéropostale) en vue de la constitution
d'une compagnie qui les engloberait toutes. L'accord a
été réalisé entre les
sociétés que nous venons d'énumérer Matches found in this
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|
- M. Paul Perrin,
député, de retour
d'une mission aérienne
en rend compte
à M. Pierre
Cot. M. Pierre
Cot a reçu
hier M. Paul
Perrin, député, rentrant de
mission aérienne sur la
ligne de la Compagnie Aéropostale, en Atrique.
M. Paul Perrin
a, en particulier,
exposé au ministre
de 1'Air les
difficultés d'une exploitation
aussi vaste que
celle du trajet
Toulouse-Dakar, et les
périls du vol
de nuit ou
du survol des
zones dissidentes du
Sahara espagnol
avec le matériel
dont dispose actuellement
la compagnie. Selon
M. Paul Perrin,
avec qui M.
Pierre Cot s'est
déclaré d'accord, il
est urgent de
doter la ligne
aérienne d'A. O.
F. d'appareils modernes,
trimoteurs, permettant
le trafic de
passagers, interdit
jusqu'alors, et faisant
que le personnel,
ainsi que le
courrier transporté, cesse d'être
à la merci
de la moindre
défaillance mécanique. Matches found in this
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- LE BUDGET DES
DEPENSES POUR L'EXERCICE
AIR - et les divers le
transfert des contrats liant ceux-ci à l'Aéropostale
il ajoute que les
obligataires de l'Aéropostale
vont recevoir 40% de leurs créances. Sur question de M. Joseph
Denais, le rapporteur déclare que si la France a laissé
tomber son droit au monopole d'escale aux Açores Matches found in this
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|
- L'avion "Emeraude" revenant
d'Indochine LES DIX
PASSAGERS ONT PÉRI
CARBONISÉS y avait
à bord M.
Pasquier, gouverneur général
de l'Indochine; M. Emmanuel
Chaurnié, directeur de
l'aviation commerciale au
ministère de l'Air;
Mme Chaumié, M. Balazue,
directeur général du service
technique au ministère
de l'Air; M.
Larrieu, chargé de mission
au ministère de l'Air;
le capitaine Bussault,
du cabinet militaire
de M. Pasquier;
le chef d'exploitation
Noguès; le pilote
Launay; le mécanicien
Crampell et le
radiotélégraphiste
Querel
- aussi que celui de M, Chaumié qui, soutenu par le
président Painlevé, était sorti
grandi de l'affaire de l'Aéropostale
et laquelle il avait voué toute son énergie à
toutes ses
forces vives. M. Pierre Cot, ministre de l'Air s'est rendu
immédiatement en automobile à Corbigny, où ils
avaient précédé Matches found in this
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|
- En ce qui concerne une escroquerie au préjudice de
l'Etat,
un non-lieu est signé.. On reprochait à
l'Aéropostale d'avoir fourni des comptes d'exploitation
déficitaires dans le but d'obtenir un supplément de
subventions Matches found in
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