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Le
raid des trois avions de Rio-de-Janeiro à Buenos-Aires |
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1925/02/19
Figaro
Les prouesses de l'aviation française. Le raid des trois avions de Rio-de-Janeiro à Buenos-Aires
Le grand événement
français,
ce fut l'atterrissement le 14 janvier, 17h20, à l'aérodrome
militaire argentin du «Palomar», des avions de la Compagnie Latécoère,
qui viennent de réaliser avec une exactitude presque mathématique et une incomparable maestria, le difficile programme de route que le capitaine Roig,
organisateur du voyage, leur avait tracé.
Une distance de 2.350 kilomètres,
à travers des terrains de composition géologique
très diverse, sous des climats différents
et des conditions météorologiques
variables sépare Rio-de-Janeiro de Buenos-Aires. Nos excellents appareils Bréguet dirigés par nos habiles pilotes Vachet, Lafay et Hamm, l'ont franchie avec une régularité
et une aisance vraiment impressionnantes,
en six étapes et en deux jours, comme le commandant de l'expédition
l'avait prévu et fixé. Seul, l'avion dirigé par le pilote Ham est resté momentanément
en panne, avant l'étape de Montevideo, non par suite d'accident, mais parce qu'on n'a pu remplacer sur-le-champ une roue de l'avion en mauvais état sans le concours de laquelle il n'a pu prendre son vol en même temps que ses camarades. La roue réparée,
il arrivera le lendemain à Palomar.
Les aviateurs sont partis hier, à 4 heures du matin, de Rio-de-Janeiro; ils sont arrivés à 8h5 à San-Pablo, après avoir lutté constamment contre vent debout; repartis à 10h15, ils arrivèrent à Florianopolis à 12h.40, avec une vitesse de 130 kilomètres
à l'heure. Ils ne poussèrent
pas plus loin ce jour-là. Ce matin, ils reprennent leur vol, de Florianopolis, à 4 heures, par un fort brouillard qui, s'épaississant,
les oblige à s'arrêter un moment ce qui ne les empêche pas d'atteindre Porto-Alegre à 6h30, et Pelotas à 9h30, où Hamm doit rester. Décollant
à 11h, Vachet et Lafay descendent à 15h30, à Montevideo puis, une heure plus tard, ils côtoient le Rio de la Plata jusqu'en face de la Colonia, pour piquer vers le Palomar où ils atterrissent à 17h20.
L'impression produite par ce vol magnifique est considérable,
non seulement aux yeux des hommes de métier, mais aux yeux du public qu'il réconcilie avec l'idée que l'aviation peut devenir un moyen pratique de translation, en cessant d'être une folle aventure. On retrouve cette impression réconfortante qu'avait déjà
répandue
la célèbre
mission française,
commandée
par le colonel Précardin, qui,
pendant six mois suivis, exécuta, chaque jour, à Buenos-Aires des vols de ̃ toutes sortes, avec des passagers amateurs
sans que le moindre incident soit venu interrompre leur enseignement de l'air, ni diminuer l'absolue confiance qu'ils étaient arrivé à inspirer.
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VENDREDI 6 MARS 1925
Figaro Courrier
de Buenos Aires.
Le raid des aviateurs de la mission Latécoère.
Buenos-Aires est, une fois encore, remplie de la France, de son esprit et de sa cause. Elle vient d'accueillir les aviateurs de la mission Latécoère
qui couvrit en deux jours de vol la distance qui sépare la capitale du Brésil de la capitale argentine en inaugurant le courrier aérien entre les deux pays.
Le capitaine Roig,
chef de la mission, a expliqué avec précision la portée de l'entreprise destinée à nous relier à l'Europe et à l'Amérique du Nord par des communications qui s'effectueraient normalement en un peu plus d'une semaine. La ligne pourrait s'appeler Toulouse-Buenos-Aires avec escales à Perpignan, Barcelone, Alicante, Malaga, Tanger, Casablanca, Mogador, Agadir, Cabo July, Villa Cisneros, Port Etienne, Saint-Louis, Dakar,
Natal, Recife, Bahia, Rio, Santos et Montevideo, et son extension se calcule suivant le capitaine Roig
à douze mille, quatre cents, kilomètres. Buenos-Aires. a reçu une correspondance envoyée la veille de Rio-de-Janeiro alors que les vapeurs la conduisent régulièrement
en cinq jours. Les pilotes de la mission française ont été l'objet de manifestations enthousiastes de la part de leurs compatriotes résidant parmi nous, du peuple et de nos autorités. Le président de Alvear les a reçus à la maison du gouvernement. |
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1925/03/27
Figaro Les prouesses des aviateurs français.
Mais nous oublions volontiers ces petites misères momentanées
pour nous réjouir des bonnes nouvelles qui nous arrivent.
̃L'Argentine est profondément
impressionnée,
par les prouesses répétées
de nos aviateurs français, tant sur le continent américain que sur celui de l'Afrique. A peine l'enthousiasme soulevé par le vol du capitaine Roig
de Rio de Janeiro à Buenos-Aires en deux jours, s'est-il calmé, que le câble nous apprend la magnifique randonnée du capitaine Lemaître et de son compagnon Arrachart, de Paris à Dakar, à peine interrompu à Cisneros par un incident, sans gravité et sans conséquence.Ces
raids surprenants ont d'autant plus d'attrait qu'aucune réclame tapageuse ne vient par avance en enfler l'importance pour en atténuer ensuite l'échec. On les apprend presque en même temps qu'ils se réalisent,
et l'heure de l'émotion se confond avec celle des applaudissements.
Jamais on n'avait vu réaliser des choses aussi extraordinaires avec autant de simplicité
et de modestie. Nos grands aviateurs sont les excellents artisans du bon renom de la France et de sa gloire, ils sont aussi les bons artisans de la conquête de l'air, en démontrant
que l'avion entre des mains habiles et mené d'un cœur résolu, devient rapidement un coursier docile.
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source
Les photos ci-dessous de Sterling
Numismática
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Florianópolis,
14 de janeiro de 1925. Missão de
reconhecimento da Latécoère da rota
Rio de Janeiro-Buenos Aires. Na foto temos: Roig,
sentado na frente, Vachet e Hamm. O avião
é um Bréguet 14, biplano utilizado
durante a 1ª Guerra Mundial (in, FLEURY, Jean
Gerard. L'Atlantique Sud de L ́Aéropostale
à Concorde. Editions Denoël, 1974, p.
32).
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Rio de Janeiro –
janeiro de 1925. Preparação do
vôo de reconhecimento Rio – Buenos Aires no
Campo dos Afonsos, próximo do Rio.
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Praia
a 100 km de Porto Alegre – 15 de janeiro de 1925. Um
problema no motor obriga Vachet a pousar na praia.
Seus dois companheiros aterrissam ao seu lado e o
avião é consertado.
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Escala em Porto
Alegre s/d. Da esquerda para a direita, temos:
Gauthier, Vachet, Estival, Lafay, Chevalier e Hamm.
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Bahia
1925. Em um vôo de reconhecimento do Rio em
direção ao norte, o avião de
Vachet, tendo a bordo Roig e Gauthier, capota
após a decolagem da Bahia, os pilotos saem
ilesos.
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Hamm, com falta de
sorte, depois de uma pane no motor, bate em rochedos
em uma praia entre a Bahia e Pernambuco. (fevereiro
de 1925?)
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Rio
de Janeiro – 23? de janeiro de 1925. Depois de sete
dias em Buenos Aires, Lafay e Vachet voltam ao Rio
onde aterrissam depois de 56 horas de viagem, vinte
horas a mais que na ida, em razão das
más condições
meteorológicas.
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Natal? 1927. Desde
março de 1927, Paul Vachet, terceiro a partir
da esquerda, realiza o reconhecimento completo e
detalhado da linha Buenos Aires – Natal.
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Pour information.
Figaro 1924/01/22 La liaison aérienne France-Maroc
L'administration
de la compagnie Latécoère, qui exploite les lignes aériennes reliant le Maroc à la France et à l'Algérie, vient de publier quelques chiffres relatifs à qui vient de s'écouler.
Rappelons d'abord les étapes de sa remarquable progression;
L'ouverture de la ligne eut lieu le 1er septembre 1919, avec deux courriers par semaine jusqu'à Rabat. Au 14 juillet 1920 on passait à deux courriers par semaine jusqu'à Casablanca. Au 1er janvier 1921: trois courriers par semaine. 1er avril 1921 quatre courriers par semaine. 1er août 1922 courrier quotidien. 1er octobre 1922 ouverture de la ligne Casa-Fez-Oran. 1er janvier 1923 ouverture de l'escale de Tanger. 1er mai 1923 ouverture de la ligne Casa-Dakar par le raid de la mission Roig.
Voici maintenant les résultats de l'exploitation en 1923.
Lettres transportées
en 1923 2,910,619, représentant
un poids de 62,835 kilos. Il convient de noter que dans ce total la part du courrier expédié
par le Maroc en France qui représente 1,410,052 lettres, est supérieur à celui expédié
par la France au Maroc, qui est de 1,294,219 lettres.
Passagers transportés 1,279, aucun accident de personne. Kilomètres parcourus par les courriers réguliers 1,511,240 kilomètres. Raid Casa-Dakar (mission Roig
par trois avions) 16,590 kilomètres. Le nombre de lettres transportées
en décembre 1923 dépasse les 300,000 (319,477 lettres).
Ajoutons que ces chiffres postent à 3,747,000 kilomètres le parcours effectués par les avions Latécoère
depuis la fondation de la ligne, ce qui représente un peu plus de 93 fois le tour du monde. On voit les progrès réalisés,
tant pour la périodicité
des voyages et leur rendement commercial que pour l'amélioration
de la sécurité.
J. F. |
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