Le père de Jean Mermoz,
publié le
dimanche 31 octobre 2010 à 11H00 ICI par Michel MAINNEVRE
Y voir plus clair dans la
«diaspora Mermoz» ? La récente
découverte de l'inhumation du père de Jean
Mermoz à Vervins, peut-elle permettre
d'«unifier», ou du moins de simplifier, le
souvenir et la commémoration des exploits de
l'aviateur, né à Aubenton le 9 décembre
1901 ?
Ce samedi en fin de matinée, une gerbe a
été déposée sur la tombe de
Jules-Charles Mermoz, au cimetière Sainte-Anne à
Vervins.
Alain Brunet, président de la Société
historique et archéologique de Vervins et de la
Thiérache (Shavt), mais aussi président de la
Société des amis du Démocrate, a
découvert en feuilletant les archives de cet
hebdomadaire, que le père
de l'aviateur était donc inhumé à
Vervins, aux côtés de la tante et de la
grand-mère de Jean.
« Cela s'est produit en décembre 1939, mais la date exacte, on
ne la connaît pas, car Vervins était à
l'époque le siège de la 9e armée, et donc
le fonctionnement de l'état civil était
perturbé », explique Alain Brunet.
Participaient, notamment, à ce dépôt de
gerbe Charles Kloppenburg, président de l'association
Mermoz-Aubenton, très récemment
réactivée ; Christian Libes, parent de Mermoz
(côté père), président de
l'association ardennaise (la mère de Mermoz est
enterrée à Mainbressy) ; mais aussi Jean-Claude
Chazottes, aviateur et historien venu d'Auch, dans le Gers. Et
lui aussi parent de Mermoz, côté Gilberte,
« ma cousine », qui fut l'épouse de
l'aviateur pendant six ans.
Relier les deux mondes
Il y a d'ailleurs d'autres associations en France (quatre au
minimum…). A Paris, dans le Sud (sur Toulouse, capitale de
l'aviation), il y a ainsi des « mermoziens ». Mais
aussi à l'étranger.
Grand voyageur, Jean-Claude Chazottes souligne que le souvenir
de Jean Mermoz est vif en Amérique du Sud. «
Mermoz fut l'un des premiers à relier les deux mondes,
l'Amérique et l'Europe », insiste-t-il… avec un
fort accent gersois. Autre région du monde où
Mermoz a laissé des traces: Jean-Claude Chazottes se
rendra bientôt en Syrie, là où l'aviateur
a accompli son service militaire en tant que pilote.
Ce samedi, chacun a reconnu qu'Aubenton, village natal de
« l'archange », demeure le cœur du souvenir
Mermoz. Ce qui justifie les volontés de Charles
Kloppenburg de moderniser le musée, en rassemblant par
exemple des pièces elles aussi dispersées en
France et dans le monde.
Jean Mermoz a disparu dans l'Atlantique sud le 7
décembre 1936. La «Croix-du-Sud» gît
par 4 ou 5.000 mètres de fond. Impossible de
récupérer quoi que ce soit. Une situation qui
convient à Jean-Claude Chazottes. Lui qui connaît
aussi la famille de Saint-Exupéry considère que
celle-ci n'avait pas nécessairement
apprécié que les restes de l'avion d'Antoine
soient retrouvés entre Marseille et Toulon. «Avec
Mermoz le mythe reste intact», conclut-il. L ' A
E R O P O S T A
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