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Postale de Nuit Aéropostale Bienvenue contact | ||
Il
en
faudrait,
des
pages,
pour
raconter l’aviateur, le pionnier, le héros,
l’être d’exception, que fut mon ami Henri
GUILLAUMET par Maurice Contant Récits d'aventures de Guillaumet racontés par Saint Exupéry Noëlle Guillaumet raconte... Henri Guillaumet, le héros de Bouy Ce ne sont pas les souffrances physiques qui comptent…. On ne les sent plus quand il y en a trop. Ce sont les autres. On pense… On pense… Mais ces chiens là
sont des fauves... J’en avais un sur moi... il
léchait mes larmes… et j’étais bien... La
chaleur de la bête m’imprégnait, elle
descendait en moi par mon visage…
Lettre de Mermoz
à Guillaumet après son accident, juin
1930 Il faut nous serrer les
coudes plus que jamais vois-tu! Il faut que notre
équipe survive, toi, Etienne, Reine et moi...
Abattu par les
Anglais? le 27 novembre 1940; Il fallait pour l'histoire, que le Farman ait
été abattu par les Anglais et non par les Italiens
Guillaumet est mort (Lettre à
X, 1er décembre 1940) Saint Exupéry |
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PLUS 15 Juin 1925, il remporte le célèbre MILITARY ZENITH devant le lieutenant CHALLE qui lui avait prêté son avion photo remise du trophée Pour certains, il était le meilleur dans l'entreprise, peut-être même mieux que Mermoz... langage espagnol, Spanish language
Le
chemin de Guillaumet par Jean-Louis Chatelain ...
Le petit homme en face
de moi s’appelle Juan Garcia. Depuis qu’en
2001 le Président Chirac lui a octroyé
la légion d’honneur, on l’appelle Don Juan.
Les
Trésors
du
musée
de
la Poste Sous l'égide de
Marcel Bouilloux-Lafont (1871-1944), président de
la Compagnie Générale Aéropostale,
la ligne postale aérienne
France - Amérique du Sud se construit....
L'accident de Guillaumet relaté par
Saint-Exupéry
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Récits
d'aventures
de
Guillaumet
racontés
par
Saint
Exupéry
HAUT de PAGE
"Aussitôt
pris,
je lâchai les commandes, me cramponnant au
siège pour ne point me laisser projeter
au-dehors. Les secousses étaient si dures que les
courroies me blessaient les épaules et eussent
sauté. Le givrage, de plus m'avait privé
net de tout horizon instrumental et je fus roulé
comme un drapeau, de six mille à trois mille
cinq. "A trois mille cinq j'entrevis une masse noire,
horizontale, qui me permit de rétablir l'avion.
C'était un étang que je reconnus: La
Laguna Diamante. ...Je tournai donc autour de la lagune,
à trente mètres d'altitude, jusqu'à
la panne d'essence. Après deux heures de
manège, je me posai et capotai. Quand je me
dégageai de l'avion, la tempête me
renversa. Je me rétablis sur mes pieds, elle me
renversa encore. ..."Après quoi, la tempête
apaisée, je me mis en marche. Je marchais cinq
jours et quatre nuits."...Et, en effet, quand tu
glissais, tu devais te redresser vite, afin de
n'être point changé en pierre. Le froid te
pétrifiait de seconde en seconde, et, pour avoir
goûté, après la chute, une minute de
repos de trop, tu devais faire jouer,pour te relever,
des muscles morts. Tu résistais aux
tentations."Dans la neige,me disais-tu, on perd tout
instinct de conservation. Après deux, trois,
quatre jours de marche, on ne souhaite plus que le
sommeil. Je le souhaitais. Mais je me disais: Ma femme,
si elle croit que je vis, croit que je marche. Les
camarades croient que je marche. Ils ont tous confiance
en moi. Et je suis un salaud si je ne marche pas."...
Mais que restait-il de toi, Guillaumet? Nous te
retrouvions bien, mais calciné, mais racorni,
mais rapetissé comme une vieille! Le soir
même, en avion, je te ramenai à Mendoza
où des draps blancs coulaient sur toi comme un
baume. Mais ils ne te guérissaient pas. Tu
étais encombré de ce corps courbatu, que
tu tournais et retournais, sans parvenir à
le loger dans le sommeil. Ton corps n'oubliais pas les
rochers ni les neiges. Ils te marquaient. J'observais
ton visage noir, tuméfié, semblable
à un fruit blet qui a reçu des coups. Tu
étais très laid, et misérable,
ayant perdu l'usage des beaux outils de ton travail: tes
mains demeuraient gourdes, et quand, pour respirer, tu
t'asseyais sur le bord de ton lit, tes pieds
gelés pendaient comme deux poids morts. Tu
n'avais même pas terminé ton voyage, tu
haletais encore, et, lorsque tu te retournais contre
l'oreiller, pour chercher la paix, alors une procession
d'images que tu ne pouvais retenir, une procession qui
s'impatientait dans les coulisses, aussitôt se
mettait en branle sous ton crâne.
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Noëlle
Guillaumet raconte... HAUT de PAGE Ce
jour-là, à Parentis-en-Born, Saint
Exupéry avait décoré Guillaumet,
qui lui avait donné la rosette en échange.
Les décorations, ils n'y attachaient pas
tellement
d'importance, mais tout de même, ils étaient bien contents. Ils avaient un côté enfant, les navigants plus que les autres. En 1939, au retour de la "Ville de Saint-Pierre", hydravion sur lequel il revint de New-York avec son ami, il quitta Biscarrosse peu de temps après l'amerrissage, non sans avoir fait promettre à Guillaumet que nous le rejoindrions par la route dans la soirée, chez sa cousine, au château de Chitré. Nous prîmes la route quelques heures plus tard que prévu, Guillaumet ayant été retardé à la base par des questions administratives. En arrivant aux abords du château, nous trouvâmes Saint Exupéry assis sur le talus, complètement démoralisé et désespéré. Il faisait depuis deux heures la navette entre le téléphone et le bord de la route, où il guettait une arrivée à laquelle il ne croyait presque plus. Il avait l'apparence d'un petit garçon très malheureux et ne retrouva son sourire à fossettes et le geste protecteur et si amical de ses grands bras que lorsqu'il se rendit compte que nous étions vraiment là, car il avait imaginé le pire. Chaque fois que nous le retrouvions dans une escale de la ligne, il en était ainsi. Il était débordant de joie et d'esprit de retrouver son ami et de raconter, raconter, même dans les jours sombres et difficiles. Il avait toujours tant de choses à dire et à entendre et son amitié, alors, était assez tyrannique et exigeante. Quand je
regarde toutes ces photos, voyez-vous, ce qui me frappe
le plus… comment dirai-je ? j'en ai connu beaucoup qui
sont morts, n'est-ce pas! Et vers la fin de leur vie ils
avaient tous une sorte de dépouillement, qui
était peut-être comme un signe
précurseur. Je ne me le suis jamais
expliqué. Ils étaient tous de mauvais
hommes d'affaires, à quelques exceptions
près. Les questions matérielles, ils ne
voulaient pas en entendre parler. Ils finissaient par
n'attacher qu'une très, très petite
importance à toutes les choses que les humains en
général apprécient tant.
Ils n'étaient pas pratiquants, d'une façon générale. Ils ne parlaient jamais de religion, ni de mort. Jamais. C'était un sujet qu'ils n'aimaient pas aborder. Le danger, ils ne le recherchaient pas. Ce n'étaient pas des toréadors, pour citer Saint Exupéry. Mais ils pensaient, en silence. Guillaumet, ainsi, n'aimait pas beaucoup lire. Les livres techniques, simplement. Un jour, j'ai été stupéfaite de le trouver plongé dans "l´homme cet inconnu", de Carel. Il était absolument passionné. Un jour, bien longtemps après… tout ça, j'ai rencontré un jeune prêtre qui connaissait bien l'oeuvre de Saint Exupéry. Nous avons parlé longuement. Pour finir, ce garçon m'a dit : - Quel dommage que des hommes comme eux n'aient pas trouvé le Christ! Je l'ai regardé ce jeune homme. Et j'ai dit : - Ils l'avaient trouvé, mon père. Mais pas comme vous… Noëlle-Henri Guillaumet |
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Guillaumet est mort (Lettre à X, 1er décembre 1940) source HAUT de PAGE Le Palace, Estoril, Portugal (1-XII-1940) (...) Guillaumet est mort, il me semble ce soir
que je n'ai plus d'amis. On vieillit donc si vite! Je suis le seul qui reste de l'équipe Casa-Dakar. Des anciens jours de la grande époque des Bréguet XIX, Collet, Reine, Lassalle, Beauregard, Mermoz, Etienne, Simon, Lécrivain, Wille, Verneilh, Riguelle, Pichodou et Guillaumet, tous ceux qui sont passés par là, sont morts, et je n'ai plus personne sur terre avec qui partager des souvenirs. Me voilà vieillard édenté et seul, qui remâche tout cela pour lui-même. Et d'Amérique du Sud, plus un seul, plus un... Je n'ai plus un seul camarade au monde à
qui dire: "Te rappelles-tu?" Je croyais que ça n'arrivait qu'aux très vieilles gens, d'avoir semé sur leur chemin, tous leurs amis, tous. Il y a toute la vie à recommencer. Aidez-moi, je vous en supplie, à voir le paysage. Je suis désemparé d'avoir passé la crête. Dis-moi quoi faire. S'il faut revenir, je reviens. (...) |
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Abattu par les
Anglais HAUT de PAGE En 1940, le 27 Novembre, décolle de Marseille Marignane, à destination de Bizerte et Beyrouth, le Farman 222, F-AROA, quadrimoteur. Le pilote est : Guillaumet. Les passagers sont : le nouveau Haut Commissaire au Levant, Jean Chiappe et le Capitaine Nicolas. Le vol doit passer par Bizerte, puis continuer vers le Moyen-Orient. Sur sa trajectoire une bataille aéro-navale vient de commencer. Un équipage (Codos), le matin même, venant de Bizerte, avait atterri à Marignane après avoir largement contourné la zone des combats. A la station de goniométrie de Tunis, mon père, opérateur gonio, prends son service un peu avant midi. Il prend connaissance des consignes,et des veilles d?aéronefs à assurer. Il y a, en particulier le Farman de M. Chiappe. A 11.00 TU, il prend son quart. Quelques minutes se passent, employées à la vérification du gonio et de son lever de doute. Voici ce que mon père racontera à Alain Decaux, historien, 30 ans plus tard: - A 11.05 TU, brutalement, une émission se fait entendre pour me signaler quelque chose d'horrible: sommes mitraillés feu SOI? ( un i: 2 points, peut-être le commencement d'un S: 3 points), c'est-à-dire SOS?. Mais plus rien ne sera capté par le collègue opérateur de Bône et moi-même. Seulement pendant ce court instant d'émission, nous avions pu relever les gisements de ces signaux, émis par une main sûre, jusqu'à l'ultime seconde? Quelques secondes d'attente, puis j'appelle Bône pour lui demander son relèvement et lui donner le mien. Laconiquement, des chiffres, que chacun de nous reporte sur la carte pour triangulation. Nous faisons le point, pour ma part je le transmets via mon Chef de service pour les autorités compétentes qui ont alerté Bizerte immédiatement. Pendant toutes ces opérations, le casque sur la tête, je n'ai entendu que des avions italiens qui rentraient sur Cagliari, et tout cela à l'origine nous donnait les mêmes gisements. C?est alors que le drame était déjà clair pour nous, puis devient certain, lorsqu'un avion italien transmit à Cagliari avoir abattu un gros appareil inconnu; dans l'après-midi, Radio Rome confirmait l'information, ce dont il n'a plus été question les autres jours, sachant qui était à bord. On peut dire, du fait de la transmission sur 333 Khz (fréquence internationale) que l'avion italien avait un radio à bord. C'était donc un chasseur-bombardier ou un bombardier. Aucune mention de la nouvelle n'a été retrouvée dans les archives de Radio Rome. Quand au P.V. des communications de la station gonio de Chott Bahira (Tunis), émargé par mon père, il fut récupéré le jour-même et ne fut pas mis aux archives de la station. Il fallait pour l'histoire, que le Farman ait été abattu par les Anglais et non par les Italiens. |
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Henri
Guillaumet, le héros de Bouy HAUT
de PAGE
Henri Guillaumet est né à Bouy, près de Châlons-en-Champagne, le 29 mai 1902. Celui qui deviendra plus tard un pilote émérite gagnera aussi la fidélité d'amis illustres au premier rang desquels Antoine de Saint Exupéry et Jean Mermoz, son camarade d'escadrille en Syrie. Dès son plus jeune âge, il aime fréquenter avec ses frères le "camp deSaint Exupéry Châlons". Il apprécie l'ambiance du terrain d'aviation et l'atmosphère si particulière qui entoure les exploits des pilotes. Le 31 octobre 1908, il voit voler Farman qui relie Bouy à Reims. A partir de ce jour, il n'aura plus de doute: il sera pilote. |