La vérité ==> C'est quoi l'AÉROPOSTALE 

Selon les nécessités et intérêts du moment, nombreux sont les auteurs qui tronquent l'histoire de l'Aéropostale (et de l'Aviation) en la modelant à leur guise, écrivant des vérités mal comprises ou des mensonges. Quant au roman historique, avec prétentions historiques, où l'auteur s'approprie certaines pages d'histoire et de légende,  entre roman et histoire,  où est la marge, et où est le centre?





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Un de ses livres

aerostories.org
UN DESTIN AUSTRAL 
LA SAGA D’UN MÉCANO DE SAINT-EXUPÉRY DEVENU CHAUFFEUR D’EVA PERÓN

Vous avez un train à prendre, quelques heures d’été à occuper allongé dans une chaise longue ? Vous aimez l’aviation en général, mais aussi les sagas télévisées et les romans-feuilletons romantiques ? Voici un livre qui pourrait vous convenir.

C’est tout de même un ouvrage étrange. Pas vraiment un "roman historique", comme le proclame la quatrième de couverture, mais plutôt un "roman sur fond historique", et l’auteur nous l’explique bien en introduction. Si des grands noms de l’histoire aéronautique comme Saint-Exupéry, Mermoz, Guillaumet, Dewoitine, etc. voire de l’histoire en général comme Juan et Evita Perón y font une apparition au fil des pages, les protagonistes principaux sont imaginaires. Vous souvenez-vous du film "Forrest Gump" ? C’est un peu comme cela, quand le modeste héros a l’occasion de serrer la main ou même de discuter avec ceux dont l’histoire a retenu les noms, et dont les grandes heures défilent comme un fond de décor.

Ces discussions sont parfois assez déroutantes. Si l’on peut coutumièrement lire sans problème les dialogues de personnages fictifs dans n’importe quel ouvrage, il en est autrement lorsqu’ils sont placés dans la bouche de ceux qui ont réellement illustré notre histoire. On ne peut s’empêcher de se poser des questions. Marcel Reine parlait-il ainsi, en ne prononçant pas une phrase sans jurer « La vache ! » ? Émile Dewoitine utilisait-il vraiment des expressions telles que « passer ses vacances ensemble » en 1948, surtout tel qu’il est décrit dans l’ouvrage ? Antoine de Saint-Exupéry s’exprimait-il toujours en sentences philosophiques qu’il retranscrivait ensuite dans ses textes ? C’est un peu déroutant, mais on se rassurera en pensant avec tolérance à la licence artistique.

Comme l’ensemble est conçu comme un patchwork de tissus ternes et d’étoffes colorées, une juxtaposition de séances de vol racontées par un spotter décrivant les avions par leurs immatriculations et numéros de série, de saynètes de boulevard, de drames à faire pleurer dans les chaumières, de rebondissements dignes des romans populaires, et de scènes d’amour charnel pour épicer le tout, cela donne une impression déstabilisante. Un peu comme si tous les ingrédients destinés à en faire un scénario hollywoodien avaient été placés les uns à côté des autres, au cas où…

Pourvu que l’on accepte de jouer le jeu, cela s’avère un roman distrayant, dont la lecture peut faire passer un bon moment, sans bien sûr en attendre des miracles car, par rapport aux ouvrages auxquels nous sommes habitués dans l’Aérobibliothèque, Un destin austral se situe plutôt aux antipodes.

Jean-Noël Violette