
1M-25M
26M-50M
51M-76M
77M-102M
103M-127M
128M-133
1M-25M
Jean MERMOZ
Tapuscrit des lettres à sa mère, 1912-1921 ; 83 pages in-4.
PRECIEUSE COPIE DE 68 LETTRES DE MERMOZ A SA MERE (dont quelques lettres à ses
grands-parents) du 1er octobre 1912 (il va avoir 11 ans) au 6 juillet 1921. On
sait que Mme Mermoz a été, à sa demande, enterrée avec les lettres de son
fils. Ces lettres semblent inédites : la correspondance publiée par Bernard
Marck commence en 1923.
Estimation 700 - 800 €
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- Lot 2M
- [Gabrielle MERMOZ]
(1880-1955)
3 photographies ; 9,5 x 6,2, 12 x 9, 13 x 18 cm.
2 photographies d'amateur représentent la mère de Mermoz, " Man Gaby
", avec Hélène DELTY, dont l'une à Lille devant le Pavillon des
tuberculeux en 1925 (elles tiennent chacune un chiot). Une autre est prise
lors d'une interview à Radio-Paris.
Estimation 400 - 500 €
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Jean MERMOZ
POEME autographe, Ciel ; 1 page in-4 (petite fente réparée).
BEAU POEME de 4 quatrains, mis au net avec le titre superbement calligraphié et
4 lettrines en en tête de chaque strophe en lettres gothiques.
" Je suivais lentement le sentier de Ma Vie
Loin du Monde perdu et noyé dans l'Envie
Confiant en mon âme éprise d'Harmonie
Je suivais lentement le sentier de Ma Vie "...
Estimation 4 000 - 4 500 €
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Jean MERMOZ
MANUSCRIT autographe de 9 POEMES ; cahier de 17 pages petit in-4 (5 feuillets
doubles de papier quadrillé extraits d'un cahier).
BEL ENSEMBLE DE NEUF POEMES DE JEUNESSE.
Nocturne est composé de 4 tercets en alexandrins suivis de 54 vers brefs de 2
à 4 pieds :
" Le Soleil couchant ensanglante l'Horizon, et ses rayons de pourpre
glissant sur le gazon teintent les paysages sous les cieux assombris "...
L'Épave compte 4 tercets :
" Sur la côte déchiquetée pareille à un squelette à demi dévoré par
un fauve sanguinaire, un grand bateau de pêche dresse sa noire silhouette
"...
Paysage compte 32 vers :
" Les beaux Soleils couchants qui meurent sur la grève et donnent au flot
d'argent une langueur de rêve "...
Le Glas compte 7 quatrains :
" Quelqu'un est mort au Village ?
Est-ce un enfant ou un homme d'âge ?
Qu'importe ! une âme n'est plus ici-bas
Écoutez sonner le sombre Glas ! "...
Banlieue compte 12 vers : " Un immonde tramway monte la rue en grinçant
"...
Pâques compte 4 quatrains :" Quand j'entrai dans mon village
Un gai carillon m'accueillit "...
L'Ange de la Douleur compte 4 huitains :
" Quand l'Ange de la Mort
Pâle messager de Dieu
Qui commande notre sort
Emporte vers les Cieux
L'Âme de l'Être cher
De l'Éternelle Demeure
Descend l'Ange du Père
L'Ange de la Douleur "...
La Chauve-Souris compte 4 quatrains suivis de 12 vers où le poète compare son
amour au sort de l'animal :
" Quand le jour naissant brusquement apparu
Surprend la Chauve-Souris dans son vol nocturne "...
La Mort du Chien compte 32 vers : " Blotti dans l'excavation sombre d'une
carrière "...
Estimation 15 000 - 18 000 €
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- Lot 5M
- Jean MERMOZ
POEME autographe, [Mademoiselle] ; 1 page in-8.
POEME DE 16 VERS, DECLARATION D'AMOUR D'UN JEUNE MERMOZ ETUDIANT.
" Peut-être Mademoiselle, vous moquerez-vous de moi
Quand vous lirez ces vers ? Peut-être direz-vous sans émoi :
"Oh ! ces étudiants ils sont bien tous les mêmes "...
Estimation 3 500 - 4 000 €
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Jean MERMOZ
POEME autographe, Spleen ; 1 page et demie oblong in-8 (papier vert d'eau, un
coin coupé sans perte de texte).
Poème de jeunesse d'inspiration baudelairienne, comptant 3 quatrains.
" J'ai la Poésie sombre des choses qui se meurent.
… Par un soir de Printemps, le soir d'un beau rêve…
Mon âme n'est plus de celles que les illusions leurrent
Aux cerveaux trop pensants, l'illusion est brève "...
Estimation 2 500 - 3 000 €
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- Lot 7M
- Gabrielle MERMOZ-GILLET
(1880-1955)
2 lettres autographes signées, Paris 15 et 24 juillet 1917, à son fils
Jean MERMOZ à Aurillac ; 6 pages in-8 chaque, enveloppes.
BELLES LETTRES A SON FILS, parlant de son travail d'infirmière à l'hôpital.
Elle va devenir monitrice-chef. Elle évoque le défilé du 14 juillet,
qu'elle n'a pu voir, car, travaillant de nuit, elle est très fatiguée. Ses
malades ont fêté le 14 juillet à l'hôpital. Elle raconte la visite du
sergent-ambulancier Morel, qu'ils avaient logé à Mainbressy. Elle se
renseigne sur les écoles, mais aimerait que Mermoz fasse les Arts et Métiers...
Elle va tenter, par l'intermédiaire de sa chef Mlle Milliart et du ministre
Léon Bourgeois, d'obtenir une bourse pour son " petit Jean chéri
"...
Estimation 1 000 - 1 200 €
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- Lot 8M
- Jean MERMOZ
MANUSCRIT autographe signé de QUATRE POEMES, [vers 1918-1920] ; 5 pages
in-4.
BEL ENSEMBLE DE QUATRE POEMES DE JEUNESSE, marqués par la lecture de
Baudelaire et Verlaine. Certains présentent quelques corrections.
Chant de Damné. Poème satanique de 46 vers.
" Je suis bien malheureux. Les jeunes filles se moquent de moi
Les Oiseaux s'arrêtent de chanter quand j'erre par les bois
La bête me fuit, la femme me fuit, l'Homme me fuit
Ô que la Vie est triste lorsque l'on est maudit !
À moi Satan
Roi des Vivants
Secoure-moi dans ma peine
Incarne ta colère souveraine
En moi ton serviteur "...
[L'Art] compte 6 tercets :
" L'Art profond laboureur des cerveaux fertiles
A laissé s'égarer dans ma tête débile
Une parcelle de sa semence "...
[Quand une femme m'aimera...] Poème sans titre de 4 quatrains :
" Quand une femme m'aimera, quand j'aimerai cette femme
Je lui donnerai mon corps avec toute mon âme
Et toutes les richesses et tous les trésors que je possèderai
Elle en sera la reine parce que je l'aimerai ! "...
Découragement et amertume compte 6 quatrains (au verso, le début du
premier vers avec le titre Révolte) :
" Personne ne m'aime, oui ce n'est que trop vrai !
Mes amis me délaissent car je ne suis pas gai
Ma sœur même me détesterait si j'avais une sœur
Personne ne m'aime : on dit que je n'ai pas de cœur [...]
Je sens monter en moi une foule de désirs
Je veux vivre la Vie, épuiser ses plaisirs
Puis l'orage s'apaise quand je vois ô douleur
Ma mère, ma pauvre mère qui se tait… et qui pleure ! "
Estimation 12 000 - 15 000 €
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- Lot 9M
- Jean MERMOZ
POEME autographe, La Vendetta (chanson corse) ; 1 page et demie in-4 (pli
fendu et réparé).
TEXTE DE CHANSON REALISTE en 3 couplets de 12 vers et 3 refrains de 10 vers.
" Dans le cimetière d'un petit village Corse
Au milieu des tombes et des chapelles de bois
Un enfant à genoux au bord d'une fosse
Fraîchement comblée, surmontée d'une croix
Pleure silencieusement. Il a douze ans
Et la douleur l'a rendu presque idiot
Car il vient de perdre sa pauvre chère Maman
Outragée et tuée par le bandit Matéo "...
Estimation 3 000 - 3 500 €
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- Lot 10M
- Jean MERMOZ
MANUSCRIT autographe, Joyeux ou tristes ?, [camp de Sainte-Marthe,
Marseille, août-septembre 1921] ; 2 pages petit in-4 (feuillet quadrillé
d'un cahier d'écolier ; qqs taches).
RARE PAGE DE JOURNAL INTIME REDIGE PAR MERMOZ AU CAMP MILITAIRE DE
SAINTE-MARTHE A MARSEILLE, EN ATTENDANT SON DEPART POUR LA SYRIE. [Le texte
a été publié dans la revue Icare (III, 2001) sous une date inexacte.]
Mermoz commence par évoquer ses " pauvres vieux mécanos piochant et
labourant la terre sous un ciel d'enfer. Avec leurs casques coloniaux, leurs
torses nus, imprégnés de sueur et de poussière, souillés de terre, ils
ressemblaient plutôt à des punis de travaux publics qu'à des forçats ;
pour moi je me suis considéré comme jouant le rôle de garde-chiourme
". Il transcrit alors la lettre que lui a dictée un Sénégalais pour
son frère : " j'ai constaté combien le sentiment de la famille et de
fraternité existe d'une façon incroyable et touchante chez ces grands
enfants que l'on dit si peu civilisés "...
Le 31 août, il peste contre la " vieille baderne " qui commande
le camp, demandant " toujours de plus en plus de travail tandis que lui
promène sa petite rondeur vaniteuse dans tous les coins et recoins du camp
" ; et contre la nourriture mauvaise et peu abondante : " viande
frigorifiée avariée presque immangeable, des fèves mal cuites, quatre
amandes et un quart de pinard. [...] Pour des types habitués à un travail
mécanique et n'ayant jamais été terrassiers, c'est vraiment moins que
suffisant. De plus, il fait une chaleur excessive et de travailler sous ce
soleil est loin d'être une sinécure "... Il évoque une lettre reçue
(probablement d'une femme), à laquelle il répond en restant sur sa réserve
: " Une sincère amitié demeure, un désir apaisé laisse une trace généralement
superficielle et matérielle. Un caprice coûte souvent trop cher à la
conscience ".
Le 14 septembre, il note : " Je viens d'écrire à ma chère petite
Maman. C'est mon unique plaisir vrai d'écrire à ceux que j'aime bien. Je
ne sors pas le soir comme tous mes camarades. Pourquoi ? Je ne sais pas trop
moi-même : le besoin d'une solitude morale que j'ai toujours affectionnée
en est certainement la principale ". Il évoque ses vacances en
Auvergne où, enfant, il aimait " grimper sur la montage, là tout
seul, bien seul assis sous un pin, regardant vaguement le monde à mes
pieds, je me perdais en rêveries toujours très tristes, mais bien délicieuses,
j'écoutais avec béatitude le chant d'un oiseau solitaire sans faire un
mouvement qui aurait pu briser l'enchantement et là ; bouche close, je me
laissais glisser lentement dans l'Infini de la Nature, dans l'infini de mon
âme. Tout disparaissait alentour et je n'entendais plus rien que moi-même.
"
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- Lot 11M
- Jean MERMOZ
Enveloppe autographe signée, Palmyre [5.XII.1922], à sa mère Mme
Gabrielle MERMOZ à Pontoise ; cachets postaux.
Sur l'enveloppe, Mermoz a inscrit l'adresse de sa mère, Mme G. Mermoz à
Pontoise, son propre nom : " Mermoz P. Av. Palmyre SP 609 ", et la
mention " LEVANT F.M. ".
L'enveloppe porte le cachet postal Trésor et Postes 609 à la date 5-12 22,
et au verso celui de Pontoise à la date du 18.
Estimation 3 500 - 4 000 €
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- Lot 12M
- Gabrielle MERMOZ-GILLET (1880-1955)
2 lettres autographes signées, Pontoise [1922-1923], à son fils Jean
MERMOZ ; 3 pages et demie et 2 pages in-8.
Jeudi : elle attend avec impatience son retour de Beyrouth : " je vis
en imagination cette heure de bonheur, cet instant où j'apercevrai pour la
première fois depuis 18 mois ton visage chéri ".. 5 février : elle
attend son retour et lui recommande de bien se couvrir, parle de ses chiens
la Mouth et Rip, etc. ON JOINT 2 autres lettres autographes incomplètes.
Estimation 800 - 1 000 €
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- Lot 13M
- Jean MERMOZ
Notes et signatures autographes sur 2 lettres, 1923.
Lettre signée de l'ingénieur Albrecht NUSS, directeur d'une fabrique de
wagons, Hannover-Linden 13 mai 1923, à Gabrielle Mermoz (2 pages et demie
in-8 à son en-tête ; plis fendus). Dans les interlignes de cette lettre en
allemand, Mermoz a noté la traduction française. Nuss donne des nouvelles
de sa famille, et demande des nouvelles de Mermoz qu'il croit toujours en
Syrie. Sur la dernière page, Mermoz a fait 13 essais de signature au crayon
ou à l'encre. [Il avait alors obtenu un congé de trois mois à son retour
de Beyrouth.]
Lettre autographe signée de Mme AUBERT, Dombasle-sur-Meurthe 27 juin 1923,
à Mermoz (1 page et demie in-8), le remerciant de son bon accueil et de
l'avoir consolée. Sur la dernière page, Mermoz a fait 4 essais de
signature au crayon. [Il venait d'être affecté au 21e régiment d'aviation
de bombardement à Essey-lès-Nancy.]
Estimation 3 500 - 4 000 €
_______________________________________________

- Lot 14M
- Gabrielle MERMOZ-GILLET (1880-1955)
10 lettres autographes signées, Lille mai-décembre 1923, à son fils Jean
MERMOZ ; 27 pages in-8 à en-tête Ville de Lille. Hôpital de la Charité
(fentes à une lettre).
BELLES LETTRES PLEINES DE TENDRESSE MATERNELLE.
2 mai : détails sur son nouveau travail d'infirmière-major au Pavillon de
Cure à Lille. " As-tu touché ta prime de vol ? "... 19 juin :
" Alors ta demande pour le Maroc est faite, je ne puis te donner tort
quand je vois la vie que tu as à Nancy. Je sais mon grand que tu dois
souffrir ! "... 28 juin : sur la liquidation de son divorce, ses problèmes
d'argent, etc. 13 juillet : elle regrette que l'engagement de Mermoz au
Maroc ait été refusé... 24 août : " Je suis navrée de savoir que
tu mènes une vie si peu conforme à tes désirs et je voudrais que tu aies
une réponse favorable à l'une de tes demandes " ; elle compte sur lui
en septembre pour son déménagement de Pontoise... 31 août : elle se réjouit
qu'il soit content à Thionville : " Je voudrais tant te voir heureux
"... 18 septembre, au sujet de son déménagement, dont Mermoz devra
s'occuper seul : " J'ai tant de grands malades en ce moment, c'est la
mauvaise saison qui commence pour les pauvres tuberculeux "... 24
novembre : elle est triste de savoir Mermoz aux arrêts et " en but à
des tracasseries " ; elle va lui envoyer un pantalon et des bananes...
23 décembre : elle regrette de ne pas le voir et de le savoir seul et
triste " des jours où l'on aime être avec ceux qui nous sont chers !
Il faut pourtant te résigner [...] Quand penses-tu avoir la réponse pour
ton sursis et pour Latécoère [...] Si ces derniers envisagent déjà
favorablement ta demande il y a de l'espoir ! "...
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- Lot 15M
- Gabrielle MERMOZ-GILLET (1880-1955)
6 lettres autographes signées, Lille janvier-août 1924, à son fils Jean
MERMOZ ; 13 pages in-8 à en-tête Ville de Lille. Hôpital de la Charité.
BELLES LETTRES PLEINES DE TENDRESSE MATERNELLE.
15 janvier : recommandations pour sa santé avant son départ pour Istres ;
un de ses malades est mort... 26 février : ses parents sont venus la voir ;
elle se réjouit qu'il ait touché sa prime... 20 mars : elle est heureuse
d'apprendre son sursis : " le cauchemar va enfin être fini " ;
elle est convoquée pour ses dommages de guerre ; elle raconte la mort d'un
de ses malades, parle de ses chiens... 16 mai : elle se réjouit de le
revoir... 6 août : " prends patience, ne te décourage pas, tu finiras
par réussir, va mon grand ! "...
ON JOINT une lettre de sa grand-mère Mme GILLET à Mermoz, Lille 27 février
1924 ; et une lettre de la famille MARECHAL à Mermoz, Amiens 25 janvier
1924.
Estimation 2 500 - 3 000 €
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- Lot 16M
- Joseph DOERFLINGER
Lettre autographe signée, Casablanca 31 juillet 1924, à Jean MERMOZ ; 4
pages petit in-4.
INTERESSANTE LETTRE PRESSANT MERMOZ DE PRESENTER SA CANDIDATURE CHEZ
LATECOERE. On peut dire que cette lettre a en quelque sorte décidé de la
glorieuse carrière de Mermoz.
Doerflinger [qui était entré l'année précédente chez Latécoère]
renseigne Mermoz : il est à la Compagnie Latécoère depuis 20 mois, et
assure l'étape Casablanca-Malaga, " un peu délicat à cause de la
traversée du détroit de Gibraltar l'hiver ". Il lui raconte sa vie de
pilote sur la ligne, difficile : " il faut tenir des fois 4 ou 5 heures
par mauvais temps, sans casser l'avion à l'atterrissage ", mais "
un pilote de sang froid et gonflé à bloc n'a pas à se plaindre ". Le
salaire moyen est de 3000/3500 mais est monté une fois à 5300. Il explique
à Mermoz comment faire pour postuler, en écrivant à Didier Daurat à qui
il va le recommander : " Il te répondra oui ou merde ". Mermoz
commencera certainement par l'Espagne. Doerflinger l'encourage : "
c'est toujours mieux que l'Armée. On est un Monsieur, qui peu quelque chose
"...
[Le 28 septembre, la direction de Latécoère informe Mermoz qu'elle est
disposée à l'engager comme pilote après essais ; Mermoz se présentera le
13 octobre devant Didier Daurat et sera rapidement engagé.]
- __________________________________________
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- Lot 17M
- Jean MERMOZ
16 lettres autographes signées adressées à Jean MERMOZ, 1924-1935 ;
formats divers.
BEL ENSEMBLE DE LETTRES DE PILOTES ET MECANICIENS A LEUR COMPAGNON MERMOZ.
Fernand CLAVERE (annonce son mariage), Georges CORNEZ (1933, priant Mermoz
d'obtenir sa réintégration à l'Aéropostale après la fermeture de la
Star), Henri FOURNIER (3 amusantes lettres pleines de fantaisie de ce
camarade du camp de Basse-Yütz à Thionville), Louis GIRAUD (2), Louis de
GOYS, Gaston LARTIGUE (2, félicitant Mermoz en juin 1930 après sa
traversée de l'Atlantique, et disant son désir de retourner travailler
avec lui, Collenot et Caille), André PARAYRE (nov. 1935, priant Mermoz de
défendre ses camarades contre les nouveaux tarifs d'Air France), Robert
POURCHASSE (Natal 17 mars 1933, l'informant de l'avancement des travaux
sur le terrain de Natal, et espérant faire le vol de retour de l'Arc en
Ciel), Jean PRADIER (2, Wackernheim 1924, amusantes lettres sur ses
exploits à la 6e escadrille et au billard, avec un petit dessin), Yves
RIPAULT (2, décembre 1931, après l'accident de Mermoz à Oran).
1 500/2 000 €
Estimation 1 500 - 2 000 €
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- Lot 18M
- JOURNALISTES
10 lettres adressées à Jean MERMOZ, 1925-1936 ; lettres autographes ou
dactylographiées et signées, la plupart in-4, plusieurs en-têtes.
Juan BERRONE (novembre 1936), Maurice BOURDET (Petit Parisien, 1931),
Pierre CARDONNE (1925), Hervé LAUWICK (Le Jour), général MADELIN (La
Belle France, oct. 1936), Jacques MORTANE (octobre 1936 : " vous êtes
ce qu'était Garros : un Phare "), Fed. VALLI (L'Ala d'Italia, 1933).
ON JOINT 2 articles dactylographiés : Le Raid de l'Arc en Ciel (1933), et
Avec Mermoz en robe de chambre de Jacques Zimmermann.
Estimation 600 - 800 €
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Jean MERMOZ
MANUSCRIT autographe signé d'un poème, Cauchemar d'éther, Juby 7 juillet
1926 ; 4 pages in-4 à l'encre bleue (petites fentes réparées au dernier
feuillet).
IMPORTANT POEME de 20 quatrains, écrit dans le fortin de Cap-Juby au Maroc,
étape du vol Casablanca-Dakar. À la fin de mai, Mermoz avait été fait
prisonnier des Maures après un accident, puis libéré contre rançon ; il
souffrait des douleurs causées par l'eau acide du radiateur qu'il avait dû
boire pour survivre dans le désert. C'est à Juby qu'il va rencontrer peu
après Saint-Exupéry.
Ce poème remarquable évoque les soirs où, jeune caporal, il s'adonnait
aux drogues en compagnie d'une fille cocaïnomane. La femme qui dort à ses
côtés devient la figure cauchemardesque de la drogue dévorante. Joseph
Kessel a cité en partie ce poème dans son Mermoz (Folio, p. 192-193).
" Une tiède nuit d'été…sans un souffle de brise…
Un silence lourd…d'angoissante volupté… [...]
La chambre…immense…gouffre de pénombre…
Le lit…bas…éclairé d'une lumière spectrale
Sur l'oreiller très blanc…une tache très sombre…
Tête brune de femme…face confuse…astrale… [...]
Elle dort…chair de pierre…marbre inerte… [...]
Ma main énervée…la violente…la caresse…
Elle dort…éternel Sphynx moqueur !!.. [...]
"Je veux être l'Unique…Il me faut ta souffrance !...
"Le spasme de ta chair par moi martyrisée
"Et la sauce de ton sang par moi épuisée…
"M'appartiendra chéri…toute mon existence !" "...
Estimation 12 000 - 15 000 €
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Jean MERMOZ
POEME autographe, Étoile filante ; 1 page in-8 (au dos, en-tête Ville de
Lille. Hôpital de la Charité ; papier un peu froissé).
BEAU POEME SUR LA DESTINEE DE L'AVIATEUR en six strophes ou couplets de 6
vers sur l'air Les Goélands. Le papier indique que ce poème a été
vraisemblablement écrit lors de la convalescence de Mermoz en août 1926 à
l'hôpital de Lille où travaillait sa mère.
" L'aviateur qui erre dans l'espace
Et qui se trouve soudain en face
De la camarde…
S'incline devant elle stoïquement
Et sans frayeur, tranquillement
Il la regarde !
Un craquement…puis tout est fini
Et maintenant dans les débris
C'est le grand calme ! "...
Estimation 6 000 - 8 000 €
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- Lot 21M
- Jean MERMOZ
Carte postale autographe signée, Saint-Louis du Sénégal 15.X.1927, à
SA MERE Mme Gabrielle MERMOZ à Lille ; carte postale illustrée, avec
texte et adresse au dos.
La carte représente la Grande Mosquée de Saint-Louis (Sénégal). Au
dos, Mermoz a inscrit : " Beaucoup de baisers. Jean 15/10/27 ",
et l'adresse de sa mère au Pavillon de cure à Lille.
ON JOINT un télégramme envoyé à Mme Mermoz (Hôpital Charité Lille)
le 12 octobre 1927 (après le vol sans escale de Mermoz et Négrin sur le
Spirit of Montaudran de Toulouse à Saint-Louis, 4270 km en 23 h 30) :
" Sincères félicitations. Vive Jean. Marco et Taravano ".
Estimation 2 000 - 2 500 €
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- Lot 22M
- Jean MERMOZ
MANUSCRIT autographe, L'École, [vers 1927-1928] ; 16 pages et quart in-4
avec ratures et corrections (petite trace de rouille au 1er f., lég.
fente marg. au dernier).
IMPORTANT MANUSCRIT AUTOBIOGRAPHIQUE RACONTANT SON APPRENTISSADE DE PILOTE
A L'ÉCOLE D'AVIATION MILITAIRE D'ISTRES EN 1920.
L'arrivée à Istres. " Un soir d'Octobre de l'année 1920, je posais
le pied pour la première fois sur le sol de Provence et cela sans hésitation
aucune : je me sentais l'âme d'un conquérant et de fait, mon affectation
d'élève-pilote à l'École d'Aviation d'Istres me donnait suffisamment
d'importance, à mes yeux, pour qu'il en fût ainsi ". Il arrive de
nuit par le train, rencontre à la gare deux autres militaires. Tous trois
se dirigent à pied dans la nuit vers le camp d'aviation, dans le mistral
: " Et puis ce fut la Crau, une sorte de désert gémissant sous le
vent, peuplé d'oliviers et de pins rabougris se découpant en noirs
squelettes sur l'horizon grisâtre. Nous ne disions rien, courbés sous
les rafales, sautant les ornières de la route défoncée et interminable
". Arrivés au camp, ils doivent partager les paillasses des autres
soldats déjà endormis : " Je rêvai longtemps de spirales, d'hélices
calées, de looping et de vrilles sur un avion idéal dont j'étais le
merveilleux pilote. Ce fut ma première nuit aéronautique ".
Installation. Le lendemain, il est affecté à une chambrée. " On me
remit deux tenues réglementaires, deux vestes et deux pantalons de toile
bleue rapiécés, une paire de godillots datant au moins de 1913 ou 14
mais c'est avec un véritable bonheur que je me vis remettre le casque de
cuir, les lunettes, les gants fourrés et la combinaison de vol. Un peu
plus tard, ma joie fut complète quand je reçus l'insigne d'élève en
argent. Je commençais seulement à croire que maintenant je prenais définitivement
un rang dans l'aviation et ne désespérais plus de devenir un as ! "
Discours du commandant VOISIN : " C'était un vieux de l'aviation,
pilote à son déclin mais d'un cran inouï et qui donnait l'exemple en
continuant à voler chaque jour à 52 ans. Il devait mourir en véritable
apôtre deux ans après d'une chute de cinquante mètres en vrille.
Suicide…murmura-t-on ? Faute de pilotage probablement à un âge où les
réflexes sont sensiblement affaiblis ". Puis l'adjudant-chef COSTA,
" Corse féroce et rageur ", fait un rappel à l'ordre sur les
tenues... " Je m'endormis ce soir-là impatient du lendemain qui
devait nécessairement être pour moi une révélation, prêt à la lutte
mais confiant dans l'avenir ".
Ma première leçon. Réveil au clairon à 6 heures, corvée de " jus
" et de nettoyage de la "carrée" ; " un nouveau coup
de clairon nous réunit en rangs dans la cour casques et lunettes sous le
bras. L'appel terminé, nous nous acheminâmes vers la piste. Mon cœur
battait à petits coups rapides. J'allais enfin prendre mon premier
contact avec le "zinc" ! L'angoisse que tout apprenti-pilote
ressent à ses débuts. On m'affecta à une équipe, à un moniteur. Les
Caudron G.3 encastrés les uns dans les autres semblaient des oiseaux au
repos. Un à un nous les amenions sur la piste et bientôt ce fût le
ronronnement des moteurs au ralenti puis leur chanson joyeuse et trépidante
alors qu'ils tournent à plein gaz, les craquements de l'empennage des
avions prêts à bondir arrêtés dans l'élan par les cales, puis leurs
bonds légers alors que libérés ils prenaient enfin leur essor, avides
d'espace de lumière et d'infini ! Immobile, je contemplais sans me lasser
de ce superbe lâcher et me grisais lentement de cette odeur d'huile et
d'essence brûlée que depuis je n'ai jamais cessé de humer avec délices
sur tous les terrains d'aviation que j'ai hantés ". Mais le rêve
est interrompu par l'ordre de prendre une pelle et un balai pour nettoyer
les taches d'huile dans le hangar. " De temps en temps las de cette tâche
ingrate, je regardais avec un œil d'envie les avions se poser, repartir,
se reposer à nouveau, des élèves aux têtes casquées prendre place
successivement dans la carlingue, si bien que profitant d'un moment
d'inattention du caporal-mécanicien qui m'avait interpellé précédemment,
je m'emparai de mon casque et filai à toutes jambes vers la piste ".
Il réussit à monter dans un avion avec un moniteur : " Je saisis le
manche, mis les gaz. Pendant que je m'occupais des pieds à maintenir
l'appareil dans la direction de départ, je poussai sur le manche pour
faire lever la queue comme il m'avait été indiqué. Tout allait bien,
l'avion roulait au sol vite et bien, queue haute, alors d'un seul
mouvement j'amenai le manche à moi. L'appareil arraché littéralement du
sol se cabra, grimpa le nez au ciel. Je perçus les cris du moniteur qui
hurlait des noms d'animaux. D'un mouvement non moins ample, je poussai
aussitôt sur le manche ce qui eut pour effet de faire piquer l'appareil
à toute allure vers le sol et de faire redoubler d'intensité le
crescendo des invectives de mon moniteur ", qui réussit à faire un
atterrissage forcé sur les cailloux de la Crau. Après une rude
engueulade, et des explications, " je remis les gaz, fis un décollage
impeccable dans les cailloux de la Crau et revins vers le terrain. [...]
Je me reconnaissais le courage et les capacités d'arriver à mon but et
la confiance personnelle est comme je l'ai expérimenté souvent par la
suite le plus bel atout qui existe pour réussir dans l'aviation ".
L'apprentissage. Le lendemain, Mermoz s'exerce sur un "rouleur",
" avion vétuste ou "pingouin" auquel on a rogné une
partie des ailes. L'élève monte seul dans la carlingue et gazs grands
ouverts s'exerce à faire des lignes droites au sol, le pingouin étant
dans l'impossibilité de décoller ". Il expérimente le Caudron puis
le Nieuport, mais les différents rouleurs manquent de se percuter et font
des dégâts dans les hangars... " Deux jours après je quittai le
rouleur pour n'y plus revenir et commença alors sérieusement mon
apprentissage sur avion double-commande ". Les élèves attendaient
leur tour sur la piste dans le bruit des zincs, les odeurs d'huile et
d'essence... " Puis venait trop vite midi la rentrée vers les
hangars, parfois poussant la queue sur ses épaules le ou les avions dont
le ou les moteurs finissaient par refuser tout service, et enfin mornes,
nous retrouvions la caserne ", sa discipline absurde, ses adjudants bêtement
féroces, les punitions, les peines de consigne ou de prison ; ils sont
ainsi 45 à être punis de prison pour avoir uriné près des bâtiments,
alors qu'il n'y avait pas de toilettes dans le cantonnement ; mouvements
et chahut dans les rangs... Le dimanche, ils vont à Istres et font la
conquête de " maintes charmantes brunes "... En décembre, après
son 32e tour de double-commande, il doit enfin voler seul : " d'un
bond je fus dans la carlingue… et ce fut le miracle. Le trac des débuts
de la première envolée disparut comme par enchantement. Je fus
subitement très fier du calme parfait avec lequel j'attachai la ceinture
qui me liait définitivement à ma carlingue (geste que j'ai renouvelé
tant de fois depuis avec le même calme et la même fierté !). Je sentais
à cette minute que mon âme devenait celle de l'appareil et que mon
corps, scellé en quelque sorte au siège n'existait plus que pour obéir
à sa volonté et la transmettre à la machine. Maître de moi-même, je
me sentis avec une secrète joie capable de tout dominer ". Après
avoir bien décollé, l'avion fait entendre des claquements, le moteur
ralentit ; Mermoz se pose sur la Crau ; il réussit à remettre en marche
son avion qu'il avait oublié de caler et qui se met à rouler, puis à se
hisser péniblement dans la carlingue : " Je saisis cependant la
bienheureuse manette, réduisis le moteur, m'installai dans mon baquet,
ouvris les gaz en grand en me méfiant cette fois de l'engorgement. Je
repris mon essor et atterris triomphalement sur la piste où je fus
engueulé magistralement, tout le monde me croyant en hachis dans quelque
coin. Quelques minutes après j'entendis le moniteur qui me montrant au
chef de piste lui dit : "On en fera quelque chose. C'est un dém…d"
"... À son retour du congé de Noël, il assiste au terrible
accident qui coûte la vie à l'adjudant DUBOIS : " Nous nous précipitâmes
aussitôt vers le lieu de l'accident. Le pilote n'était plus qu'un amas
de chairs incrusté dans les cylindres du moteur. Les deux mécaniciens étaient
rentrés l'un dans l'autre dans un suprême et macabre embrassement. Nous
retirions avec des bouts de toile ces débris ensanglantés. Ce fut une
atroce tâche dont la vision nous hanta pendant plusieurs jours. Le soir même,
une dizaine d'élèves trop impressionnables demandaient leur radiation.
Pour ma part, je n'eus même pas à faire appel à ma volonté pour
surmonter la moindre défaillance. Le soir, je fus…désigné de planton
à la chapelle mortuaire. Ce fut ma première veillée funèbre "...
Estimation 60 000 - 70 000 €
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- Lot 23M
- DIPLÔME
Diplôme, Paris 12 février 1928 ; 35 x 45 cm en partie imprimé (trou).
Diplôme délivré par la Société d'Encouragement au Progrès décernant
la Médaille d'honneur en argent à Jean MERMOZ, " Pilote Aviateur à
la Compie Générale Aéropostale ".
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- Lot 24M
- Jean MERMOZ
Notes autographes sur un télégramme codé, Buenos Aires 17 avril 1928 ; 1
page petit in-4 sur papier à en-tête The Western Telegraph Company, timbre
à date.
Télégramme codé reçu par Mermoz à Buenos-Aires, à lui adressé de Rio
par Julien PRANVILLE, directeur de l'Aéropostale pour l'Amérique du Sud,
pour le féliciter du succès du PREMIER VOL DE NUIT DE BUENOS-AIRES A RIO
(16-17 avril 1928). Mermoz a transcrit au crayon le texte sur le télégramme
même : " Vous transmettons télégramme félicitations Paris et les
notres Pranville ".
Estimation 1 200 - 1 500 €
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- Lot 25M
- [Jean MERMOZ]
Télégramme de PORTAIT à Santiago du Chili, envoyé à MERMOZ à Buenos
Aires, 21 novembre 1928 ; 1 page dactyl. petit in-4 à en-tête All America
Cables.
Félicitations pour la TRAVERSEE DES ANDES de Mendoza à Santiago avec
Collenot sur un Laté 25 (19 novembre). " Bravo affectueuses félicitations.
Cablez respectueux remerciements à Aracena et Aliaga [...] Transmettez mes
félicitations Collenot "...
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- Lot 116M
- [Jean MERMOZ]
Photographie ; 23 x 17 cm (qqs légers défauts).
Photographie de Mermoz dans la cabine de pilotage de son avion.

1M-25M
26M-50M
51M-76M
77M-102M
103M-127M
128M-133
(Origine???: Michèle AMARD (hôtesse de l'air),fille adoptive de Mme Mermoz
mère)